The Liminanas – Malamore

On ne sait pas trop si c’est par nostalgie d’une époque hippie que même les vieux de Béton n’ont pas connu, mais les Liminanas ont toujours eu une place de choix sur la grille d’antenne du 93.6. D’ailleurs, leur tout premier album sorti il y a 6 ans avait déjà fait l’objet d’une chronique d’album de la semaine, avec une tête de gondole leur tube entêtant Je ne suis pas très drogue.

Depuis, pas mal d’eau a coulé sous les ponts de ce groupe qui a d’abord conquit l’Amérique avant la France (et encore, la France, c’est pas encore ça). Si on retrouve comme à leurs débuts ce côté pop 60’s psychédélique à tambourin, sonorités propices au développement du LSD et textes désabusés à la Gainsbourg, on sent bien heureusement quelques nouvelles pistes dans leur musique qui avait parfois tendance à être (trop) répétitive.

Si le groupe reste à la base ce duo d’amoureux éternel à la classe folle (Lionel et Marie Liminana), ils ont abordés le thème des amours frustrés sur les 12 titres, tous quasi parfait, de cet album Malamore. 12 morceaux, parfois chantés en Français, parfois en anglais, parfois les deux, joués avec une myriade d’invités, certain récurrent car aussi sur la route avec eux (Nika, Guillaume, Laurent qui apportent chacun leurs virtuosités), mais aussi des amis proches (Pascal Comelade, avec qui ils ont signé récemment un album surprenant), et Peter Hook de New Order en guise de tête d’affiche TGV. Est-ce grâce à ce nom prestigieux que, enfin, la presse Française semble s’intéresser à eux ? En tout cas, après avoir sorti leurs précédents albums très souvent sur de petits labels étrangers, Because Music vient peut être (enfin) de se rendre compte qu’on détenait là ici, au sein de nos petits bras hexagonaux, l’un des meilleurs groupes de rock Français, à la nostalgie bien pesée et paradoxalement si rafraîchissante.

Un album ode au psychédélisme, à l’anti-yéyé des 60’s, aux nostalgiques d’une classe nonchalante, un certain charme et une désinvolture à la Française qui semble s’être perdue avec la fin des rêves hippies. Et en plus, sur scène, c’est une fête colorée et rock incroyable. Merci aux Liminanas d’être la mémoire vivante d’une époque où tout semblait possible tant qu’on y croyait pas trop.

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