Pour une fois qu’un buzz est justifié : hourrah ! What did you expect from the Vaccines ? est sorti en digital le mois dernier.
En deux semaines, ce groupe jusque-là inconnu (ils se sont formés l’année dernière et ont sorti un premier single en novembre) se sont propulsés en tête des charts, on les entend partout, on les attend impatiemment sur tous les festivals de l’été.
Mais valent-ils réellement le détour? Oh oui.
The Vaccines sont quatre, ils viennent de Londres et comptent parmi eux le frère d’un membre des Horrors , ils ont donc jusque-là tout bon pour rentrer dans la hype.
Reste que même dans le petit monde de l’indie britannique, la barre est haute. Or, les Vaccines réussissent haut-la-main ce que personne n’avait réussi à faire depuis plusieurs années : composer un classique, un album simple, évident et excellent, avec, cerise sur le gâteau, un énorme tube (Post break-up sex).
Leurs influences sont parfaitement attendues mais du meilleur goût: « ’50s rock ‘n’ roll, ’60s garage and girl groups, ’70s punk, ’80s American hardcore, C86 and good pop music » et selon celles-ci ils composent donc un album dansant, excitant, triste, en trois accords, avec une paire de chansons d’amour poignantes, un tube dance floor d’1’24 débile, le tout capable de plaire au plus grand nombre.
Le NME y voit l’équivalent anglais du Is this it ? des Strokes et la comparaison est méritée, le succès critique concordant parfaitement avec la réception du public. On reconnait du Jesus & Mary Chain période Darklands dans ces pop songs simples et floues, ce chant de baryton sur des guitares cinglantes et un goût assez prononcé pour la reverb.
Il y a du Ramones dans la simplicité et le romantisme naïf parfaitement assumé, il y a du Smiths dans la façon de chanter les banalités que sont l’amour et le sexe, un sens de la formule amère à la Morrissey, le regard ahuri et le verbe lucide.
Le groupe en lui-même n’a rien d’interessant, ce sont des mecs normaux qui, comme tous les anglais, font un groupe de rock. Ils ne sont ni beaux ni moches, ont une vie normale, ressemblent à n’importe quel autre groupe de rock anglais.
Après tout ce qui nous a été donné d’écouter depuis pas mal de temps, cet album sonnerait presque comme un plaisir coupable, à croire qu’il serait inacceptable de vraiment aimer un album simple d’indie rock.
Et bien laissez-vous aller et que crèvent les cyniques, on tombe amoureux des Vaccines comme on tombe amoureux en vrai, en se laissant porter. C’est aussi con.