TRACY CHAPMAN – Tracy Chapman

1988, c’est l’année où je suis née, mais c’est aussi l’année où la chanteuse, auteur et compositeur américaine Tracy Chapman sort son premier album (sur le label Elektra). Album qui porte tout simplement son nom : Tracy Chapman.

Elle a composé cet album tout en suivant des études d’anthropologie dans le Connecticut. Après la sortie de l’album, elle joue à Londres à l’occasion du concert pour les 70 ans de Nelson Mandela, au côté de grands noms comme Georges Michael, Eurythmics, Paul Young, Bryan Adams, Youssou N’Dour, Simple Minds, Whitney Houston ou encore Stevie Wonder. C’est ce qui la présentera et la concrétisera auprès du public, surtout anglais et américain, mais aussi européen.

Moi cet album, vous le devinez facilement, ne m’est arrivé aux oreilles que bien plus tard. Avec ma meilleure amie quand on discutait de nos vies et qu’on voulait changer le monde. Et oui, comme beaucoup de gens, au début je croyais que c’était un homme qui chantait. A cause de sa voix chaude et rocailleuse. Force de caractère, mais aussi des fois plus fragile, elle est en tout cas parfaitement reconnaissable. Et elle vous prend au cÅ“ur quand elle chante a cappella.

Mais ce n’est pas que grâce à sa voix que Tracy Chapman obtient trois Grammy Awards en 1989 avec cet album. Ces textes sont sublimes, parfois autobiographiques, parfois engagés, des pépites !

C’est pas la bamboule ici non plus, on est pas sur du punk, on serait plutôt sur une grosse base folk, tirant parfois sur le rock swinguant, ou le reggae. Sa voix et une guitare, parfois une basse et une batterie.

Talkin’Bout A Revolution, premier titre et single de l’album, il met direct dans le bain avec un engagement politique fort. Bah revolution tout ça tout ça quoi.

Fast Car, également un des singles de l’album, parle la misère sociale et économique. Mais surtout, Tracy Chapman raconte ici l’histoire de sa vie, difficile, qui a commencée par le divorce de ses parents. Son père alcoolique et sans emploi pour lequel elle quitte l’école afin de prendre soin de lui. Elle réussi à finalement quitter sa ville natale avec son compagnon pour commencer une vie qu’elle espère meilleure. Mais pas de bol, lui aussi devient sans emploi et fini alcoolique, la laissant seul avec son enfant, parce que oui, entre temps elle a eu un enfant. Elle fini par demander à son mec de la quitter, et de partir au volant de sa « Fast Car ». Vous suivez ? Ca fait relativiser sur sa petite vie, non ?

La suivante, Across the Lines, parle du racisme. Les paroles en résumé ? Ok : A travers les lignes, qui oserait passer sous le pont qui séparent les blancs et les noirs. Choisi ton camps, les émeutes commencent dans les ruelles d’Amérique, une petite fille noire est molestée sans raison, on sort les couteux, les fusils, deux jeunes noirs sont tués, la petite fille noir est molestée, personne ne connaît son nom, c’est elle qui est à blâmer. Cool hun !?

Behind the wall, lui s’en prend à la police : « j’ai entendu un bruit, ça ne servira à rien d’appeler la police, ils arrivent toujours en retard, quand ils arrivent et toute façon, ils peuvent rien faire… » enfin, ils en prennent plein la tronche pendant qu’elle ne peut pas dormir à cause d’une « dispute » conjugale, qui fini en meurtre.

Puis vient, Baby Can I Hold You, une chanson autour de son couple et son compagnon qui ne la rend pas heureuse. Toujours du bonheur quoi.
Mountains O’Things, parle lui de la pauvreté. She’s Got Her Ticket, d’envie de liberté et Why ? comme on peut le deviner pose des questions, sur la guerre, la paix, l’amour ou encore la haine.

Finalement, l’album fini sur trois magnifiques chansons d’amour avec For My Lover, If Not Now et For you, qui redonne espoir.

Un album magnifique, entre espoir et mélancolie, surtout, comme vous l’aurez compris, sur l’écriture des textes empreint d’émotion, de sincérité et de justesse de Tracy Chapman. A écouter si vous n’êtes pas déjà trop déprimé, mais à écouter absolument !

Tracy Chapman – For My Lover from DANIEL on Vimeo.

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