La genèse de Béton : 1984 > 1998

[sommaire]

1. Radio-Béton!

HISTORIQUE (de 1984 à 1998)

Créée en 1984, Radio-Béton commence à émettre en novembre 1985 et renaît des cendres de TransisTours (la première radio associative Tourangelle). Musicalement radicale (Punk, Rock Alternatif…) et issue de l’esprit des radios libres du début des années 80, les animateurs jeunes et énervés font tache dans le paysage radiophonique régional. Comme la plupart des radios de l’époque, elle émet sans autorisation. Au bout de six mois, elle est interdite et organise alors le premier festival Aucard de Tours.

Plus qu’une radio, Béton! dès ses débuts se veut acteur culturel dans la ville et défenseur des musiques ignorées des médias. A ce moment l’association s’appelle P.U.N.K. (Pour Une Nouvelle Kulture) et commence à se faire entendre hors des transistors (Aucard de Tours, Bourse aux disques).

En mai 1986 Radio-Béton se voit offrir sa première interdiction par la Haute Autorité. Elle reprend en novembre 1986 et émet sans autorisation jusqu’au mois de juin 1990 où le CSA sévit et fait saisir le matériel. Après maintes discussions, courriers aux institutionnels et appels à l’aide, Béton! décide d’enfoncer le clou en organisant une manifestapérock qui réunit près de 2000 personnes dans les rues de Tours. En octobre 1990 la radio émet à nouveau et cette fois elle est autorisée et s’installe à l’Espace Gentiana.

Radio-Béton a peu déménagé en treize ans d’existence. Les premières émissions ont été diffusées de L’Amphi (aujourd’hui Le Bateau-Ivre) et un an plus tard, c’est la MJC de Saint-Symphorien qui l’accueillait. La MJC détruite, les animateurs du lieu et l’équipe de Béton! emménagent à l’Espace Gentiana.

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C’est l’époque où plusieurs radios de la même trempe et qui ne se connaissaient pas s’aperçoivent qu’elles ne sont pas seules. La Férarock (FEdération de Radios Associatives ROCK) voit le jour au début de l’année 1991 et Béton! l’intègre six mois plus tard. Ce groupement permet de crédibiliser le travail de ces radios à petits budgets auprès des maisons de disques et de faire front face à des problèmes éventuels. C’est aussi un classement mensuel des artistes français les plus diffusés sur les radios de la Férarock qui est édité et diffusé dans plusieurs magazines : Le XXX de France.

Aujourd’hui, la Férarock édite le ROCK 30, classement bihebdomadaire des artistes toutes nationalités confondues. La Férarock n’est pas un réseau, chaque radio a ses particularités et son programme propre, mais pratique couramment des échanges d’interviews, d’émissions et des opérations de partenariat.

En novembre 1995, Béton! fête ses dix ans. Les studios se voient déplacés au Petit-Paris rue Nationale. Pour marquer le coup Scèn’Art Vidéo réalise un montage de deux heures à partir d’images filmées par eux depuis 7-8 ans, de reportages de FR3 Tours et M6 Tours. La diffusion publique, qui a lieu au Brind’zinc, est suivie d’un concert de Spook & the Guay. Un petit amuse-gueule, comparé au lendemain : la Bétyoton est la première co-réalisation avec YO! Production. Des centaines de mètres carrés d’usine à Saint-Pierre-des-Corps sont investis un mois durant pour préparer la fête qui accueillera 2500 personnes dirigées vers le lieu par un radioguidage.

Radio-Béton est perçue comme une station qui fait fi l’actualité. Mais si l’actualité people, boursière ou sportive n’est pas son fort, lorsque la radio s’intéresse a un événement social elle s’y consacre en entier. Le droit au logement, le statut des intermittents du spectacle, le mouvement des chômeurs et la venue du pape à Tours sont des sujets sur lesquels l’ensemble de l’équipe s’est totalement investie. En septembre 1996, Jean-Paul II passe trois jours à Tours dans le cadre de sa tournée française, un événement ultra-médiatisé. Radio-Béton le fête à sa manière et décide d’accueillir dans ses studios les catholiques homosexuels, les catholiques qui ne sont pas en phase avec les idées du pape et tous ceux à qui on a retiré la parole lors de sa venue. Cette manifestation radiophonique s’appelle La Pape-Out et de nombreux artistes viennent jouer en direct (Lo’Jo… ) ou envoient des titres réalisés sur le thème (François Hadji-Lazaro… ).

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A Radio-Béton les projets fusent et n’aboutissent pas toujours. Les rockers ont du coeur est une opération réalisée en 1994. A l’image de plusieurs associations en France Béton! décide d’organiser un concert au profit de l’enfance défavorisée. Le prix d’entrée est un jouet neuf. Ces jouets sont ensuite redistribués aux enfants qui n’ont pas de Noël par l’intermédiaire d’associations caritatives locales. Par manque de temps et de moyens, l’opération est abandonnée l’année suivante malgré la réussite de la première édition de ce type à Tours. Depuis, chaque hiver, les auditeurs et les maisons de disques sont mis à contribution pour soutenir la banque alimentaire d’Indre-et-Loire. Les maisons de disques envoient des objets promotionnels de leurs artistes qui sont ensuite gagnés par les auditeurs en échange de nourriture non-périssable, puis les besoins ayant changés, par des produits d’hyginènes. Radio-Béton reverse le tout au Secours Populaire.

Radio-Béton n’oublie pas qu’elle est un média désireux de diffuser les musiques et les différentes formes d’art qu’elle soutient par tous les moyens. Personne ne s’est attaqué à la télévision locale en Touraine? Béton! tente l’aventure et en août 1996 commence à réfléchir autour du projet Télé-Béton. L’association Scèn’Art Vidéo est de suite mise à contribution, pour son savoir-faire et son expérience en matière de production vidéo dans le secteur culturel. Télé-Béton serait diffusé sur le canal 8 local (qui n’est que trop peu utilisé) durant le festival Aucard de Tours en juin 1998. Une émission journalière de 20 minutes couvrant le festival mais aussi les activités de diverses associations culturelles locales. Les émissions seraient diffusées plusieurs fois durant les six jours de l’évènement, sur le canal 8 et sur des sites reliés exceptionnellement au câble durant l’opération.

Le projet est abandonné faute de moyens et de volonté de la part des partenaires locaux, seuls France Télécom Câble et le service communication de la ville de Tours s’étant engagés.

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En mars 1998 Bruno Mégret du Front National se rend à Tours pour y faire campagne. Considéré comme dangereux par Béton! (comme en 1995 lors de la venue de Jean-Marie Le Pen), une autre campagne (d’information) est lancée sur les ondes pour contrer les idées de ce parti et motiver les auditeurs à rejoindre la manifestation organisée par un collectif de militants. Ce qui vaut à Radio-Béton une première menace verbale de la part du responsable du FN d’Indre-et-Loire lors du meeting. Ce qui n’inquiète aucunement l’association qui continuera à affirmer ce qu’elle veut, où elle l’entend, avec qui elle le désire.

Internet est un bon moyen pour le faire et c’est aussi un outil de communication non-négligeable pour Radio-Béton et les diverses activités qu’elle développe. Depuis le mois d’avril 1998 l’adresse internet est : www.radiobeton.com.

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LES EMISSIONS

Programmation générale : Salariés

De 7h à 19h du lundi au vendredi et de 8h à 11h le samedi.
Animations musicales en direct, agendas culturels, chroniques, interviews (musiques, culture, social…), reportages (festivals, manifestations culturelles, sociales… ) et création de programmes diffusés sur le réseau Férarock.

Emissions thématiques : Bénévoles

De 19h à tard dans la nuit du lundi au vendredi, de 11h à minuit le samedi et de 9h à tard dans la nuit le dimanche.
Emissions en direct musicales, thématiques (ciné, politique, culture,…) et loufoques.

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LES MUSIQUES

Les grandes tendances

Rock, Hip-Hop, Reggae, Techno, Hardcore, Ska, Jungle, Pop, Indus, Garage, Métal, Trip-Hop, Ragga, Punk, Big-Beat, Noise, House.

Les autres

Funk, Jazz, Chanson, Blues, Soul, Hard-Rock, Latines, Antillaises, Africaines, Celtes, Raï.

LES CHOIX DE PROGRAMMATION

Radio-Béton, n’ayant aucune contrainte commerciale, se permet de diffuser des artistes peu connus, des autoproductions, sur tous supports (CD, Vinyls, MP3), sans pour autant dénigrer les artistes à plus forte audience.

L’oreille est le seul critère de sélection.

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OPERATIONS PONCTUELLES

Studio Déplacé sur Aucard de Tours

Dans un premier temps la radio avait son festival, depuis 1996 le festival a vraiment sa radio. Radio-Béton promeut et couvre l’événement comme il se doit et se transporte en plein centre-ville, au coeur de l’action. C’est aussi un lieu d’attraction important puisque c’est ici que les spectateurs rencontrent les artistes du festival lors des émissions en public. On retrouve aussi des retransmissions de concerts en direct et une diffusion de la radio sur le site du festival pendant les changements de plateau.

Dans un bus place Jean-Jaurès, dans un chapiteau de cirque sur l’île Aucard, dans une caravane Disco au bord du lac, le studio-mobile de Radio-Béton aime l’insolite.

Les Bétonnades Allstars

Sorte de grande joute verbale, ce tournoi de débats d’improvisations radiophoniques se veut être une grande émission télévisée de variété. Chaque année les animateurs de Radio-Béton forment leur équipe et s’affrontent autour de la table de 2000Man qui tire au sort les sujets de débats. Les concurrents n’ont que 30 secondes pour créer leur personnage et improviser sur le thème (Ex : Faut-il reconstruire le mur de Berlin?).

Les éliminatoires se déroulent en direct sur 15 jours dans des modules d’émissions quotidiennes de 3/4 d’heure. Chaque jour un illustre inconnu (fausse star de variété triée sur le volet) justifie par sa présence l’importance de l’émission. Les épreuves finales et la remise des prix ont lieu en direct et en public à l’Espace Gentiana. Des agents de sécurité professionnels, les plus beaux mannequins du monde et le « tout-Tours » côtoient le public qui vote à cartons-levés.

La première édition en janvier 1998 fût un grand moment radiophoniques de
télévision.

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Couverture des festivals

Promotion et présentation du programme en amont, comptes-rendus par téléphone en direct de l’événement et émissions spéciales (interviews, prises de son… ) à l’issue du festival.

L’équipe de Radio-Béton est présente sur : le Printemps de Bourges, les Eurockéennes de Belfort, Rock au Max, les Francofolies, Chalons dans la rue, Saint Nolff, les Transmusicales de Rennes, Aurillac…

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2. Festival Aucard de Tours

Le 21 juin 1986, Radio-Béton décide d’organiser son premier festival sur l’île Aucard, en plein centre de Tours, à la suite de son interdiction d’émission. 12 groupes pendant 12 heures et pour un budget de 12 000F. Depuis, tous les ans, dans la dernière quinzaine du mois de juin, Aucard de Tours contente la jeunesse de la région tourangelle. Au fil des ans le festival a évolué et s’est développé de manière considérable. Ainsi, plusieurs noms lui ont été attribués avant de trouver son nom actuel en 1990 : Le rappel du 18 juin en 1988, Bleu Blanc Rock en 1989…

1988 c’est aussi l’année où le festival décide d’investir la rue. La formule des Apérocks est lancée. Des groupes locaux jouent à la terrasse des bars et le public tourangeau découvre les talents du cru.

Autres Tourangeaux, les habitants de la prison Henri-Martin. Durant cinq ans, des concerts y sont organisés et rencontrent un vif succès. Une opération qui hélas n’est plus reconduite, les autorités carcérales considérant qu’il ne faut pas habituer les détenus.

Quelques opérations ponctuelles balisent le chemin d’Aucard de Tours, comme une compilation de groupes de Tours en 1992, le Prix Rockattitude conduit sur 3 ans…
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Depuis 1991 le grand concert final, qui se déroulait sur l’île Aucard, se déporte au Lac de Tours et reçoit de 15000 à 20000 personnes. Le festival se développe et dure une semaine dans plusieurs lieux tels que les Studios Cinéma, le Bateau-Ivre, des cafés etc… Depuis 1997, Aucard décentralise et organise des concerts à Loches et Chinon, en coproduction avec les collectivités locales.

Toutes les formes d’art intéressent les acteurs du festival, on se rappellera de l’affiche de Combas et de la performance de Speedy Graphito mais surtout de la naissance de OKArt en 1996. Une opération qui permet d’inviter des artistes régionaux à exposer dans des lieux insolites tels qu’une boucherie, un salon de coiffure, des magasins désaffectés, des bars…

N’oublions pas que le festival Aucard de Tours est organisé par une radio. En 1996 et 1997, la société des transports en commun Fil Bleu dispose un de ses bus place Jean Jaurès, en plein centre-ville, et le studio mobile Béton! s’y installe. Pendant une semaine, les émissions sont réalisées en direct et en public à partir de ce bus devant lequel des spectacles musicaux et théâtraux sont organisés ainsi que dans les bus qui parcourent habituellement la ville.

En 1998 le studio mobile intègre le Chapit’Auc. Un lieu de rencontres entre les artistes, le public et les organisateurs sur l’île Aucard, point de départ du festival.

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3. Concerts

L’association Radio-Béton a beau être organisatrice de concerts depuis plus de dix ans, elle ne reçoit aucune aide financière de qui que ce soit pour cette action menée toute l’année. Au contraire des salles de spectacles, un organisateur qui n’a pas de lieu n’est pas censé être soutenu. Les charges sont pourtant bien réelles : téléphone, administratif, personnel, locations de salles, de matériel, etc. Malgré cela Béton! s’entête à faire des concerts à des prix les plus bas possible.

Le fait de ne pas avoir de lieu a ses inconvénients, mais aussi ses avantages : celui de travailler avec des salles différentes en fonction des coproductions possibles et des exigences des groupes.

Les réseaux comme les Découvertes du Printemps de Bourges font appel à Radio-Béton pour organiser les présélections au niveau local et des partenaires privés tel que la Caisse d’Epargne nous font confiance pour le lancement d’une nouvelle opération intitulée Les Tremplins Tribu.

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4. Bourse aux disques et à la B.D.

Ce qui intéresse les acteurs de Béton! c’est la diffusion des artistes et des musiques peu médiatisées. On peut les écouter sur Radio-Béton, les découvrir sur scène au festival Aucard de Tours ou dans les Concerts-Béton, mais il est toujours aussi difficile de se procurer les disques. La bourse aux disques est créée en novembre 1984 et invite collectionneurs, fouineurs et vendeurs spécialisés aux Halles de Tours.

Une bourse aux disques où l’entrée est gratuite (une des seules en France), par souci des petits porte-monnaie et d’une ouverture au plus large public, et qui, comme la plupart d’entre elles s’est ouverte à la bande dessinée. Une cinquantaine d’exposants est présente chaque année.

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5. Festival Au Nom de la Loire

Le théâtre de rue a toujours été intégré aux diverses manifestations de Radio-Béton. C’est pourquoi, lorsque la mairie de Tours a proposé l’organisation d’un évènement sur les bords de Loire en plein centre-ville, Béton! a sorti de son chapeau magique une mouture de projet ayant trait aux Arts de la rue.

Deux éditions en juillet 1997 et 1998, en totale coproduction avec la Ville de Tours, ont permis à l’association de prouver non-seulement sa compétence dans l’organisation d’évènements mais surtout que les mots populaire et qualité ne sont pas incompatibles. La gratuité du festival, son ouverture, son emplacement et son esprit en font le festival le plus apprécié de Tours.

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6. Le PIMANT

Pôle Info Musiques Actuelles créé en Avril 1998.

Que Radio-Béton s’intéresse aux talents musicaux tourangeaux, ça n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est qu’elle officialise enfin ce rôle de banque infos et de relais entre les groupes, les salles et les organisateurs de concerts, afin de mieux s’y consacrer.

La fonction première du Pimant étant de centraliser les informations sur les artistes musicaux (style, bio, documents sonores… ), les salles de concert (capacité, tendances musicales, prix de location… ), les studios de répétition et d’enregistrement (tarifs, disponibilités techniques…), les organisateurs de concerts, les techniciens son ou lumière.

Bref, mettre à disposition du public un véritable lieu d’échanges et permettre en même temps à tout un chacun de venir se rincer les tympans du bouillon musical tourangeau.

La totale

25 secondes… à écouter !

Merci à tous ceux qui se sont enfermés dans notre boîte à son (et à moquette violette)!

la red équipe

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Radio Béton a 25 ans

Parce qu’une radio associative sans espaces publicitaires et menée par des
bénévoles c’est un combat de tous les jours,

Parce que prendre position c’est se couper de certains soutiens,

Parce qu’une centaine de passionnés dans la même marmite ce n’est pas de tout repos,

Parce que le festival Aucard de Tours est un rendez-vous incontournable,

Parce que les radios commerciales ne prennent que trop peu de risques,

Parce que nous défendons les nouveaux talents,

Parce que nous avons créé le Pimant, au service des acteurs culturels locaux,

Parce que nous réalisons des sujets sur des célèbres inconnus,

Parce qu’animer la ville et les campagnes avec la Béton-mobile ça nous amuse,

Parce que laisser l’antenne aux minorités pas du tout minoritaires nous semble naturel,

Parce que nous avons l’audace de former les animateurs sur nos ondes,

Parce que faire de l’antenne en direct reste une de nos priorités,

Et parce que nos auditeurs se plient volontairement au rôle de cobaye …

… il faudra compter sur nous encore longtemps !

Loto Béton

Si tu veux gagner les lunettes de Laurel Aitken, le trophée des radios, des pass de festivals, un filet garni made in béton… viens chercher tes cartons
au Studio Central !

Wizzz de nombreuses animations ! avec Xavier Bertola et Diane Bonnot

Le carton : 3€, les 4 pour 8€