ICEAGE – New brigade

Cher Ian Curtis,

Il semblerait que votre musique déprimante mais ô combien profonde, délicate et violente à la fois inspire les adolescents du monde entier depuis plus de 30 ans. Ca effraie un peu les infirmières scolaires (rapport au suicide s’entend) cela dit, esthétiquement ça passe plutôt bien, c’est élégant, les jeunes s’habillent bien, lisent des recueils de poésie romantique et vont voir des expos.

Aussi je tenais à vous remercier pour avoir enfanté des groupes de post punk bien. Je vous présente ICEAGE. Ils viennent de Copenhague, ils sont à peine majeurs et ont sorti –d’abord au Danemark au début de l’année dans la plus grande intimité- un album de post punk très sombre, aux influences hardcore US 80’s (une poignée de morceaux binaires speed côtoient des chansons pop goth déstructurées) : C’est un peu de Wipers, de Bad brains et de Joy division.

J’en profite pour vous signaler cher Ian Curtis que le truc de copier les nazis a super bien marché. Au fil des années, références martiales et coupes de cheveux bien nettes n’ont toujours pas passé de mode, vous pouvez vous en féliciter, l’album de nos jeunes danois s’intitule donc New brigade, ça claque comme nom pour une nouvelle avant-garde éclairée, et puis ça va de soi surtout.

Quoiqu’il en soit, les morceaux White rune et Broken bone ont l’étoffe de véritables tubes punk, Count me in allie en 1’16 la stupidité du hardcore 80’s et la fulgurance de Wire. Il n’y a rien de fondamentalement neuf donc. On se réjouit cependant que des danois de 17 ans sortent un album comme ça et que des gens l’écoutent.