Sorti en juin, époque où les sorties ne sont pas toujours bien suivies (oui oui, toi et toi qui étiez en vacances vous seriez passé à côté…), cet album mérite bien un passage dans l’encart « album de la semaine ».
Sorti en juin, époque où les sorties ne sont pas toujours bien suivies (oui oui, toi et toi qui étiez en vacances vous seriez passé à côté…), cet album mérite bien un passage dans l’encart « album de la semaine ».
Ce qu’il y a de bien en bossant à la radio c’est que tu peux rattraper tes lacunes musicales. En effet, le premier album de I Love UFO c’était en 2006 et à l’écoute de ce nouvel opus, je me demande comment j’ai pu passer à côté.
Histoire de faire un vrai mea culpa Dirty Animals sera album de la semaine sur Beton quitte à retarder la chronique de quelques semaines.
Brutal, primal, cosmique, vivant, direct, impressionnant, les qualificatifs ne manquent pas pour parler de ce quatuor Parisien (et oui, ils ont ajouté une guitare, juste pour être sûrs).
Il est de coutume en Musiques Actuelles de dire de tout bon groupe Français qu’il aurait pu être anglo-saxon. De mon point de vue, cette comparaison est souvent un peu hâtive. D’ailleurs I Love UFO ne sonne pas comme un groupe Français, certes, mais pas non plus comme un groupe anglais, en tout cas, pas des anglais d’aujourd’hui.
Il y a un côté intemporel dans ce Dirty Animals. Ils aurait pu le sortir au milieu des années 60 en pleine période Rock Psyché, on les aurait trouvé vraiment visionnaires; il aurait pu arriver d’outre manche fin 80 début 90, on les aurait trouvé trop chaleureux. Ils arrivent de France dans les années 2000 et c’est peut être ça le son Français d’aujourd’hui.
Ils les ont bien digérées leurs influences, elles sont indéniables mais n’éclipsent en rien leur patte à eux.
Allez, je tente, j’ose même, les comparaisons:
Die With The Snake avec ses riff bien lourds fait penser à du SnowMan (tiens, eux non plus ne sont pas anglais, ils sont australiens…), cette noise lourde et dansante à la fois qui reste en tête des heures durant. S’en suit Ashtray ce titre de 9 minutes aux accents cold wave et tellement psyché à la fois. On aurait presque envie d’en donner la paternité aux Doors.
Puis c’est Clear Darkness qui arrive, cette contenance qui prend au ventre, cette montée en puissance retombe en douceur pour laisser la place à un Lost Deep Boy qui, comme Trouble rendrait fier Martin Hannett.
WAR, retour à la retenue, au psychédélisme, à l’expérimentation, à cette ligne de basse dub et résolument rock à la fois. C’est une guerre interne, une vraie décharge émotionnelle. On sent la colère monter, ce moment où on tente encore de la contenir pour finalement la laisser s’exprimer de façon brutale et sans appel.
Strange Attractor est le seul break instrumental de cet album. Les 6 minutes et quelques de ce titre passent tellement bien qu’on a envie de le prendre comme intro à Left, épopée qui accélère peu à peu la rythmique jusqu’à nous emmener dans un chaos bien noise que Sonic Youth ne dénigrerait pas.
Dead Ghost fait la synthèse de tout ça et offre un excellent résumé de cet album, on y retrouve tout ce qui fait le charme de Dirty Animals : les larsens contrôlés, les échos, la voix venue de loin, le chaos noise, la dérive psychédélique…
Il n’y a pas de couplet refrain dans ce morceau, pas plus que dans l’album, pas de standard, mais une production bien Rock N Roll (batterie mate, guitares aiguës et puissantes) qui m’a emmenée loin et qui je l’espère te ravira les oreilles.
I LOVE UFO – DIRTY ANIMALS – 21 juin 2010 – Asphalts Duchess