Retour assez chapeau pour les rois du climax.
Je ne suis pas du tout dans le cadre des gens qui adorent le groupe depuis 1996. Pour moi, Mogwai c’est surtout une découverte qui s’est opérée en 2006 lors du festival de La Route Du Rock (St-Malo). Donc une expérience strictement visuelle et auditive. La différence assez claire avec le groupe natif de Glasgow c’est la recherche perpétuelle des atmosphères à la fois délicates et dans une tension souvent subjective. J’ai aussi une certaine distance auprès de leur musique, ne devenant jamais le déglingo « fan hardcore ». Plus le temps avance et plus le groupe s’apprécie comme un bon vin : tout est question de maitrise. Et depuis qu’il s’est avancé vers le cinéma avec des OST sublimes comme « Zidane, un portrait du 21ème siècle » et la série « Les Revenants », le parti-pris artistique s’est transformé en un exercice très fluide sur la narration au cinéma. Et pour le 8ème album, pas question de tomber dans la facilité.
L’attrait de « Rave Tapes » touche la musique électronique, mais très subtilement, avec des moments de progressions synthétiques obscures (Remurdered), armé d’une rythmique très claire. Jamais dans le bourrinage de crâne et dans l’excès du potard dans le rouge, le post-rock classique de « Hexon Bogan » nous met en confiance. Il n’y a rien de transcendant, mais le savoir-faire est là. Les morceaux sont plutôt courts, mais toujours structurés, comme par exemple l’histoire de « Replish », qui fait gronder les synthés, avec l’écriture inimitable des refrains, comme un jeu de question-réponse. « Deesh » transpose un récit de film d’horreur au quotidien, et le positionnement musical et à la fois ultra beau et flippant.
Il y a toujours autant de lyrisme chez Mogwai, qui reste 18 ans après une marque majeure de la musique.
L’album est à écouter en intégralité ici : https://soundcloud.com/rock-action-records/sets/mogwai-rave-tapes/s-Xg3A4
Acheter : http://www.juno.co.uk/products/mogwai-rave-tapes/511888-01/
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