GEORGE MICHAEL – Ladies and Gentlemen

Aujourd’hui, gros pincement au cÅ“ur, et un peu une tristesse insoluble et insondable (j’aime bien cette phrase même si ça ne veut rien dire), Georgios Kyriacos Panayiotou, aka George Michael, nous a quitté, à la suite d’une longue maladie, juste après Noël, ce qui rend son morceau avec Wham ! « Last Christmas » encore plus vrai du coup.
En fait, c’est plus un lundispensable rendant hommage à l’artiste que j’ai écouté quand j’étais minot et avec une mauvaise peau, que l’homme en lui-même. De son premier groupe avec son comparse de l’époque, Andrew Ridgeley qui est marié avec une nana de Bananarama pour la petite histoire, dont j’avais absolument toutes les K7 et leurs tubes « Club Tropicana » ou bien évidemment «Wake me up before you go go », George Michael, suite au split de Wham, a réussi à faire ce que Madonna en même temps a toujours su faire : Surfer sur ce qui marchait, mais sublimant tout ce qu’il touchait, passant du hard rock FM genre « Faith » à la ballade intemporelle et géniale, « Jesus to a Child » en tête.

Bien évidemment, on ne va point verser de larmes, juste mentionner qu’il fût un temps, où George Michael avait été pressenti pour remplacer le grand Freddy Mercury au sein de Queen, quand les membres de Queen avaient entendu sa prestation vocale au concert Tribute de Wembley. Mentionner également que George Michael avaient réussi le pari de réunir en un seul et même clip tous les mannequins supers stars des années 90, histoire de faire travailler notre imagination et de nous faire penser quel chanceux il a été de côtoyer Cindy Crawford et Linda Evangelista le temps d’un instant (et que l’ex président de Béton a joué dans le clip, quel chanceux il a été lui aussi !).

Ha oui, si quelqu’un affirme ne jamais avoir bougé la tête sur « I want your sex », ce quelqu’un est un menteur, qu’on se le dise.
Tout ça pour dire que George Michael aura laissé une trace indélébile dans le paysage musical International, et laisse dans mon cÅ“ur d’enfant (oui oui), un souvenir d’un artiste touche à tout avec une voix exceptionnelle, et que son look, putain son look, dans le clip « Faith » a toujours été un rêve de déguisement dans les booms d’enfer des années 90.
Je vous laisse avec « Don’t let the sun go down on me » en duo avec Elton John, qui est une reprise d’Elton John et qui apparait dans ce « ladies and Gentlemen ». Maintenant que j’y pense, je vais commencer à accuser Madonna de tous vouloir les empoisonner histoire de s’assurer qu’elle est bien la dernière !

(Et un petit bonus pour le site seulement !! <3 )

QUEENS OF THE STONE AGE – SONG FOR THE DEAF

Queens Of The Stone Age – Song for the deaf / 2002 Interscope Records

Les lundispensables heureusement que c’est à la radio, sinon vous seriez forcés de nous voir à des périodes peu glorieuses de nos existences !
Cheveux longs, sale gueule, voix de merde, premières clopes, ça pue l’ado et ça se la joue rock’n’roll, bienvenus en 2004.

Josh Homme, représente pour moi à l’époque le dernier guerrier de la scène rock aux allures de bucheron cainri, une sorte de héros en chemise à carreaux. Alors quand 2 ans auparavant, en 2002, il demande au copain Dave Grohl de laisser les Foo Fighters le temps d’un album et de revenir taper comme un sourd sur sa batterie, en mode Nirvana… bon j’ai trouvé mes dieux quoi !

Ou plutôt mes reines, les Queens Of The Stone Age, ou QOTSA pour les intimes, deviennent mon groupe de référence, ma gifle à gros riffs, mon défouloir. Pourquoi ? No one knows.

QOTSA me fait sortir du potache MTV des groupes que j’écoute à l’époque, me fait oublier le métal fusionné à la sauce maladroite… Ici pas de fêlures, pas de chouineries ou de faux semblant, les mecs sont vrais et puent le rock. Rock qu’ils jouent avec classe, puissance et élégance.

Au milieu d’un délire road trip dans le désert imaginé et mis en Å“uvre par le duo Josh Homme/Nick Oliveiri, on évolue entre chansons d’amour…

Et ambiance malsaine salvatrice au possible auxquelles je dois quelques torticolis et mes plus beaux headbanding !

Et quand tu penses que la tempête s’est calmée que tout s’est adoucit…

un tube rageur, speed et violent revient te rappeler à l’ordre, tu es presque sourd et tu aimes ça. Les queens te montrent le chemin du rock’n’roll, du whisky et des clopes sans filtres, au milieu du désert tu suis le mouvement !

KORN – Korn

Bienvenue dans mon adolescence.

Oui il fallait bien s’y atteler. La pression s’éveille.

Oui je vais bien parler de Korn.

Oui le fondateur du fan club français était dans les locaux de radio béton il y a quelques années maintenant ( Coucou Thomas Vdb ).

Bref.

Vous entendez en fond Blind.
Le 1er morceau du 1er album Korn de Korn.

Pour un premier morceau, c’est un classique.
La première fois ou ce morceau a fait son effet, je devais avoir 12 ans et j’étais dans une voiture avec mon oncle et un pote à lui dans le centre ville d’Amboise.
Thug life me direz vous, et bien presque, car c’est à ce moment que mon oncle décida de mettre l’album et de le mettre à fond, fenêtre ouverte.
Pour le coup je n’ai aucune idée de la réaction des gens car j’ai découvert le headbang involontaire.
Pour la première fois de ma vie, les mouvements de mon corps pouvaient traduire d’un certain autisme couplé à un syndrome de Gilles de la Tourette.
Grosse introduction mais le morceau Blind méritait bien ça. Sachant que même encore il semblerait que le groupe commence avec ce titre leurs lives. En tous cas en 2014 au zénith, on y a eu le droit.

2ème titre de cet album et deuxième baffe pour ma part.
La rythmique et la guitare donnent un côté puissant qui vraiment m’a donné cet amour de la musique un peu lourde dans le son.
Et ce côté un peu fou qui m’a fait imaginé un nombre incalculable de clip sur ce titre.
La folie, c’est un peu ce que me faisait ressentir cet album d’ailleurs.

Mais avant la folie, cet album est bourré d’énergie et de bonne humeur.
Sorti en 1994 même année que l’ouverture du tunnel sous la manche.
Ce qui est dingue c’est la présence de ce 1er album dans de nombreuses générations, qui n’étaient pas prêtes à écouter ce genre de choses en 1994. Et pourtant c’est cet album qui a marqué le plus de gens.
Avant de vous laisser avec un titre il fallait faire un crochet vers le titre Shoots and ladders.

Et oui de la cornemuse c’était osé et ça aussi ça a marché.
De même 20 ans après toujours présente sur leurs lives et ça fait son petit effet en live de voir Jonathan Davis débarquer en kilt.

Et je vous laisse sur le morceau Lies, morceau que j’aurai adoré clipper aussi d’ailleurs. Et toujours cette basse sale très sale.

Sur ces beaux mots je m’en vais.

PAUL KALKBRENNER – Berlin Calling B.O

PAUL KALKBRENNER – Berlin Calling
Berlin / Bpitch Control

Un album qui nous marque à vie, c’est bien souvent la toute première rencontre avec un style de musique, un nouvel univers. Et si cet album n’est pas forcément le meilleur, le plus avant-gardiste ou le plus pointu, il a souvent le mérite difficile d’être une porte d’entrée assez séduisante pour nous inviter à découvrir un monde nouveau, où tout est à explorer.

Et c’est encore plus fort quand ce genre de déclique vous arrive par hasard en live, en traînant ses guêtres au hasard des scènes d’un festival. C’était le cas en 2011, au Printemps de Bourges, à une soirée où se bousculaient les têtes d’affiches (Ratatat, Beat Torrent, Metronomy ou encore The Do). Je sortais la tête pleine d’une fureur punk d’un concert de The Subs où j’avais vu le chanteur slamer tout en avalant son micro à force de hurler dedans (si si)

Bref, abasourdi de cette violence, que je recherchais pas mal à l’époque dans la musique électronique, étant encore sous l’influence de l’electro percutante de la fin des années 2000 (j’étais aussi à fond devant le live des Beat Torrent ce soir là), je me retrouve un peu par hasard devant la grande scène pour le début de Paul Kalkbrenner. Je dois vous avouer que la soirée commençait à poindre le bout du jour, et que les sens commençaient à être parfaitement émoussés. Bref, j’étais cuit à point. Autres conditions en ma faveur : peu de monde devant Paul, on pouvait approcher assez près de la scène sans se faire piétiner, et avoir son espace vital. Chose que j’ai toujours apprécié par la suite dans les concerts de techno : on est pas là pour pogoter, c’est finalement un plaisir assez personnel et intérieur que de se laisser porter, tranquillou.

Le concert commence et Paul Kalkbrenner est bien au-dessus de nous. Il arbore fièrement son éternel maillot de foot de l’équipe Allemande de 1990, et c’est parti. Le BPM est inhabituellement lent pour moi, mais les sonorités sont si prenantes, si planantes, qu’un sourire se plaque immédiatement sur mon visage. On est transporté immédiatement sur une autre planète, et l’atmosphère froide du grand chapiteau du Printemps de Bourges s’évanouit autour de moi. Les moments de grâce se succèdent à des rythmes plus sombres, de colère contenue. Franchement, c’est la claque.

Le concert passe en une fraction de seconde et reste pourtant un souvenir bien ancré dans ma mémoire. Si aujourd’hui Paul Kalkbrenner flirt parfois avec l’EDM, si après l’avoir revu 3 fois en live, il fait toujours le même set, cette première rencontre marque mon début d’amour pour la musique techno, quelque chose de plus lent et de plus pur, de plus mental que physique. Quelques temps plus tard, je regarde le film d’où est extraite cette bande originale qui fera son succès planétaire. Un film qui me fera aller à Berlin par deux fois, pour plonger un peu plus dans cette scène contestataire et punk à sa manière. Un concert qui m’a donc ouvert à la fois les portes d’une musique, d’une ville et d’un mode de vie. Merci Paul !

NOFX – The Decline

NOFX n’avaient pas l’habitude d’écrire des chansons de plus de 3 minutes. Fat Mike avait même une aversion pour les chansons longues. Et pourtant, en Novembre 99, les musiciens californiens, sûrement sous prods et sous alcools en tout genre en ont décidé autrement. Et pour ma part, ce fut une claque monumentale !

Album se résumant au morceau – titre de 18 minutes, « The decline », est un constat effroyable, un cri du cÅ“ur, sur l’état de l’Amérique contemporaine, de l’Homophobie, des Catholiques, du Klux Klux Klan, du lobby de la NRA, des mères sous prozac, du racisme, de la jeunesse destroy qui se flingue Vitesse Grand V, du Déclin de l’Amérique, et l’arrivée de Donald Trump dans le bureau ovale ne vas pas arranger les choses.

Album visionnaire, album d’une ambition absolument démentielle et proche de la vanité, du péché d’orgueil, « The Decline » va pourtant s’accrocher au légendaire. Toucher le céleste.

Album préféré de mes soirs de cuites, dans lesquelles j’aime tellement le chanter à tue-tête sans jamais connaitre les paroles, yaourt culte sur une chanson culte, enregistrée pourtant dans la douleur par ces musiciens punks qui ont pour le coup usé de beaucoup de came pour pondre ce machin anti – nationaliste, anti bannière étoilée, structuré comme un morceau de musique classique, destructuré comme les fondations d’un pays au bord du suicide,
« un géant aux pieds d’argile » comme chantait Renaud dans
« Manhattan – kaboul »,

Morceau impossible à refaire en live, et pourtant, ironie du sort, NOFX le joua en live pour la première fois en entier, en France, à Paris en 2012 dans une salle appelée Le bataclan, j’y étais, et c’était grand !

Je conclue cette chronique sur cette célèbre phrase du morceau vers la fin « One more Pill to cure the pain ». Fucking USA !

SUM 41 – Does this look infected ?

SUM 41 – Does this look infected ? / Island records /2002

Accrochez-vous on va revenir à une époque moyennement glamour !
Boutons gorgés de sébum, Viveldop fixation béton dans les veuch’, gros baggy, sweat à capuche, skateboard et voix de sale gosse qui déraille… On est en 2002, bienvenue, installez-vous !

Dans la cour du collège on Lol de fou sur American Pie, on parle de Matrix et des épisodes de Buffy, de Ben Laden et de Bush (même si on bite rien à rien) !…
Dans nos baladeurs du Deftones, du Unco, du blink… et nos punks Made In MTV… SUM 41 !
En plus, ils viennent tout juste d’en ressortir un, la pochette est dégueu-drôle, Frank Zummo le batteur est un putain de zombie, doigt dans le cerveau, en consultation chez Michel Cymes ! Does this look infected ? ça nous fait rire bêtement et cracher partout !

Pfwaaaah Alors j’ai rien compris mais c’est mortel ! The Hell Song ! J’ai envie de brûler le collège, de casser des guitares, et de dire à l’autre kevin en sergio tacchini, que « MAIS ON S’EN BRANLE DU DERNIER FREESTYLE DE TUSIANO SUR SKYROCK PUTAAAAAAAAIN ! »
Heureusement il y a la piste 2 !

Ce qui est cool avec cet album, c’est que les californiens s’éloignent de leur image pub pour teenager, campus party et gobelets rouges et assument pleinement leurs influences métal, de Métallica au heavy des Iron Maiden !

Après avoir ouvert les portes des enfers, Sum 41, ouvre aussi la petite porte du punk hardcore pour les ados novices, avec le morceau A.N.I.C. , 37s d’initiation à la violence <3

Et je vous ai parlé des solos aussi ?? Des solos dans un album punk bordel !

Bref, bien avant la drogue, les séjours à l’hosto, l’alcool, la gueule toute bouffie et pire… Avril Lavigne ! Sum 41 envoyait joyeusement le bois et a fait le bonheur des mes années adolescentes !
Alors on célèbre ça avec nostalgie et grâce, je tape un slam dans les studios ! Still Waiting putain !

MORCHEEBA – Big Calm

Aujourd’hui dans ce lundispensable on parlera d’un album qui m’aura marqué à vie, et qui continue de me transporter dans le passé, dans un univers complètement à part comme il l’avait fait lors de ma toute première écoute. Je vous parle de « Big calm », le 2e album studio du groupe presque londonien Morcheeba, sorti en mars 1998.

Morcheeba c’est Ross Godfrey, son frère Paul et sa femme Skye Edwards, la chanteuse. Un trio familial, en parfaite symbiose, qui n’a pas peur de se frotter aux grands noms du trip-hop de Bristol, qui envahissent l’Angletterre et bien plus encore depuis le début des années 90’s : j’ai nommé Tricky, Massive Attack ou Portishead.

Morcheeba a 8 albums a son actif, mais « Big Calm » reste le meilleur du groupe, celui qui reflète un état d’esprit tout entier et qui nous transporte littéralement dès la première écoute du titre d’ouverture « The Sea ».

Un album enivrant d’exotisme, une bouffée d’air, 45 minutes de pure quiétude, qui nous permet de s’évader vers un monde meilleur. De la musique pure comme un diamant, épurée, profonde, sans aucun parasite qui viendrait perturber l’agencement de ces chansons suaves, mousseuses, fourrées de violons onctueux et de claviers crémeux.

Le trip-hop, c’est le mélange des genres surtout et Morcheeba nous en livre ici des exemples parfaits, sans forcer, en étant capables d’enchaîner sans problèmes des ballades mélancoliques comme « Over and over », un titre plus reggae avec « Friction », ou encore un titre pop folk à la limite du country avec « Part of the process ».

Mais le plus beau restera pour moi et sans aucun doute la voix de Skyle, bouleversante de modestie, que l’on sent puisé directement dans un cÅ“ur et une âme pure. Une voix qui se voit justement soulignée par le titre « Big Calm », à l’opposé complet, par le rappeur new-yorkais Nosaj.

Et je finirais cette chronique par quelques lignes dithyrambiques que j’aurais aimées avoir écrite sur cet album de Gilles Dupuy, pour Les Inrocks :
« Le trip-hop crèvera la gueule ouverte, qu’on écoutera encore Big calm, un classique, un de ces albums qui ont le temps pour eux, parce qu’ils sont faits de chair et de sang, de sueur et de larmes. Plus qu’au cerveau, la musique de Morcheeba s’attaque aux sens, s’insinue par tous les pores de la peau, glisse sur l’échine qu’elle fait immanquablement frissonner. »

Et je vous laisse maintenant avec un des tubes de cet album, le titre « Blindfold ».

GUILTY SIMPSON & APOLLO BROWN – Dice Game

Hello, Il est temps d’aborder L’ALBUM qui m’a mis au hip hop. « DICE GAME »

Donc, « Dice game » album sorti en 2012 par le Mc Guilty Simpson et le producteur Apollo Brown. Commençons par Byron Simpson Aka Guilty Simpson , originaire de Détroit, dans la lignée de Black milk et remarqué par J dilla en 2001. En 2006 il rentre dans l’écurie Stones Throw. Aujourd’hui en 2016 il a 4 albums à son actif dont le dernier en date est « Detroit’s Son » que je recommande. Mais ce qui fait de « Dice game » une pépite c’est la combinaison avec l’un des producteurs qui m’a fait aimer le Hip hop et qui continue : Apollo Brown, mix entre Apollon et James Brown. Et vous savez quoi ? Ce n’est pas prétentieux si on admet que sa beauté vient de ses productions. De la mélancolie, un côté jazzy et surtout des beats qui vous donneront de nombreux torticolis.

« Dice game » avec une pochette plutôt sobre fut une grosse patate dans ma gueule. Je commençais tout juste à découvrir la différence entre East Coast et West coast. Et c’est avec cet album que mes oreilles ont compris qu’elles seront toujours plus sensibles au East coast. Et notamment grâce au morceau Nasty. Une prod qui me donne encore des frissons, une prod qui donne une certaine puissance aux flows de Guilty Simpson et Planet Asia en guest sur cette track. Juste je vous en laisse un bout histoire de faire vriller vos excroissances capillaires.

Mais c’est surtout cette mélancolie made in détroit teintée d’influences jazz et soul qui me plaît et même si Guilty Simpson est impressionnant, je suis toujours autant en admiration face aux prods d’Apollo Brown qui nous a ravi récemment avec son projet Ugly Heroes et des prods comme This World

Ne nous égarons pas, « Dice game » restera un indispensable pour moi, un album qui représente cette claque que l’on reçoit quand un beat nous habite. Je vous laisse avec l’intro soul du tonerre d’I can do no wrong. Bienvenue à Détroit.

NTM – Supreme NTM

Oui, cette intro complètement kitsch, ambiance de film d’horreur, c’est ce qui annonce le grand retour de Kool Shen et Joey Starr. 1998. L’année des 35 heures, de la sortie de Titanic, de la France finaliste de la coupe du monde face au Brésil. A l’époque, mon sweat à capuche, mes pumas et moi-même, on squattait devant la télé en gueulant qu’on était les champions et un et deux et trois zéros. Et un, et deux, et trois ans après Paris sous les bombes, c’est le retour du Suprême NTM !

Un quatrième album, sorti chez Epic Records, qui sera disque de platine … mais sera aussi le dernier album du duo (mais ça, on le savait pas encore, on était naïfs et on achetait le pain avec des francs). Ils sont back dans les backs !

Et pour leur retour, ceux qui ont percé dans le milieu hip-hop en commençant comme graffiti writers et danseurs de smurf se sont très bien entourés : DJ Spank, déjà à la production d’Authentik (1991) et de Paris Sous Les Bombes (1995), est accompagné d’une team rocket de folie : Zoxea, des Sages Poètes de la rue, DJ James & DJ Naughty aux scratchs, et tout le 9-3 en renfort. Eh oui, le 9-3 aura vécu une belle année 1998 : février, inauguration du stade de France à Saint-Denis, octobre, retour des deux lascars aux aux voix rocailleuses et aux dents en or!

Un album écrit, selon la légende, au téléphone. En effet, Kool Shen, en pleine réalisation du premier album de Busta Flex, est peu disponible. Et pourtant, la cohérence entre les textes de Kool Shen et de Joey Starr n’en laisse rien sentir ! C’est ce qu’on appelle l’osmose, non ? Enfin, c’est vrai qu’après ils ont arrêté … arrêté leur duo, mais jamais arrêté le hip hop, jamais arrêté de poser des beats lourds, un flow lent et percutant et des textes bien vénères.

Ennio Morricone – Un Uomo Da Rispettare

Quand on parle de Ennio Morricone, difficile de faire un choix dans la discographie très large du musicien. De la période Western en passant par le Giallo, Il y a deux façons de découvrir l’auteur : soit par les évidences simplissimes mais épiques des films de Sergio Leone, soit par les expérimentations fascinantes des films d’exploitation italiens des 70’s.Pour ce point là, longtemps difficile à trouver en physique à un prix correct, on remercie Dagored Records pour rééditer quelques moments de bravoure du sieur Morricone (Le Foto Poibite Di Una Signora Per Bene ; Una Lucertola Con La Pelle Di Donna ; Veruschka ; Il Diavolo Nel Cervello).

Le choix n’a pas été si simple, mais dans ma collection, j’ai cherché la musique à la fois la plus pure et la plus fluide de l’auteur. Dans cela, Il était une fois en Amérique est placé dans ma liste. Mais il y a aussi une BO plutôt rare, et qui n’a jamais eu une diffusion correcte par rapport à sa qualité irréprochable. Cette BO, c’est celle de Un Uomo Da Rispettare (Un Homme à respecter), film de Michele Lupo, qui en 1972, invite dans son polar Kirk Douglas et la grande femme du cinéma Bis, Florinda Bolkan. Une production Italo-Allemande que j’ai toujours pas vu, mais qui est disponible dans une version salement VHS et en VOst sur Youtube. Découvert un week-end dans l’émission Nova Fait Son Cinéma de Nicolas Saada, le thème principal est tendu et sur le fil. Plus expérimental que Lalo Schiffrin, Ennio Morricone rend le climat poisseux en étirant sa durée, tout en jouant avec la batterie, en tension maximale elle aussi. L’angoisse s’installe avec le piano, la trompette part en sucette, la ligne s’installe ensuite vers une nonchalance à la Miles Davis jusqu’au milieu du morceau, où la guitare électrisante fait lancer tous les éléments du début, pour un final sublime et apocalyptique. En terme de climax, c’est tout bonnement démentiel. Le thème principal est découpé dans la BO selon les séquences du film. Nous sommes loin de la Pop vocalisée d’Edda Dell’Orso. La délicatesse des moments romantiques sont aussi dans cette BO avec le morceau A Florinda, tout simplement dédicacé à Florinda Bolkan, preuve en est que le fantasme d’un auteur s’alimente aussi en musique (et l’était déjà avec Le Venin De La Peur).

La loi du marché (celui des OST reste malgré tout une niche) fait que cette BO est très difficile à trouver. En tout cas, si vous voulez éviter la mafia Discogs, je vous souhaite simplement de gagner au loto. Dans tous les cas, c’est assez frustrant, mais c’est aussi ça le Lundispensable, faire découvrir une pièce rare dans sa collection, en étant honnête et non snob. Du coup, je vous partage la BO en entier ici, et le film.