Je remonte loin dans les souvenirs, dernière année de primaire, on est dans la cour de récré et on parle d’MC Solaar. Un pote me glisse en douce qu’on s’en fout, sa grande sÅ“ur elle écoute des trucs de ouf, il a enregistré ça sur K7, faut absolument qu’j’écoute !
Sur la jaquette il a dessiné une tête de mort super mal faite, en dessous y a écrit Deftones, je sais pas trop comment ça s’prononce.
Mon p’tit poste radio hurle, grosse gifle, ça sonne dangereux, j’ai presque peur de me faire engueuler à la maison !
Le collège arrive, la vague néo métal déferle, et j’écoute le package complet du petit con : de Korn à Slipknot, de la Team Nowhere à Limp Bizkit.
Malgré tout Chino Moreno et sa bande restent en tête de liste, si bien qu’ils traversent le temps avec moi. J’ai écouté Back to School à chaque rentrée des classes, jusqu’à la fin de mes études et j’ai acheté (chose rare) chacun de leurs albums.
En haut de leur discographie, mon graal, l’album parfait : Around the Fur. Sorti en 1997, quand il me restait des dents de lait, découvert à l’époque de l’appareil dentaire.
L’ouverture de l’album My Own Summer… ça m’rappelle des soirées collégiennes à s’entrainer à gueuler « Shove it Shove it » avec les potes. On était bien entendu ultra mauvais !
Ihabia pour mes réveils lycéens, violent/doux, pour les mois d’hiver. ‘fin plus violents que doux, c’était la méthode de choc.
Around the fur, l’exutoire total, j’ai compris le mot catharsis avec ce morceau ! C’est, sans trop pouvoir expliquer pourquoi, le morceau que j’aime écouter en rentrant de soirée.
Lotion, pour sa brutalité, on n’a pas idée de faire des intros aussi bourrines ! Point de vue structure c’est l’exemple type du talent de Chino Moreno : passer sans souci du hurlement sauvage au chant sensible et un brin torturé… ce type a un côté poète maudit !
Be quiet an drive… passion totale pour cette chanson, ce riff imparable, la voix de Chino, ses paroles qui parlent de se tirer… d’ailleurs tout en vous parlant j’ai retourné ma casquette, j’ai ressorti mon baggy, j’suis trop vénèr’ et j’me barre sur mon skate… far, far away !