PUPPETMASTAZ – Creature Shock Radio

PUPPETMASTAZ – Creature Shock Radio

2006 – Vicious Circle

Un lundispensable, ça peut vous tomber dessus n’importe quand. Mais plus particulièrement quand t’es un jeune qui se retrouve embarqué sans trop savoir comment à traverser la France avec une bande de potes que tu connais depuis pas plus de deux jours. Et hop, tu te retrouve serré à trois à l’arrière d’une R5, ta tente Quechua sur les genoux, et une bière tiède qui tente de surnager entre le bordel ambiant et ma bouche sèche.

Et dans l’autoradio, ça révise la programmation du weekend. Je ne sais plus à quel festival on allait, ni où il était situé géographiquement. C’était de cette époque ou chaque weekend on se retrouvait sur une plaine, devant des concerts, dans un camping à faire des jeux à boire toute l’après midi sans une parcelle d’ombre. C’était bien.

On révise donc et le disque des Puppetmastaz arrive bien vite dans le mange disque. Mes compagnons de fortune sont d’ailleurs tous très excités à l’idée d’aller les voir. On me brief : « C’est super fun. C’est des marionnettes qui font du gros hip hop ».
Bon, j’ose rien dire, mais là comme ça, de base, je visualise bof. La marionnette j’aimais bien quand j’étais petit et que je prévenais (à chaque fois juste à temps) Guignol qu’un type chelou avec un gourdin s’apprêtait à lui taper sur le coin du crâne. Là, d’accord. Mais du hip hop ? Quoi, Guignol il toast ?

Et puis moi le hip hop, j’y connaissais rien. J’avais même quelques à priori. A part Eminem, ça me causais pas trop. Mais dès les premiers titres, j’ai eu envie de finir ma bière cul sec et de frapper mes voisins avec ma tente Quechua. Bordel, ça claque !

Le concert fût d’ailleurs à la hauteur de cette première approche disque. Un concert les mains en l’air, en quête du Bronx (ouais mais ils sont de Berlin abruti). Ce disque est assez énorme et montre une grande capacité de flow comme de production. Aux titres un peu West Coast, lents et badass (style Martian juice par exemple)

Ou aux titres carrément kitch et funk (Puppetmaaaaad)

Et ceux qui donne envie de tout casser et de bouncer jusqu’au plafond, cet album à tout pour conquérir les oreilles d’un néophyte du hip hop tel que je l’étais à l’époque. Je le garde toujours prêt de mon cÅ“ur, en souvenir de ce trajet en R5 sur la route des festivals, à la découverte de tout un tas de lundispensables à venir. Qu’elle est belle, une oreille innocente en pleine construction !

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