THE STROKES – Is this it

An 2001, le rock est mort, enfin c’est ce que beaucoup de personnes pensent. On y a cru avec la guerre entre Oasis et Blur, mais vite beaucoup sont passés à Linkin park ou Coldplay.

Kurt Cobain est crevé, un avion s’est crashé sur le World Trade center,les boys bandS ont tout écrasé sur leur passage et quand je vais à Auchan, j’entends Up and down des lofteurs. Même Radiohead semble avoir lâché l’affaire.

Et les Strokes sont arrivés.

Une écoute seulement et là la grosse claque! Et je l’écoute, beaucoup beaucoup. Je le mets même en sonnerie de mon brave Nokia de l’époque. Dans mon baladeur, il faut que je change les piles souvent pour écouter tout ça en boucle. Je l’écoute dans le bus le matin pour aller à la fac, je l’écoute à fond dans ma chambre et quand je prends le TER le weekend. Je vibre au son de la voix de Julian Casablancas trainante et nonchalante.

Il y a l’attitude aussi, c’est important. Alors, j’achète mes premières Converse crème que je vais salir exprès, on porte la veste noir, le slim qu’on a du mal à enlever et on se la joue négligé. Les cheveux sont décoiffés.

Et l’amour de la musique, de la mélodie, du riff bien senti grandit grandit, jusqu’à devenir une raison de vivre, jusqu’à ce qu’on puisse se passer de cette galette fondatrice. De cette main gantée aux fesses qui est à l’origine de tout.

Pourtant, on est d’accord, rien de révolutionnaire. Que du revival bien foutu, sec et accrocheur. Mais pour moi c’est le Graal.
Ecouter Is This It, c’est se construire une personnalité, c’est devenir quelqu’un. Des révélations comme ça, il y en aura d’autres. Mais celle-là, c’est la première et c’est celle que je regarde quelques années plus tard avec tendresse, avec une certaine nostalgie. Je ne me lasserai jamais de ces hymnes parfaits, écoutés mille fois, qui n’ont jamais perdu de leur saveur, de leur candeur.

Outre l’excellent Last Nite qui se doit à présent de figurer sur toute bonne compilation du rock, c’est un réveil idéal sur la voix traînante de Someday. Puis, à son propre tour d’assurer le chant en ce début de journée, en s’exerçant sur le plus rapide et tout aussi bien exécuté Hard To Explain. Last Nite, c’est la bande son de mes soirées étudiantes, de mes premières cuites.

Trying Your Luck m’a fait chialer bêtement, comme une innocente. Plus tard, j’allais les voir en concert, j’allais devenir une groupie et chérir les deux albums suivants, chacun à leur manière, en fonction de l’époque.

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