La légende veut que Michael Angelakos, leader de Passion Pit ait, pour la St Valentin, offert une K7 à sa petite amie. Mais pas une compile avec des chansons des autres, un disque avec des chansons à lui, pour elle. La copine, flattée, se serait empressée d’aller crâner auprès de ses amies leur montrant combien son cadeau à elle, sa collection de poésies pop défonçait leurs bouquets de roses un peu nuls. Et le succès aurait déferlé.
Le premier EP sorti en 2008, puis un album en 2009 qui les propulsa très très haut, Gossamer n’est donc que le 2e album pour Passion Pit. Le style est à rapprocher de la pop indie synthétique et adolescente de MGMT et M83, les thèmes évoqués et les ambiances déployées pour ce faire étant assez similaires: d’une, le chanteur narrateur a une voix entre-deux âges, entre l’homme et le falsetto vulnérable de l’homme enfant; de deux, on sent une propension à user et abuser des nappes synthétiques sucrées et des cloches empruntées aux succès FM 80s et 90s, évoquant le plaisir immédiat d’un hit radio et la torpeur des après-midi dans sa chambre scotché à son walkman.
La presse dit que Michael Angelakos est un peu tourmenté, voir carrément bipolaire, qu’il aurait viré la totalité de son groupe et la presse est contente de pouvoir associer des perles melodiques aussi claires à un cerveau si tristement malmené. Dans Gossamer il est question de frustration, d’amour et de tristesse et du fait que les choses sont jamais vraiment comme on les espérait. Et le tout chanté avec cet aigu dans la voix qui confère toute la fragilité du monde, l’honnêteté crue des sentiments et le premier degré de la pop.
« I caught you dancing quietly / It felt like being somebody else
Oh my friend, it seems like / Our love is too lovely for everyone else »
C’est un album pour les coeurs innocents, zero cynisme là-dedans. Oubliez le minimalisme et prenez des torrents, des oceans, des tartines et des tartines de choeurs, des piscines de miel, et tout ce qui dans la vie fait entrevoir la promesse de lendemains meilleurs.