Pas question de faire pile ou face, Only The Strong Survive !!!
Un service plateau en or pour une rencontre pas fortuite du tout. Au contraire, le duo travaille depuis trois ans ensemble sur une moyenne d’un maxi par an. A la différence du projet avec Guilty “OJ†Simpson en 2010, la narration est purement cinématographique. Pensée comme un film de Gangster en mode Blaxploitation, Pinata avance avec une cohérence qui fait mal à toute la concurrence du Rap Game. Issu de la famille du trompettiste Jon Faddis, Madlib a sûrement fait de sa carrière une force tranquille qui impressionne toujours autant. De la bande foireuse des Alkaholiks, en passant par le trio Lootpack (qui en loupe pas en ce moment en ouvrant la boite à pandore des souvenirs sur un maxi de trois inédits chez Stones Throw) et l’invention d’un cerveau malade de la création Quasimoto (aka la voix de Madlib pitché à la Tic & Tac sur des instrus très ingénieux), son avancée s’est faite sans faux pas. On oublie pas aussi son projet du Medicine Show, douze albums sur douze mois, dans une sorte de mégalomanie positive, et des Beat Kondukta, du genre Beatmaker de la sono mondiale. Un niveau full respect !!! L’autre à la classe, s’appelle Freddie Gibbs, a fait ses armes dans la rue et dans la violence des quartiers. En résulte trois albums d’un flow redoutable et passe partout, autant dans le son Low-Beat que dans le Gangsta-Rap et le son plus East-Coast.
Pinata en résulte donc d’un cocktail assez caliente, et restera bien dans les bouches et dans les oreilles, car son allure de Classic tiendra dans le temps. Même si, plus simple dans l’écriture des Beats que d’habitude, Madlib s’applique à réaliser un cahier des charges tel un scénariste de cinéma de genre. On passe par la course poursuite à la Melvin Van Peebles (Scarface) ; la séance de roulage de Blunt qui finit par un Bad Trip (High ou la voix perchée de Danny Brown domine à merveille) ; le regard perçant d’un paria du crime (Thuggin’) ; le rêve et l’amour (Robes). Très peu de moments qui pourraient tenir à du remplissage, le Pinata en question est un vrai album, un tout qui profite à donner ses lettres de noblesse à un art propre dans le fond et la forme. Le savoir-faire est encore là, et la révélation d’un Freddie Gibbs en est la preuve. Le paradoxe est pourtant tenace : les productions de Madlib sont très simplistes, et dans une construction qu’on entend assez souvent chez lui. Nous sommes en terre connue, mais les samples sont tellement bien sentis qu’ils amplifient le propos du concept. Pinata est une bombe bien au dessus du lot, « featuring every mother fucker in the rap game worth fucking withâ€, et gravira la place de vos albums de l’année. On l’espère pour vous, so check it !!!