Une entrée en matière pour les personnes qui, comme nous, découvrent l’univers pas si rose de The Veils. Car, de toute évidence, dans le monde ou nous sommes, faire des albums «Bisounours style» n’a strictement aucun intérêt.
Donc, ici, pas d’esthétisme de la Pop Culture ou de l’Indie-Pop, nous sommes plus dans la Soul à la The Heavy et du Rock Black fait par des blancs. Une rupture réalisée pour le cinquième album grâce à la production du diable El-P, tête de gondole de l’écurie Def Jux et de Run The Jewels, mais en toute discrétion. La passion du producteur américain pour The Veils est très forte depuis des années, ce qui marque une certaine logique collaborative. La voix en saturation et dans la reverb de Finn Andrew apporte une dimension plus brève, plus sec, en cohérence familiale avec son papa qui était un des membres fondateurs du groupe XTC. Comme quoi, en terme de transmission, il y a rien à redire.
Donc, le diable en personne parle souvent, comme dans l’Electro Hypnotique King Of Chrome, à la production rugueuse. Une certaine rage s’anime dans Axolotl, ou El-P amène aussi son passé grandiloquent au service d’une Soul brave et pleine de rage. La mort de Here Come The Dead s’approche dans le Rock Electronique sanguinaire et à la guitare qui postillonne une saturation bien cadrée. Des moments plus calmes comme House Of Spirits et In The Nightfall mélange le Rock et le Blues d’une belle façon, et mine de rien, l’esprit de The White Stripe alimente le cinquième album de The Veils, qui vous amènera à danser avec les diables et les fantômes du passé américain.