Il y a de ces albums dont on sait qu’on les écoutera un jour. En cause dans ce nouveau lundispensable une carte postale venue d’Angleterre qu’un pote me donne au collège parce que je collectionnais à peu près tout ce qu’il est possible d’accrocher à un mur. Sur cette carte postale on voit 6 pochettes d’albums. De mémoire il y avait Mezzanine de Massive Attack, Exit Planet Dust des Chemical Brothers, le 1er Daft Punk, Bricolage d’Amon Tobin, une pochette qui m’échappe et un certain Moon Safari de Air.
Cette carte postale a trôné quelques années fixée à ma porte de chambre bien avant d’avoir écouté tous ces albums. Mais elle était la comme pour me rappeler qu’il faudrait bien s’y pencher un jour. Je connaissais déjà un morceau de cet album Sexy Boy grâce à son clip qui passait sur M6. Ce morceau était un peu un OVNI du moins un OVNI par rapport à ce qui pouvait passer entre mes oreilles en 1998.
Et puis comme toujours, dans un lundispensable qui se respecte, arrive le lycée. On prend le bus jusqu’à Tours on descend on passe devant la cathédrale, on goûte à un peu plus de liberté et on profite de la ville… Et aussi de sa grande bibliothèque, et qui plus est d’une bibliothèque dans laquelle il y a des CDs que vous pouvez emprunter… D’où je viens il y avait aussi une belle et grande bibliothèque mais pour y trouver un album ça devenait compliqué, à la rigueur une cassette vidéo sur les trains que d’ailleurs vous n’aviez pas vraiment le droit d’emprunter au passage. Alors la bibliothèque de Tours m’apparait comme l’El Dorado, j’y ai découvert nombre d’albums que je m’étais juré d’écouter un jour parce que j’en avais collé un sticker quelque part comme (The Story Of) Espion de Dj Mehdi par exemple. Bon revenons à cette carte postale et à ce Moon Safari.
Je ne me souviens pas exactement du moment où je l’ai emprunté en revanche je me souviens bien de la première fois ou le CD a tourné dans mon discman. Ça devait être un de ces matins ou je prenais un peu plus tard je ne saurai pas dire si c’était l’hiver ou le printemps mais c’était un de ces matins ou je n’avais pas eu à courir. J’avais pris le temps de m’installer dans le bus qui attendait encore à son terminus, j’avais mis l’album de Air dans mon discman sans trop savoir si ça allait me plaire ou si j’allais juste avancer au seul morceau que je connaissais pour l’écouter en boucle. Et finalement dès les premières notes j’ai été conquis.
Le safari lunaire fonctionnait parfaitement, c’était doux, c’était beau, c’était de la vraie musique avec des vrais instruments qui m’avait transporté dès les premières notes, je me souviens de cette basse sur La Femme D’Argent, je me souviens que ça ne ressemblait à rien de ce que j’écoutais, je me souviens aussi qu’à cause du livret je découvrais que le morceau Sexy Boy était en fait chanté en français. Je me souviens que quand quelques années plus tard je découvrirais L’Histoire de Melody Nelson je comprendrais enfin pourquoi Air citait Gainsbourg dans leurs interviews. Il m’arrive souvent de réécouter cet album à la recherche de l’effet procuré lors de cette première écoute. Eh bien avec Moon Safari ça marche à chaque fois !
En souvenir de Ce matin-là on écoute le titre du même nom !
AIR – Moon Safari by Beton on Mixcloud