Présentation tous les lundis d’un « Gold », un disque que l’on a aimé à la radio. Un disque qui a marqué l’Histoire, notre histoire, les esprits ou la musique, bref, un extrait de notre discothèque idéale, c’est le Lundispensable !
À découvrir sur les ondes de Radio Béton 93.6 : le lundi à 17h (rediffusé le lundi suivant à 13h)
Aujourd’hui j’ai choisi de vous parler d’un album qui fut un succès commercial, un album qui marque un tournant dans la carrière de son auteur, un album en avance sur son temps, un album que j’écoute encore plus de 15 ans après sa sortie…
Aujourd’hui je vais vous parler de Cinquième As de MC Solaar sorti en mars 2001.
Le tour de force de cet album c’est qu’il réussit à proposer un vrai album de variété, du hip-hop mais de variété, tout de même non loin du rap et de ses thèmes de prédilections.
Même si Solaar est crédité directeur artistique de cet album. C’est aussi (le début de sa fin pour certains) les débuts de sa collaboration avec la Black Rose Corporation un duo de designer sonore qui permettent à ce 5ème As de rester dans la partie.
Après les succès Bouge de là ou encore Caroline Solaar fit son come-back avec un morceau que je n’ai pas encore déchiffré à ce jour.
Solaar Pleure Un titre complètement mystique, puisant dans les références religieuses, introspectif qui parle de bien et de mal.
Un album qui parle d’amour « La belle et le bad boy », « Babylove » « Playmate » et bien sûr « Hasta la vista » énorme single tellement en rotation sur les ondes à l’époque qu’on en parlait presque espagnol à la fin de l’été.
Dans cet album Solaar évoque également les colonies dans le titre du même nom. Les armes à feu dans le titre « Arkansas ». L’argent avec l’ancêtre du RSA, le « RMI », s’attaquant même à ces comparses et au streetwear déjà en vogue à l’époque.
Alors qu’on aime à le moquer pour ses participations aux « Enfoirés », l’autoproclamé poète faignant qui court derrière les papillons s’apprête à sortir un nouvel album et j’ai hâte de le découvrir.
En attendant on écoute « Samedi Soir » le morceau caché de l’album.
En 1999 sortait l’un des meilleurs albums de rock jamais produit.
Un peu pop, complètement rock, expérimentant les sons, les effets, cherchant à pousser un style à son maximum, le résultat est une Å“uvre d’art insaisissable, qui aurait fait passer n’importe quel groupe de rock des années 90 à la postérité.
Or cet album manqua de peu de détruire ses auteurs, qui se séparèrent après 10 ans de carrière commune.
Aujourd’hui, on parle de l’album TRES controversé Risk, de Megadeth.
J’ai longtemps hésité entre cet album et celui sorti 2 ans plus tôt, en 97, Cryptic Writings, dernier album du groupe à devenir disque de Platine, mais j’avais envie de changer un peu et de parler d’un album que j’exècre, et ce n’est pas parce que je le déteste qu’il n’est pas indispensable, loin de là…
Pour commencer, sachez que je n’exagère rien en disant que cet album aurait fait passer au rang de légende n’importe quel groupe de rock qui l’aurait sorti.
Seulement voilà Megadeth et bien c’était déjà un groupe de légende, mais dans le Thrash Metal.
Alors quand ils décidèrent de sortir cet album, tentant de surfer sur la popularité de leur album précédent en poussant le coté pop-rock à l’extrême, les fans hurlèrent au massacre.
Ce qui en résultat fut :
un échec commercial sans précédent pour le groupe
le départ de Marty Friedman, guitariste hors-pairs qui avait participé à l’obtention des lettres de noblesse du groupe
Et à la sérieuse remise en question de Dave Mustaine, chanteur-guitariste fondateur du groupe.
Quelques années plus tard, celui-ci déclara « J’aurais dû sortir cet album en mon nom, et pas celui du groupe, ça a été mon erreur ».
Toute sa complexité se trouve là, il s’agit du meilleur album de rock des années 90, et du pire album de Megadeth.
Et je le tiens responsable des dissensions et de la séparation du groupe.
Le batteur Nick Menza venait d’être remplacé par Jimmy DeGrasso, officiellement à cause d’une tumeur sur son genou droit.
Mustaine et Friedman avaient des relations de plus en plus tendues, car les directions dans lesquelles ils souhaitaient diriger Megadeth divergeaient.
Dave voulait retourner à ses racines Thrash, et Marty s’orienter vers quelque chose d’encore plus pop, à une époque où Mtv ne passait plus que du R’n’B et de la Pop, et où la culture métal n’intéressait plus que les puristes, les jeunes rebelles et les vieux de la vieille.
C’est finalement Mustaine qui eut le dernier mot, ce qui donna lieu au départ de Friedman.
Car Megadeth, comme je le disais plus tôt, il s’agit de l’un des plus gros groupes de Thrash au monde, il fait partie du Big 4, avec Metallica, Slayer et Anthrax.
On a donc un album qui se retrouve tiraillé entre une volonté de proposer quelque chose de nouveau, et le besoin de maintenir en vie un style, une époque et l’identité même de son leader.
Écoutez-le, aimez-le, détestez-le, peu importe, cet album est indispensable pour comprendre la carrière du groupe et la fin d’un style de vie tant il représente à la perfection son époque. (Time : The Beginning 0.00/0.30)
Les parties de guitares sont simples, les mélodies entraînantes, la basse de David Ellefson groove comme il faut, mais rien de tout ça ne « sonne » Megadeth.
C’est trop gentil, trop fm, on ne sent pas l’agressivité qui a fait la réputation du groupe, ce côté ras-le-bol d’une génération de jeunes sans avenir, de miséreux qui hurle sa colère, merde au gouvernement, merde à la guerre, merde à la vie et merde à vous !
A la place on a la bande originale d’Universal Soldier : The Return, un film avec Van Damme.
Bref, je me suis déjà trop étendu sur le sujet, on se quitte avec le titre Insomnia.
Je suis en visite chez un pote de lycée qui a dégotté un job à la BBC. Quelques années plus tôt, il animait une émission sur Béton. La vie est belle, c’est les vacances et je retrouve les joies de me balader dans Londres, Camden, les vieux musées, manger à n’importe quelle heure et sortir dans des endroits incroyables sous les conseils de mon pote. Un soir, nous sommes invités dans une house party. Je n’avais jamais fait ça de ma vie, me retrouver dans une maison avec au moins 300 invités, serrés comme des sardines à danser sur du hip hop ou de la house joués par des DJs. Je suis à cette époque un gentil rocker élevé à coup d’AC/dc, de Rolling stones, de ramones, Beach boys et autres tendances toutes confondues. Le hip hop ce n’est à priori par pour moi… Mais là c’est la grosse calotte dans ta tronche… un groupe ressort du lot Stereo Mc’s. Le premier morceau Connected est le tube à ne pas rater que l’on a entendu en intro. On peut acheter l’album que pour un morceau non ?… mais là n’est pas le problème car tout est bon et on a du mal à zappé les morceaux.
Le 2éme extrait arrive tout naturellement en plage 3 de l’album. Everything. J’ai l’impression d’entendre de la flute traversière… mais rien à voir avec Jethro Tull ou tout autre flûtiste désormais tombé dans l’oubli.
La plage 7 est tout aussi dansante. Step it up. Je ne vous l’ai pas dit faut se lever, pousser le volume à fond et danser. Ça passe à quelle heure cette émission ? On s’en fout, to the left to the right… danse
Un titre planant Chicken shake. Une voix suave, des sirènes au loin. Mais vacherie ça veut dire quoi ce titre, la danse des poulets ?
Et l’avant dernier morceau qui tabasse à mort. Là tu arrêtes tout ! Tu sors de ta caisse et tu danses dans la rue, la musique à fond. Creation, talking about creation…
Après faut attendre une bonne dizaine d’année pour réentendre parler d’eux… Allez déjà acheter celui-là… Connected en 1992 à l’époque personne n’était connectée… et c’était peut-être pas plus mal.
L’album que je vous présente cette semaine a été pour moi une révélation, et m’a permis de m’ouvrir au monde du rap ! J’avais alors 13-14 ans, je faisais de la musique depuis 2 ans et je chinais dans l’univers musical instrumental avec une grande ferveur. Rock prog, métal, et autres musiques au riff dévastateur étaient mes préférés.
J’étais alors collégien en province, et les seuls titres de rap qui parvenaient à mes oreilles étaient de grosses bouses commerciales, n’atteignant absolument pas le niveau de mes attentes en termes d’inspiration musicale.
Je ne sais plus trop comment, au cours de mes recherches intensives, je suis tombé sur un titre d’Oxmo Puccino, accompagné par de vrais musiciens, des musiciens de jazz.
J’ai alors découvert une voix, une écriture, une histoire. Musicalement, l’univers de l’album est très large, on passe de parties swing à du hip hop bien lourd, avec par moments des parties plus rock, voire électro, mais tout est joué par des instrumentistes.
Par dessus, Oxmo Puccino pose ses textes qui nous plongent dans un monde glauque de polar ou de film noir, très sombre. Sa particularité est de mettre au centre des 12 titres de l’album un bar « le Lipopette bar », où se croisent différents personnages: Billie, une diva qui disparait avant son grand spectacle, Tito, gangster depuis toujours et voulant se ranger, Kali, apprentie chanteuse, Black Popaye, le videur du bar, Pat Phil, Yago, Pile Ali, Yuri, Barbie, Tookie.
Les textes rimés sont très descriptifs, et on a vraiment l’impression d’entrer dans une histoire, accompagnés par une ambiance jazzy. Il suffit de fermer les yeux pour voir se dérouler le film sous nos paupières …
Lipopette Bar est le quatrième album d’Oxmo Puccino, sorti le 25 septembre 2006 et produit par Blue Note immense label de jazz. The Jazzbastards est composé de Vincent Ségal, Vincent Taurelle au piano, Vincent Taeger à la batterie, Marcello Giuliani à la contrebasse, et Ludovic Bruni à la guitare.
Pour finir, je vous propose de retrouver Billie, personnage largement inspiré par la vie de Billie Holiday. Après avoir eu le succès et la richesse, elle disparaît au Lipopette bar alors qu’elle est attendue pour un concert par des milliers de fans.
Je vous invite vraiment à écouter cet album en entier, du début à la fin (cela ne dure que 30 min), car il est facilement trouvable sur Internet. Reste à la fin une question sans réponse … mais où est Billie ?
2012, je viens d’arriver dans la ville qu’on dit rose, j’ai à peine 10 heures de cours par semaine et je profite de la glande way of life, de la musique en permanence dans les oreilles.
Je renoue progressivement avec la musique électronique, laissée de côté les années précédentes au profit du rap, me nourrissant des disques de Clark et Gui Boratto.
Mon immeuble est un joli squat dans lequel vont et viennent des tas de copains, un après-midi de septembre un de ces joyeux lascars me fait écouter un morceau sur lequel l’auteur Alain Damasio pose sa prose, le morceau est puissant, le magicien derrière les machines s’appelle Rone.
Je ronge les semaines suivantes l’album Spanish Breakfast, dans mon canap’, dans la rue, dans le métro…
…jusqu’à ce qu’une merveilleuse nouvelle arrive en octobre, un clip magnifique, fort, mystique qui vient illustrer un nouveau morceau. C’est le décollage, la machine Rone est lancée, loin loin loin du macadam.
On est parti sur plusieurs mois d’écoute intensive, Tohu Bohu sera l’album de nos soirées, de nos matins, de nos dimanches gueule de bois… La B.O. de nos vies de fainéants, de futurs galériens de la culture, d’experts chômeurs en devenir.
Car il s’agit bien de ça avec Rone. S’extirper de manière belle et intense de notre réalité précaire, alcoolisée et crasse. C’est la rêverie à portée de disque, la porte grande ouverte vers un univers visuel qui n’a d’égal que la finesse et la grâce de son électronica.
Et puis il y aussi la violence exutoire, de celle qui flirt avec la trance tout en préservant la précision, la flamme musicale. Ce genre de track qui donne le courage de prendre des choix, comme un bisou volé.
Je ne peux m’empêcher de vous passer un extrait du prochain album prévu pour novembre prochain et qui met en joie le fan que j’étais hier et qui découvrait l’artiste et le fan d’aujourd’hui ravi d’entendre 4 ans après le nom de Rone résonner sur la scène française.
Je caresse le secret espoir que Rone ne meurt jamais, de vieillir avec ses disques, que les générations suivantes rêvent autant que moi à l’écoute de cette poésie musicale.
Ce Lundispensable a une fin lui, une belle fin, un morceau intemporel et magnifique, une parade céleste.
1979, Ozzy Osbourne est forcé de quitter Black Sabbath à cause de ses problèmes de drogues et est remplacé par Ronnie James Dio.
Alors pour vous faire une idée tout de suite du niveau de badassitude que ce chanteur possède et à quel point il est vénéré par les métalleux de la Terre entière, sachez que c’est lui qui chante la dessus :
que c’est lui aussi qui a fait ça :
et qu’il a juste introduit le monde au Devil Horns, mais si vous savez, ce signe que font tous les métalleux, formé par un poing fermé dont seuls l’index et l’auriculaire sont tendus.
Le signe existe depuis l’antiquité grec, mais RJD (dont le nom de famille veut dire dieu tout de même) l’a ressorti de manière à avoir son propre signe distinctif quand il était sur scène, pour contrebalancer le « V » de la victoire d’Ozzy.
Bref cet homme n’a pas de hype, il EST la hype, avec un cÅ“ur de pur et inaltéré BADASS.
Black Sabbath était sur le déclin suite à une sortie de divers albums expérimentaux (Technical Ectasy en 1976 et Never Say Die! en 1978), mais l’arrivée de l’ex-chanteur d’Elf et de Rainbow va renverser cette tendance, en permettant l’écriture et la sortie de mon album préféré pour ce groupe en 1980 : Heaven and Hell.
La formation est alors la suivante : Ronnie James Dio au chant, Tony Iommi à la guitare, Geezer Butler à la basse, Bill Ward à la batterie et Geoff Nicholls aux claviers.
J’ai découvert cet album assez tardivement, le peu de Sabbath que j’avais écouté et que l’on m’avait vendu comme étant mythique m’avait ennuyé au plus haut point, étant moi-même un grand fan de voix puissante et maitrisée je n’avais clairement pas accroché avec le style d’Ozzy…
Mais là c’était la révélation, Black Sabbath avait enregistré des albums avec Dio dont j’étais déjà en adoration devant la carrière solo, ça ne pouvait être que bien.
Et bordel de bon sang de fornication satanique c’était bien…
L’album s’ouvre avec Neon Knights, qui est devenu mon morceau favori de Sabbath, et enchaîne direct avec les tubes suivants :
Children of the Sea
Lady Evil
Heaven and Hell
Wishing Well
Die Young
Walk Away
Lonely is the Word
Cette formation miraculeuse ne dura pas longtemps, Dio quittant le groupe pour lancer sa carrière solo sous le nom de… bah euh Dio…
Et grand bien lui fit, car ce fut l’apogée de sa carrière, le plaçant définitivement au rang de légende vivante jusqu’à sa mort en 2010, où il alla récupérer son trône que Satan lui avait gardé au chaud.
Pour terminer, je vous propose d’écouter l’album dans son entièreté, ou alors juste le premier morceau (question de temps), Neon Knights.
Le lundispensable d’aujourd’hui est consacré à CAKE, avec leur album Fashion Nugget, sorti en 1996.
Groupe californien, composé d’un chanteur, d’ un trompettiste, d’ un guitariste, d’un batteur et d’un bassiste, Cake est apparu sur la scène musicale en 1994, comme une étoile filante sur la scène rock, puisque le line up de base, celui qui nous a offert la pépite que je vais vous présenter, a explosé par la suite.
Nous sommes en 1996 et Cake sort un des albums les plus précieux, magnifiquement arrangés et cultes de cette décénnie.
Une pochette simple et efficace sur fond jaune avec des cercles formant une vibration et une couronne au milieu : Fashion Nugget, drôle de nom !
On y trouve des titres pop rock puissants, accompagnés par la trompette… ou encore des ballades country. Non en fait, la trompette n’accompagne rien, elle est l’élément majeur de leur ligne directrice, elle donne le ton, elle donne le son Cake.
La plupart des chansons évoquant les voitures, ce n’est pas pour rien que l’on ressent cette envie d’évasion à l’écoute.
J’ai justement découvert cet album lors d’un trajet en train. En écoutant une cassette enregistrée par mon oncle, à l’aide de mon walkman (sur l’autre face, il y avait « Wish You Were Here », de Pink Floyd, une autre découverte magistrale de mon existence) mais bref, restons focus sur Cake.
L’album s’ouvre sur « Frank Sinatra » et on comprend tout de suite dans quel univers on veut nous embarquer : on est dans un film d’aventure, classe et vintage, mis en valeur par des refrains aux riffs amplifiés par les jeux de trompettes.
Cette chanson apparaît dans un épisode de Daria, « Daria », qui est d’ailleurs est le 5ème titre de Fashion Nugget (mais ça n’a pas de lien avec la série, puisqu’elle a été crée un an après !).
Et puis, vient juste après « The Distance », ce tube rock, qui résume à lui seul l’énergie, l’atmosphère et le style du groupe.
Le groupe ne manque pas d’humour et use de satire dans ses textes, comme dans la chanson : «Italian leather sofa », qui dénonce les femmes vénales : « Elle se moque de savoir si c’est un homme bien ou pas, il a une montre en or, elle a une robe en soie et des seins généreux qui rebondissent sur son canapé en cuir italien. »
Avec Cake, même les ballades sont énergiques et profondes, la preuve avec « Friend is a four letter word ». Ils ne sombrent jamais dans la facilité et tous les titres, bien qu’ils baignent dans le même style, sont uniques et mélodiques.
D’ailleurs la country, le rap ou le funk se mélangent parfaitement à leur univers.
L’album comporte 3 reprises :
Celle, blues rock de « I will survive », qui est devenue un hymne en 98, décidément, une période glorieuse pour Gloria (Gaynor).
Outre cette reprise incroyable, une autre reprise se distingue complètement, « Quizas » qui devient « Perhaps, perhaps, perhaps », elle aussi en version blues rock, avec des touches de tango, absolument réussie : des génies des reprises !
Il y a parmi ces 14 titres, un qui m’a marqué plus que les autres. Qui est resté en moi, et plus tard, qui a figuré sur mon mp3. Il ne m’a jamais quitté : « It’s coming down », un des morceaux les plus sombres de Fashion Nugget, sur lequel on ressent toute la mélancolie, la musique correspondant parfaitement aux paroles. Une histoire de rupture en somme…
Voilà, Fashion Nugget, c’est ce genre d’album que l’on peut écouter en boucle sans se lasser. Une musique de route, de voyage et de road trip, qui accompagne votre adolescence, sans devenir une obsession, mais en étant là, dans un coin de sa tête.
Un album où on aime toutes les chansons, on se souvient de leur ordre de passage, des riffs, des paroles et de la pochette.
On aime TOUTES les chansons, car elles nous touchent toutes de manières différentes, par leur énergie, leur mélodie, leur originalité ou leur sensibilité.
Cake et leur album ont marqué ma vie, jusqu’à aujourd’hui.
Alors cette semaine, No Parole From Rock n’Roll d’Alcatrazz.
Bon je sais que beaucoup d’entre vous sont en train de se demander « mais bordel, c’est quoi Alcatrazz ? » et pour vous répondre simplement et succinctement, je dirais il s’agit du groupe le plus important et le plus influent des années 80 et dont 99% d’entre vous n’ont jamais entendu parlé.
C’est le groupe qui a fait décoller la carrière de Steve Vai (désolé Zappa) ainsi que le sujet d’un précédent lundispensable, Yngwie fucking Malmsteen et bien entendu le chanteur Graham Bonnet (ex-chanteur de Rainbow).
La genèse du groupe se trouve dans ce projet très ambitieux et dont vous avez (peut-être entendu parlé, sarcasmes) Ritchie Blackmore’s Rainbow, groupe du premier guitariste de Deep Purple.
Quand Ronnie fucking James Dio quitta le groupe, Ritchie Blackmore chercha désespérément quelqu’un dont la voix le sortirait de la misère, et BAM ! Entre en scène Graham Bonnet.
Malgré quelques désaccords d’ordre vestimentaires et capillaires (oui oui, vraiment) Bonnet décroche le job et enregistre l’album Down to Earth en 1979 avec l’égo de Blackmore, je veux dire son groupe…
Vous aurez compris on va parler de bon gros rock come on ne fait plus.
Finalement après quelques tournées et quelques autres projets, il décide de lancer son propre groupe : Alcatrazz.
Après avoir récupéré un bassiste (Gary Shea), un claviériste (Jimmy Waldo) et un batteur (Jan Uvena), Graham Bonnet se mit à chercher son propre Ritchie Blackmore.
Et c’est alors qu’ils tâtonnaient encore dans le noir à l’âge de pierre que quelqu’un leur présenta l’équivalent du silex et de l’amadou : Yngwie Malmsteen, alors âgé de 20 ans.
Malmsteen arriva, il jouait comme Ritchie Blackmore, avait la même guitare, la même coupe de cheveux, c’était l’élu.
No Parole for Rock n’Roll fut leur premier album, paru en 1983, composé à 95% par le jeune guitariste prodige, et comportant des titres engagés comme Hiroshima mon amour, ou des monstruosités magnifiques tel que Too Young to Die, Too Drunk to Live.
On peut déjà sentir les influences baroques du jeu du guitariste, notamment dans le morceau Incubus.
Tout cela mélangé à des riffs complètement rock, l’album est un succès sur tous les plans, et rapidement une tournée est organisée, mais ce qui devait être le projet de Graham Bonnet devint rapidement le groupe de support d’Yngwie. Lors de la tournée japonaise, enchaînant des solos interminables qui mettaient la foule en délire, eu lieu le clash le plus épique de l’histoire : durant l’un de ces solos, Bonnet débranche Yngwie, deux fois de suite, s’ensuit une engueulade entre les deux musiciens, des coups sont échangés, Malmsteen quitte la scène et le groupe.
Il est remplacé par Steve Vai qui apprend les morceaux en l’espace de 24h afin de ne pas arrêter la tournée en cours et fait son premier concert avec Alcatrazz devant des fans hystériques qui ignoraient totalement que le guitariste était parti.
Mais c’est une autre histoire.
Pour en revenir à l’album en lui-même, il s’agit d’un mélange bizarre entre Pop/Rock et Neo-Classique, mais le résultat est sans appel, c’est un putain de monument à écouter.
La composition est géniale, le jeu de Malmsteen est impeccable, d’une précision chirurgicale, et on finit même par se faire à la voix de Bonnet.
Car il s’agit là du plus gros défaut de cet album, de ce groupe même, je ne supporte pas la voix de Graham Bonnet.
Il est considéré comme l’un des meilleurs chanteurs de sa génération, mais le fait est que chaque fois que je l’entends chanter, j’ai l’impression qu’il souffre le martyre et qu’il se force à chanter des parties trop complexes pour lui.
Et si vous n’êtes toujours pas convaincu, aller voir le live ’84 disponible sur youtube, vous vous ferez votre propre avis.
Cependant, on peut en faire abstraction, et ce grâce à de purs chefs d’Å“uvres comme Jet to Jet, LE morceau de cet album.
Des riffs simples, une mélodie entraînante, un rythme qui vous fait bouger les hanches de manière indécente, et un solo qui rentre dans l’histoire, et c’est avec ça que l’on se quitte.
Overhead est un groupe que j’ai découvert complètement par hasard. A une époque où je pratiquais différents sports de planches, j’avais l’habitude de visionner des vidéos de ces sports, et vers 13-14 ans, je suis tombé sur un DVD de glisse (kitesurf et snowkite) qui m’a marqué. On y voyait par exemple des riders remontant une pente enneigée, avec des mouvements d’autant plus gracieux qu’ils étaient filmés au ralenti, et c’est le morceau « Air », d’Overhead, qui les accompagnait.
N’ayant pas encore une culture musicale très étendue, j’ai écouté ce groupe un peu en boucle, partout ou j’allais, quand je faisais de la longboard ou dans mon lit le soir. Du coup, dans ma mémoire, Overhead reste associé aux sports de glisse. Il suffit que je réécoute ces morceaux pour me retrouver dix ans en arrière et me sentir un peu nostalgique … Bref …
Le groupe Overhead sort son premier album « Silent Witness » en 2002. C’est un album de 11 titres, parfois mélancoliques, parfois plus énergiques, parfois folks, avec des parties de guitare acoustique accompagnées de la voix douce et pure de Nicolas Leroux.
La musique nous invite fortement à la rêverie, aux souvenirs, au voyage … Je ne trouve pas que l’album ait vieilli, et avec le recul je m’aperçois qu’il possède une esthétique propre.
Je vous invite, chers auditeurs, à finir votre journée en vous isolant un moment chez vous, un verre à la main, et à chercher sur votre moteur de recherche : Overhead et Silent Witness ». On peut l’écouter en intégralité sur Deezer !
Attention, cette fois-ci je m’attaque à un gros morceau de la culture tourangelle. Ça aurait pu être As de Trèfle, oui, mais non pas là. Je vais vous parler de l’album Barb4ry du groupe Ez3kiel, sorti en 2003, qui est le 4e disque du groupe. Les souvenirs sont flous presque 15 ans en arrière, mais il ne me semble pas avoir découvert le disque l’année de sa sortie, peut-être un ou deux ans après. A cette époque j’étais dans mes dernières années de lycée et je faisais une consommation importante de concert dans la salle rock de Bourges de l’époque : le Germinal. J’y découvrais notamment la scène dub française en pleine explosion sous l’impulsion bienveillante d’un label lyonnais encore culte aujourd’hui : Jarring Effects. J’y vivais des concerts tassés et suintants de High Tone, de Brain Damage… J’y ai aussi découvert Fumuj à l’époque où il faisait encore du dub. Et bien sûr, les voisins d’Ez3kiel furent également invités. Sans trop connaître, j’y suivais ma bande de pote habituée de la salle, comme aujourd’hui les jeunes du même âge vont au concert électro : on ne connaît pas mais on sait quelle ambiance et quel type de son on va aller écouter. Alors on y va les yeux fermés !
Et c’est après ce concert, qui soyons honnête se noie un peu dans la masse de mes souvenirs, je me procurais le disque d’Ez3kiel grâce à cet outil de partage incroyable qu’on appelait E-Mule sur internet (l’un des tous premiers logiciel de peer-to-peer). Et c’est là que, réellement, je tombais sous le charme des tourangeaux. On s’éloignait un peu du dub que j’avais l’habitude d’écouter. Avec cet album, Ez3kiel entamait déjà ses explorations vers d’autres univers qu’on leur connaît maintenant. Le dub brut où la basse prédomine laissait place à des constructions mélodiques alors inconnues pour moi. Pour une fois, je n’écoutais pas un titre parce qu’il était dansant, ce que je cherchais avant tout à l’époque, mais parce qu’il était beau. Vraiment beau.
Le fait est qu’Ez3kiel lorgnait plus ver le trip-hop que le dub, genre que j’ignorais encore si ce n’est sous le prisme ultra pop de Gorillaz. Pour moi, les deux groupes n’avaient strictement rien à voir. La transformation d’Ez3kiel en groupe de dub, puis trip-hop, puis de groupe totalement inclassable c’est faire en douceur pour moi. Ne connaissant que Barb4ry, c’est avec naturel que j’ai entièrement épousé leur album suivant : Naphtaline. Un album qui sortait l’année de mon installation à Tours et qui m’a semblé être comme un cadeau de bienvenue dans cette nouvelle ville. Et puis bien sûr, je finirais ce lundispensable sur LE tube de l’album. Un morceau à la recette simple, opposant d’une manière sombre et lancinante le bon et le mal du monde. Qui gagne à la fin ? Je n’ai jamais vraiment su.