CULTS – Static

L’album commence comme une évidence, met les pieds dans le plat de la grosse suite d’accords bien cliché. Tout y est : nappes de synthés, reverb à blinde. Bonjour on fait de la grosse pop à fond la caisse, les cheveux dans le vent. Mais comme dit Petit Fantôme, « une mélodie bien évidente, c’est pas interdit ».

Et on enchaine avec le single bien 60’s, la batterie bien en avant, doublée et qui tricote des bons vieux appels de batterie Holland Dozier Holland. I can hardly make you mine est écrite pour célébrer la voix enfantine, gamine même de Madeline Follin, qui chante des trucs d’amour bien sur et qui promène sa frustration en poussant dans les aigus. On connait la recette, c’était celle de leur premier tube You know what I mean ; sur nous, elle fonctionne toujours.

La bluette Always forever toute en mineur coule tranquillement en faisant des clins d’Å“il au couple Ono/ Lennon (I’m in your pocket / you’re in my locket) et installe le couple Cults dans la solitude victorieuse d’un amour que rien ne peut abimer.

Quelques points en moins cela dit pour High road, Were before et We’ve got it, chansons 60’s réhaussées d’une basse ronde et bien sautillantes, qui font le taf sans pour autant dépasser le niveau d’un groupe genre Fitz & the tantrums, réunissant tous les ingrédients de la recette Motown sans pour autant créer la magie.
TV Dream et So far se baladent entre Grease et des chansons religieuses, en empruntant un peu de disto bien cotonneuse à Jesus & Mary Chain et de nappes bien lourdingues aux Smith Westerns.

On notera un petit résidu du délire hypnago en intro de No hope dans la vieille bande audio / super 8 / disque rayé, mais après tout on leur pardonne, ça va bien avec leur image romantique surannée et puis ils font de belles chansons après tout. No hope est une antiphrase : le refrain « the sun was bright it never shined » est chanté sur un modèle de ligne mélodique optimiste et exprime la foi. Puis le tempo est dédoublé et on termine sur un vieux solo slide/reverb qui ressuscite le George Harrison de Cloud 9 et en allant chercher bien moins loin les balades sombres et circulaires de Beach House.

Rien n’est moins sérieux qu’une pop song et pourtant rien ne l’est davantage.

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