AT THE DRIVE-IN – Relationship Of Command

C’est mon tour pour le lundispensable !

Alors bonjour déjà, ça farte ? BREF

At the Drive-in.

Maintenant que j’y pense c’était obligatoire d’en parler. Déjà on a tous cet album que l’on écoute parce que le monde c’est de la merde, qu’on est en 4ème et que la vie ben c’est nul. Loin de moi de passer pour un suicidaire, j’étais pas gothique non non.

Encore un album découvert grâce à mon cadre familial assez atypique, et celui-ci m’a donc pas mal suivi. C’est violent, ça gueule un peu à la Rage Against The Machine mais ça avait ce truc différent. Ce son froid et agressif encore plus que RATM. Ça décape le cérumen c’est nickel. Groupe du Texas, on comprend d’où peut venir ce côté, allez vous faire foutre j’ai envie de gueuler. Considéré comme du post hardcore, même si mettre dans des cases c’est pas mon truc. Bref on s’intéresse au troisième album du groupe « Relationship of Command« . Pourquoi ? Ben parce que ça a été un carton critique et public. Le groupe a explosé : Mtv, Letterman. Gros carton. Je l’ai appris plus tard car je vous avoue qu’en 4ème j’étais un peu le seul Timmy a écouter At The Drive-In. Je commence par leur single One Armed Scissor. Efficace, mais au final c’est le morceau qui a le moins tourné dans mes oreilles.

Un peu de dissonance, une voix vénère et du rythme même encore aujourd’hui je suis obligé de bouger une partie de mon corps au son de l’album. Ils aiment bien les montées. Ça tombe bien, moi aussi !

Personnellement, je trouve de la beauté dans la musique d’At The Drive-In et je peux comprendre qu’au premier abord ce n’est pas le truc le plus évident qui vienne à l’esprit. Mais un morceau me vient en tête Quarantined. Avec cette pluie qui tombe en intro et la ligne de basse qui sonne direct et te plonge dans un univers rempli de mélancolie et de violence mais celle qu’on assume et qu’on ressort en musique. Ecoutez la fin de l’intro. Perso ça me transporte.

Cet album regorge de tubes et pas le tube en mode Maître Gims, non, en mode galette très bien construite, très bien produite. Et c’est un des points à soulever et qui a fait la différence avec les anciens albums : la production. C’est propre et dans le hardcore c’est pas toujours le cas. Et ça on le doit à deux mecs : Ross Robinson ! Korn Slipknot Limp Bizkit tous ceux là sont passés par ce producteur. Et Andy Wallace qui a bossé en studio avec Rick Rubin. Autre petit détail : un guest en fond de temps en temps au chant, un certain Iggy Pop. Oui oui, il fait des cÅ“urs de temps en temps et ça aussi c’est la classe.

Notamment sur Rolodex propaganda !

Tous les morceaux sont bons. Un album qui a vraiment laissé sa trace, considéré comme un des 50 albums de la décennie par NME ou Kerrang. Et par tous ceux qui l’ont écouté en fait. La pochette fait très rapidement penser au cheval de Troie. J’ai souvent phasé dessus mais je vous laisserai y jeter un Å“il.

Donc en résumé : gros succès. Album marquant et un an après le groupe split. Une tournée avait été faite au début de cette décennie, mais ça y est c’est annoncé depuis 1 mois, c’est reparti. Un album est en préparation et notamment un concert au Trianon déjà complet. Donc on va avoir l’occasion de voir le chanteur complètement survolté Cedric Bixler sur scène. Moi j’ai hâte. Je vous laisse avec mon morceau. Enfilade (pas de jeux de mots s’il vous plait). Quand ça part, la rythmique je la trouve FOOOLLLLE. De l’énergie en barre de 5 minutes et je suis parti pour la journée. C’est tout pour moi. Tcho

THE HIVES – Your New Favourite Band

J’avais 12/13 ans, et j’étais prêt à m’en prendre plein les dents.

Il y a des albums qui te marquent à jamais, qui passent là, à une certaine période de ta vie, au timing parfait. Celui en est un pour moi.

Al et Dewey, de la série Malcolm allaient devenir des membres de ma famille, je commençais à dépasser de taille mon grand frère, je crachais par terre à la récré pour faire mon gangster et j’avais fini de ronger les BO d’American Pie. Débarque alors dans mes oreilles un son venu de Suède, Celui du groupe The Hives.

Sorti en Octobre 2001, il s’agit en fait d’un Best Of / compilation des albums « Barely Legal » et « Veni Vedi Vicious » habilement intitulée « Your new favorite band« .
Le groupe est malin… ils vont vendre à Universal 12 malheureuses chansons pour 50 millions de dollars. La multi-nationale en a fait un best-of et ils te vendent ça comme un premier album. Parfait pour des feignants comme les Hives qui ne sont pas reconnus pour leur rapidité de compositions ! Évidemment, les ricains et les européens à la ramasse sont tombés dans le panneau alors que c’est du garage comme il s’en fait depuis 20 ans. Il faut dire qu’ils sont efficaces. Que des morceaux qui ne dépassent pas les deux minutes 30 si l’on excepte le premier single Hate You Say I Told You So qui te dépucèle une deuxième fois. Cet album revient donc à acheter un best-of de 25 minutes hors de prix alors que les 2 albums sont disponibles à bas prix.

Oscillant entre le rock’n’roll et le punk jubilatoire de titres comme Main Offender, Supply And Demand ou Die, all right,et le punk garage d’un titre comme Untutored Youth , l’album continue sa lancer brut, et intense (Outsmarted et Mad Men), redescent légérement avec Here we Go again juste avant la Tornade AKA IDIOT.
La chanson commence sur ces paroles « You laugh at me and call me i-d-i-o-t. » («Tu rigole de moi et m’apelle i.d.i.o.t »). Ces paroles , je les dédicace au chanteur du groupe !

Avec sa tête à la Alex Delarge et son lait magique (Orange Mécanique), le chanteur Pelle Almqvist est connu pour être l’un des meilleurs frontmen sur scène du monde de l’univers, il a d’ailleurs fait plusieurs séjours à l’hôpital du à ses prestations scéniques. Notamment ce jour de Août 2013 lors d’un concert en suisse où il fait une chute de 3 mètres du haut des rambardes à projecteurs parce qu’il faisait le singe. Il finit néanmoins son concert avant d’aller à l’hôpital où il se rend compte qu’il souffre d’une commotion cérébrale et qu’il doit rester immobilisé. Si c’est par rockn’n roll ça ! Cela reste d’ailleurs le pire souvenir du groupe à ce jour.

L’album/best-of continue avec Automatic Schmuck et Hail Hail Spit n’Drool, avec toujours cette incroyable énergie qui guide les morceaux courts et hargneux de ces suédois énervés. Ça braille, ça éructe, ça bondit dans tous les sens.
Tu apprécieras aussi l’égo du groupe, l’ultime piste de l’album, cette fois ci instrumental en est un exemple The Hives Are Law, You Are A Crime.

Your new favorite Band porte parfaitement son nom.
Tu peux abandonner tous tes autres trucs en The pour les vénérer.
Alors après oui, c’est sur que ça envoie sévère. Chaque morceau est une claque. Derrière leur apparence simplissime, il y a un tube à chaque piste. T’as même pas le temps de respirer une seule seconde, tu rêves de les voir en live, de trainer avec eux avec un costume coordonné et de sortir trois accords aussi bien que le groupe. C’est peine perdue. Les Hives sont là pour te prendre à sec et tu en redemandes. Et ils te préviennent dès l’hymne ouvrant de l’album Hate To Say I Told You So.

ARCTIC MONKEYS – Whatever people say I am, that’s what I’m not

2006, c’est le lycée, la seconde, je rencontre plein de gens, je me prends de bonnes grosses cagettes et je m’ouvre comme jamais à plein d’autres styles musicaux.

Les Strokes, les Libertines, les Hives et les White Stripes blindent mon mp3 et je télécharge sur le vieil ordi familial tout ce qu’on appelle sans distinction du « rock ».
Facebook no conozco, je zone sur MSN, Myspace a le vent en poupe.

Et puis un jour sans crier gare, un groupe au nom chelou déboule, les morceaux circulent et assez vite on se procure l’album grâce à la vieille mule.

 » Whatever people say I am, That’s what I’m not « , t’as pas plus long comme titre ?

En tous cas, boum, t’as pas plus ouf comme disque ! La gifle, j’avais jamais entendu ça et je savais claro que ça allait devenir le truc que j’allais ronger, ça avait sa place dans le top 5 !
De la punchline « who the fuck are the arctic monkeys ? » à la question « Quoi, tu connais pas arctic monkeys ?? », il n’y a qu’un pas.

Ces 4 mecs sont les anti-héros du rock, zéro dégaine, de l’acné plein la gueule, pas showmen pour un sou, ces mecs c’est nous ! Des ados qui font du rock, ils n’essaient pas de faire semblant, pas d’artifice, rien, juste de la sincérité brute, pas si différents de mes potes qui jouent dans des vieux rades ou à la fête du lycée.
Combien de groupes après ça ont tenté de s’en inspirer, formant ce qu’on appelle aujourd’hui la grande vague indie rock ?

A l’époque on était pas Charlie mais on était tous des singes !
A l’exception près que ces singes-là ont un talent monstre et que ce premier album est sans doute la plus grosse tarte musicale de mes années 2000. Pas très loquaces en concert, sur disque c’est la même, pas de présentation, on attaque sec et sans attendre!

The view from the afternoon, ouvre l’album, riff assassin et gros break que seule la basse vient adoucir. On découvre la voix de jeune merdeux d’Alex Turner, si particulière, puissante sans l’être, au phrasé british inégalable.

Arctic Monkeys ça danse aussi, I bet you look good on the dancefloor et Dancing Shoes, titres tubesques taillés pour la scène, qui ont donné envie à tous les kids de ruiner leurs Converse en agitant les bras en l’air (bah ouais comme des singes).

Efficacité redoutable de Still Take You Home, morceau baffe ultra rapide, qui se permet des ponts groovy et des p’tits chÅ“urs tout mignons avant de réattaquer vénèr’!

Les Monkeys apportent aussi leur lot de chansons choubidou à minettes, de la balade Riot Van, en passant par le très pop Mardy Bum, c’est surtout l’ultra tube When the Sun Goes Down qui aura marqué les esprits. On y parle de prostitution à Sheffield, d’un salaud qu’on appelle « scumy Man » ou « scumbag » et on fait même référence à la Roxanne sous la lumière rouge de Police.

D’autres morceaux complètement déments aux noms à rallonge comme Perhaps Vampires Is a Bit Strong But… ou From The Ritz to the Rubble, ont tendance à être un peu oubliés ou mis de côté injustement, tant l’album est ouf.

C’est le cas de Fake Tales of San Francisco, qui contrairement aux autres morceaux prend son temps pour démarrer pour progressivement exploser. Un des premiers morceaux du groupe, qui se moque pépère des branleurs qui se la jouent rock stars… pas comme eux, puisque eux c’est nous, des morveux avec des guitares.

RANCID – …And out come the wolves

Je ne vais pas vous faire l’affront de présenter le label de Punk Rock Californien Epitaph, tenu d’une main de fer par Brett Gurewitz, Mr brett, guitariste de Bad religion. Je ne vais pas non plus vous faire l’affront de vous parler de la connection entre ce style musical qu’est le Punk Rock mélo et la culture skate.

Par contre, je peux éventuellement vous parler d’une révolution qui arriva sur ce label en 95, le 3ème album de Rancid, des mecs au look de punks à chiens, avec des toiles d’araignées en tatouage sur le coude, des love/hate sur les doigts et des crêtes aussi hautes que l’Everest : Cet album, « …And Out come the wolves » !!!

Album qui faisait dire à l’enfant de Satan que j’étais, adorateur de Morbid Angel et de Disharmonic Orchestra, que « Cet album de Ska, putain, il est trop bien ! » – Car oui, And Out come the wolves n’est pas qu’un album de Punk rock, c’est avant tout un hommage frontal aux Clash, dans toute sa splendeur ! Les Clash que Rancid ont malheureusement avoué avoir découvert que quelques temps avant l’album, c’est bien dommage pour un groupe de Punk, Non ? Mais bordel, qu’est ce qu’on s’en fout ! 19 Morceaux, 19 tubes, 19 chefs d’Å“uvre ! En commençant par le morceau rapide de l’album Maxwell Murder, qui parle du meurtre de Maxwell , Milliardaire Américain, assassiné sur son yacht, et son solo de basse qui tue

ou encore ça !


Time Bomb tube mainstream archi connu du groupe, peut être le morceau emblématique de « …and out come the wolves »
Ou junkie man,

parlant de l’errance de Junkie à New York de Tim Armstrong, guitariste chanteur dégommé à l’héro et à la bière, avec sa voix défoncée au whisky et son talent qui n’a d’égal que son attitude électron libre, qui pose énormément problème aux autres membres du groupe, dont Lars Frederiksen, qui reproche constamment à Armstrong d’être tout le temps bourré en live, jouant souvent les divas et les punks pourris qui se contentent de faire chanter le public au lieu de jouer !!! Peu z’importe, Armstrong a le talent d’un joaillier Suisse, et le montre bien dans « Journey to the end of the east bay », et son intro de ouf !

Je vous ai pas parlé de la pochette, qui est un hommage direct à la pochette du premier album de Minor threat, avec Armstrong justement, le cul sur des marches, la tête entre les jambes, et ses lacets blancs justifiant son amour pour la musique Skin head et son passé de Rude Boy dans Operation Ivy, premier groupe des mecs de Rancid et hommage punk aux Specials !!

Cet album me rappelle également d’innombrables teufs dans un endroit à Tours qui s’appelait Bitureland, quartier Colbert, et on me dit dans l’oreillette que Brice, batteur d’Ed Warner en son état avait foutu une taule au Billard au fils de Tim Armstrong, bon, faut dire que le gamin avait 8ans, Brice est impitoyable en compétition !

Il y aurait tellement de choses à dire sur cet album que je serai encore là demain à vous en parler, mais ça risque d’être relou à la longue, alors souvent le silence n’est pas malsain et la musique se passe de commentaires, choses que Zaz aurait du comprendre depuis longtemps avant de se mettre à chanter !

APOCALYPTICA – Reflections

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un disque qui m’a peut être permis d’avoir mon bac. Et du premier coup en plus. A savoir « Reflections » des Finlandais de Apocalyptica.

Vous savez on dit que la musique classique rend « intelligent ». Moi, en terminal, je venais de ronger l’album Mutter de Rammstein, j’avais fait un crochet vers Punish Yourself, donc la musique classique ça m’intéressais bof bof. Et bien finalement, Apocalyptica arrivait à joindre mon goût des musiques extrêmes avec la finesse du classique. Ou du moins, ses instruments, puisque le groupe se compose de trois violoncellistes et d’un batteur.

Cet album, je ne l’ai écouté que trois mois dans ma vie, mais il ne m’a jamais quitté ou presque durant cette période. Je l’avais toujours dans les oreilles quand je me retrouvais au CDI avec ma bande de pote, ou pire encore, à la Maison des Lycéens où les enceintes collectives nous expliquaient de laisser Diam’s kiffer la vibe avec son mec.

Bref, quand j’étais dans ce genre d’ambiance, c’était difficile de me concentrer sur mon bouquin d’économie. Et c’est là où Apocalyptica a été exactement ce qu’il me fallait à ce moment là. Quand les premières notes du prologue de Reflections, j’arrivais directement dans ma bulle.

Non mais pas ça, ta gueule Diam’s !

La rythmique ultra soutenue de la batterie me gardait l’esprit en état d’éveil maximum, et le lyrisme amené par les trois instruments à cordes massifs me donnait un sentiment de puissance, comme si je pouvais tout avaler. Enfin, l’absence de parole empêchait toute autre distraction de ma lecture avide. Et mon bouquin d’éco, c’est bien comme ça que je l’ai avalé, sans sourciller, en retenant un maximum de chose en une seule lecture. Et j’ai eu mon bac. De justesse certes, mais je l’ai eu. Alors merci qui ? Merci le métal !

TRICKY – Maxinquaye

Quand Adrian Nicholas Matthews Thaws sort son tout premier album, il n’en est pas à ses débuts dans la musique. Il a en effet évolué pendant 3 ans avec 3D, Daddy G et Mushroom, au sein de Massive Attack. Pour ceux qui ne connaissent pas son nom à la ville, vous l’aurez maintenant reconnu, je vous parle bien sûr de Tricky et de son album Maxinquaye.

Elu album de l’année 1995 par la revue New Musical Express, Maxinquaye, nommé en hommage à sa mère, lance la carrière solo de Tricky.

Il convient de commencer cette chronique en écoutant Aftermath, probablement le premier titre enregistré de l’album, même si le magazine anglais The Face prétendait en 1995 que Shoebox avait été enregistrée avant. Ce titre serait-il à l’origine du départ de Tricky de Massive Attack ?

Il l’avait proposé aux membres du groupe, mais comme ils n’étaient pas intéressés, Tricky décide de faire presser, à ses frais, la chanson sur une centaine de vinyles, directement depuis la cassette, pour conserver un son plus brut.

Finalement, c’est ce single, Aftermath, édité en white label, qui lui a permis de décrocher un contrat avec la maison de disques Island Records, et d’enregistrer Maxinquaye.

Bien sûr, la voix de Martina Topley-Bird, qui avait quinze ans à l’époque, n’est sans doute pas pour rien dans l’énorme succès qu’a connu cet album. Elle parvient en effet à transformer Black Steel in the Hour of Chaos de Public Enemy en manifeste du trip-hop.

Ce titre, construit à l’origine sur un sample de Isaac Hayes, extrait du titre Hyperbolicsyllabicsesquedalymistic, démontre bien les mutiples influences de Tricky et sa capacité à s’approprier tous les genres musicaux, sans complexe.

Isaac Hayes serait-il l’idole de Tricky ? Sur Hell is round the corner, on peut à nouveau entendre une instru samplée du ‘Ike’s Rap II’ de Isaac Hayes, datant de 1969. Un sample bien connu puisque, l’année précédant la sortie de Maxinquaye, il avait aussi été utilisé par Portishead sur Glory Box.

Bref, cet album, truffé de références, de reprises et de samples, a révélé les influences extrêmement variées de Tricky, le père du trip-hop, ce touche-à-tout génial, qui, en plus de la musique, a joué dans quelques films, dont un en particulier qu’il préférerait oublier, parait-il.

Mais pour terminer cette chronique sur un bon souvenir, et se rappeler que les collaborations de Tricky sont en général très réussies, on peut aussi écouter sa voix se mêler à celle d’Alison, la moitié du duo Goldfrapp, sur le titre Pumpkin !

TRACY CHAPMAN – Tracy Chapman

1988, c’est l’année où je suis née, mais c’est aussi l’année où la chanteuse, auteur et compositeur américaine Tracy Chapman sort son premier album (sur le label Elektra). Album qui porte tout simplement son nom : Tracy Chapman.

Elle a composé cet album tout en suivant des études d’anthropologie dans le Connecticut. Après la sortie de l’album, elle joue à Londres à l’occasion du concert pour les 70 ans de Nelson Mandela, au côté de grands noms comme Georges Michael, Eurythmics, Paul Young, Bryan Adams, Youssou N’Dour, Simple Minds, Whitney Houston ou encore Stevie Wonder. C’est ce qui la présentera et la concrétisera auprès du public, surtout anglais et américain, mais aussi européen.

Moi cet album, vous le devinez facilement, ne m’est arrivé aux oreilles que bien plus tard. Avec ma meilleure amie quand on discutait de nos vies et qu’on voulait changer le monde. Et oui, comme beaucoup de gens, au début je croyais que c’était un homme qui chantait. A cause de sa voix chaude et rocailleuse. Force de caractère, mais aussi des fois plus fragile, elle est en tout cas parfaitement reconnaissable. Et elle vous prend au cÅ“ur quand elle chante a cappella.

Mais ce n’est pas que grâce à sa voix que Tracy Chapman obtient trois Grammy Awards en 1989 avec cet album. Ces textes sont sublimes, parfois autobiographiques, parfois engagés, des pépites !

C’est pas la bamboule ici non plus, on est pas sur du punk, on serait plutôt sur une grosse base folk, tirant parfois sur le rock swinguant, ou le reggae. Sa voix et une guitare, parfois une basse et une batterie.

Talkin’Bout A Revolution, premier titre et single de l’album, il met direct dans le bain avec un engagement politique fort. Bah revolution tout ça tout ça quoi.

Fast Car, également un des singles de l’album, parle la misère sociale et économique. Mais surtout, Tracy Chapman raconte ici l’histoire de sa vie, difficile, qui a commencée par le divorce de ses parents. Son père alcoolique et sans emploi pour lequel elle quitte l’école afin de prendre soin de lui. Elle réussi à finalement quitter sa ville natale avec son compagnon pour commencer une vie qu’elle espère meilleure. Mais pas de bol, lui aussi devient sans emploi et fini alcoolique, la laissant seul avec son enfant, parce que oui, entre temps elle a eu un enfant. Elle fini par demander à son mec de la quitter, et de partir au volant de sa « Fast Car ». Vous suivez ? Ca fait relativiser sur sa petite vie, non ?

La suivante, Across the Lines, parle du racisme. Les paroles en résumé ? Ok : A travers les lignes, qui oserait passer sous le pont qui séparent les blancs et les noirs. Choisi ton camps, les émeutes commencent dans les ruelles d’Amérique, une petite fille noire est molestée sans raison, on sort les couteux, les fusils, deux jeunes noirs sont tués, la petite fille noir est molestée, personne ne connaît son nom, c’est elle qui est à blâmer. Cool hun !?

Behind the wall, lui s’en prend à la police : « j’ai entendu un bruit, ça ne servira à rien d’appeler la police, ils arrivent toujours en retard, quand ils arrivent et toute façon, ils peuvent rien faire… » enfin, ils en prennent plein la tronche pendant qu’elle ne peut pas dormir à cause d’une « dispute » conjugale, qui fini en meurtre.

Puis vient, Baby Can I Hold You, une chanson autour de son couple et son compagnon qui ne la rend pas heureuse. Toujours du bonheur quoi.
Mountains O’Things, parle lui de la pauvreté. She’s Got Her Ticket, d’envie de liberté et Why ? comme on peut le deviner pose des questions, sur la guerre, la paix, l’amour ou encore la haine.

Finalement, l’album fini sur trois magnifiques chansons d’amour avec For My Lover, If Not Now et For you, qui redonne espoir.

Un album magnifique, entre espoir et mélancolie, surtout, comme vous l’aurez compris, sur l’écriture des textes empreint d’émotion, de sincérité et de justesse de Tracy Chapman. A écouter si vous n’êtes pas déjà trop déprimé, mais à écouter absolument !

Tracy Chapman – For My Lover from DANIEL on Vimeo.

RADIOHEAD – Ok Computer

Pas de surprise.

Il fallait bien que je fasse un Lundispensable sur Radiohead.
Et bah le voilà. Forcément j’ai choisi Ok computer . Album qui est pour moi le plus marquant de Radiohead.
Ok des gens chipoteront. Et je dis ça, non pas pour les 3 tubes qui sont sur cet album, mais pour l’ambiance, l’aura que dégage ce cd. La mélancolie, la lassitude. Et le rejet d’une société dans laquelle il est difficile de s’intégrer. Radiohead dirigé par Monsieur Thom Yorke. Ovni de la scène anglo-saxonne. Considéré comme un guignol dépressif pour certains ou comme un génie de la musique. Chacun son camp.
On va dire que je suis la Suisse. Bref je pense que l’on peut tous se mettre d’accord pour dire que Radiohead c’est pas la fête à la maison, la chouille ou la bamboule.

Il est temps de parler de la galette. Ok computer sorti le 16 juin 1997, enregistré dans un manoir à Bath ou dans l’Oxfordshire ? Ça vous fait une belle jambe ?
Moi cet album je l’ai découvert rapidement et pas par choix et je ne m’en plains pas. C’était l’album ménage de ma mère tout simplement. Le matin c’était Radiohead à fond. Du coup l’album je le connais PAR COEUR. Et je ne m’en suis jamais lassé. Plus tard elle passera au dernier album des Rita Mistouko et là c’était la torture.

3ème album du groupe sachant que le 1er EP a 5 ans en 1997. Radiohead n’étaient pas non plus les petits nouveaux de la scène rock alternative anglaise, loin de là. Ce qui explique peut être l’engouement autour de l’album. Sachant que vous connaissez très certainement pas 1, ni 2, mais au moins 3 titres de cet album.

Et oui Karma police, Paranoid android, No surprises. 3 titres qui ont marqué les esprits. Mais je m’arrête là sur ces morceaux. Car Ok computer vaut plus que ça.

Et on commence par le commencement (phrase pleine de non-sens bonjour). Alors le premier morceau Airbag. Un poil entraînant mais qui pose vite les bases. Thom Yorke et sa voix et d’ailleurs je pense que des gens sont hermétiques à sa voix mais c’était pas mon cas. Moi sa voix, c’est direct en écho dans mon crâne. J’ai pas envie de trop parler de l’aspect politique de cet album. Pas que je me sente pas concerné par la critique de notre société, bien au contraire. Juste cet album avant de le comprendre je l’ai ressenti. (violon) C’est beau.

Subterranean Homesick Alien. 3éme morceau de l’album. Pas loin d’être un de mes préférés mais je dirais qu’il n’est que 3ème dans mon top des morceaux d’ Ok computer . Ce titre porte bien son titre. Quand je ferme les yeux j’ai l’impression de me balader sans souci dans l’espace, à slalomer entre les astéroides et à faire coucou aux hommes verts.

Alors là ATTENTION. Grosse battle dans ma tête. Deux morceaux qui me rendent aussi léger que le film C’est Arrivé Près De Chez Vous. De la beauté, de la mélancolie, de la tristesse. Je ne sais pas si c’est parce que je suis un peu dark ou juste un peu sensible mais Ok computer a pris une place dans mon cÅ“ur avec les deux prochains titres (en dehors des tube cités plus haut).

Lucky. Alors Lucky rien à redire tout est parfait. L’explosion à la fin, la guitare qui part dans les aigus pour suivre le thème du chant de Thom Yorke. Allez, je dirais quasiment 15 ans à écouter cet album et ça me fait toujours le même effet : des frissons. I feel my luck could change. Ça suffit pour qu’un adolescent un peu paumé se retrouve hein haha… Non mais voilà je peux difficilement être objectif, ce morceau restera dans une partie de mon cerveu c’est un fait. Et Ok computer laissera une marque au fer rouge dans l’amas de titres, de mélodies qui se trouvent au fond de mon crâne. Et bon avec Thom Yorke on partage un strabisme quoi TMTC.

Sur ce je vous laisse avec une des perles méconnues de l’album Exit music. Restez bien jusqu’au bout ça en vaut le détour.

Tcho !

MUSE – Origin Of Symmetry

MUSE – Origin of Symmetry

2001 – Mushroom Records

Je me souviens très précisément la 1ere fois où j’ai entendu parler de Muse. Ou plutôt, où j’ai vu le nom de Muse. J’étais au self de la cantine du lycée, en train de manger mes nouilles noyées dans 6 litres de beurre suintant, quand un des beaux gosses du lycée est passé avec son sac East Pack à côté de moi. Sur son sac était affiché fièrement sa discographie du moment : un écusson de Slipknot, les initiale de System of A Down, un A de Anarchie soigneusement cousu à la main. Et rajouté au blanco, « Muse ». Bien sûr, moi avec mes boutons plein la gueule et mon look insignifiant, tout ce que pouvait bien faire cette tranche de jeune déjà si affirmé dans leur style (je veux dire, il avait la classe avec son sweet à capuche Les Betteraves, son jean baggy attaché audacieusement sur le haut des cuisses, et ses Vans si larges qu’il aurait était impossible de le faire chavirer même en se jetant à quatre dessus), bref, tout ce qu’il écoutait, ça m’intéressait. Quoique sur le coup, le mot « Muse » m’a plutôt inspiré les imageries d’un groupe comme Evanescence, aussi très à la mode à cette époque.

J’ai donc mis un peu de temps après cette première rencontre visuelle, pour y mettre de la musique. Et quelle ne fût pas ma surprise quand je découvris que, Muse finalement, n’avait rien à voir avec Slipknot ou Evanescence. Enfin, un peu quand même, si on s’attarde sur le côté bien épique du groupe, penchant rock/pop pour Muse, ainsi que sur quelques riffs tendance rock bien lourd voir métal (L’intro de Citizen Erased par exemple).

Et puis, le thème de l’album colle bien avec l’écusson A Anarchie du bellâtre puisque ça parle principalement d’une crainte du contrôle et de l’écrasement de l’individu par la technologie de surveillance. No pasaran quoi. Bref, outre toute cette imagerie qui ferait tourner de la tête n’importe quel adolescent en mal d’identification originale, c’est musicalement que Muse réussi un beau tour de force sur cet album qui est le deuxième du groupe anglais. Déjà, même si ça s’est moins senti ces dernières années, Mathew Bellami, le leader est chanteur du groupe, est un petit génie de la musique, au talent incontestable. Réussir à allier musique classique (l’intro de New Born est une reprise de Philip Glass), et une basse ultra présente qui, contrairement à beaucoup de productions rock du moment, est déphasée par rapport à la guitare ou le piano, qui sont censés mener la mélodie. En effet, Christopher Wolstenholme (le bassiste) utilise de la distorsion et d’autres effets sur sa basse pour lui donner plus de présence, de lourdeur, permettant à la guitare de s’écarter de l’air principal et de jouer des notes plus élevées.

En toute honnêteté, si la patine de la nostalgie ne s’applique pas pour vous sur cet album, je ne suis pas certain que son écoute vous fasse aujourd’hui tant vibrer que cela. C’était un album réellement ancré dans son air du temps, mais par conséquent loin d’être intemporelle. Toutefois, je ne me lasserais probablement jamais, de temps à autre, de me relancer l’un des nombreux tubes de cet album dans les oreilles, pour redevenir un jeune rebelle le temps d’un morceau.

GUNS N’ROSES « Use Your Illusion 1 & 2 »

Je vous ai déjà parlé de ma veste patchée 100% Iron Maiden ? Si c’est pas le cas, ben, j’avais une veste patchée Iron Maiden, et dessus, perdu au milieu de cet amas de mini-patchs, un pin’s (oui, un pin’s et alors ?) en métal, représentant deux flingues dans un linceul de roses, le logo des Guns n’ Roses en gros, car bien évidemment comme tout fan de hard rock qui se respecte, sans copine, habillé comme un sac, tentant vainement d’avoir les cheveux longs, j’étais fan du « Appetite For destruction », dont je vous avais parlé d’ailleurs il y a longtemps dans un Lundispensable.

91, arrivent dans les bacs d’un magasin en 4 lettres (car à l’époque, je me foutais du consumérisme et achetais allègrement mes albums là-bas), avant d’écouter Extreme Noise Terror, et d’acheter que du vinyl sur des distros obscures (et donc boycotter ce magasin et ne plus y aller du tout !) – Donc, arrivent simultanément deux albums des Guns, « Use Your Illusion 1 » et « Use Your Illusion 2 » avec la même pochette mais de couleurs différentes, un jaune et un bleu. La question que tout le monde se posait à l’époque était « Mais pourquoi deux albums ? Pourquoi autant de titres ? » Tout le monde pensait, peut-être à juste titre, que c’était une question de tune, les membres des Guns ayant déclaré le contraire en affirmant qu’ils « avaient enregistré beaucoup beaucoup de morceaux et qu’ils n’arrivaient malheureusement pas à faire le tri ».

Revenons justement aux morceaux contenant ces albums, si on retire des morceaux tels que « You ain’t the first », « Bad Apples », « Back Off Bitch », « Dead Horse », et « Bad Obsession » sur le 1, « My World » (quelle merde celle-là !), « 14 Years », « Yesterday », « So Fine », « Locomotive », « Pretty Tied Up » sur le 2, et qu’on réunit les morceaux restants sur un seul et unique album, on obtient sûrement l’un des plus grands albums de l’histoire du Rock n ‘roll, cotoyant sur le Mont Olympe le premier Led Zeppelin ou le « Paranoid » de Black Sabbath – Car oui, le reste n’est que chef d’oeuvre, à commencer par « November rain »

Aaaaaah ce solo de Slash dans le clip devant l’église avec sa guitare pas branchée –

Et le « You could be mine » dans le 2 qui est également dans le B.O du Terminator 2 de James Cameron

Et le méconnu « Estranged » et son passage magnifique au piano où Axl parle de son enfance pas évidente, et de ses démons intérieurs (et surtout, Slash est remercié dans le livret par ses camarades pour son solo !)

Mais deux morceaux m’ont fait rêver « Don’t Cry » qui parle ouvertement de drogues et des névroses d’Axl, et « Coma », pur moment épique de 10 minutes qui traite de l’overdose de Slash, et qui est surtout ce qu’Axl a écrit de mieux dans toute sa carrière, avec la dernière partie écrite en one shot une nuit d’insomnie médicamenteuse.

Suite à ça, j’ai décidé de virer quelques patchs de ma veste pour les remplacer par des patchs Guns – Et j’avais également acheté un T shirt (du 2) sur le marché, que j’ai donné par amour comme un couillon, à une fille en vacances au Pays Basque – mais elle a rompu le lendemain –

Allez, pleurons ensemble amis du rock, « Don’t Cry «  !