Lightning Bolt – Sonic Citadel

Enfin le retour du duo magique venu tout droit de Providence: Lightning Bolt.
Plus de vingts ans de carrière pour le groupe , et un 7ème album imparable que ne décevra aucune attente.
Les américains sont avant tout des machines de guerres de live, des pures adeptes de concert en pleine fosse, noyés dans le public, donnant un autre sens à la vie de chaque spectateur, un avant/après où plus rien ne sera plus jamais pareil,

 

 

Un 7ème album donc pour la formation Basse/Batterie, mais seulement le deuxième enregistré en studio. Une véritable nécessité tant cela sert à merveille les propos musicaux du groupe, l’ampleur du son s’en retrouve inéluctablement plus intense, à l’image des prestations live proposée par le binôme.
Sonic Citadel,  le nouvel opus qui parait sur le label Thrill Jockey, bourrine d’entré de jeu avec « Blow To The Head », l’uppercut qui te prépare aux  53 minutes de castagnes qui suivent.
Les rythmes de batterie de Brian Chippendale,  avec son style de jeux si particulier, distribuent des convulsions frénétiques aux côtés des riffs exutoires assurés par l’aiguisé Brian Gibson et ses assaults sur les cordes de sa basse.

 

Le rythme noisy transcendantale continue, on pense même pouvoir respirer quelques instant sur « Air Conditioning » mais que nenni (tellement désemparé, qu’ici même l’expression « que nenni » en devient nécessaire). C’est alors qu’arrive certainement l’une des pièce maitresse de l’opus: « Big Banger ».
A partir de ce moment, il n’y pas qu’un seul désir, qu’une seule obsession à assouvir: celle de vivre ces morceaux avec le groupe, mettre la tête dans l’ampli bass, prendre les variations de cymbales en plein conduit auditif.

 


 

 

 

MEAN JEANS – Gigantic Sike

MEAN JEANS a sorti un nouvel album ! Il est génial !

J’aurais pu m’arrêter là, mais je vais quand même vous en dire un peu plus.
Surtout si tu ne connais pas Mean Jeans. Quoi que soit dit en passant, que c’est pas le 1er album qui arrive dans nos bacs, alors écoute un peu plus Béton stp.
Déjà dans nos bacs le 1er album « On Mars » sorti en 2012 et le 2e « Tight New Dimension » de 2016. Il est vrai, on a loupé comme beaucoup le 3e « Jingle Collections » qui rendait hommage à 23 marques Américaines en leur proposant leur version de jingles pour celles-ci. Et nous la pub, bof.

Par contre, ce 4e album des Américains, de Portand pour être précis, et bien on le laisse pas passer ! Un groupe qui aime Les Ramones et qui leur rends hommage comme il se doit.

Et ça commence avec Party Line, on entre dans le grand bain du punk rock, et on a déjà le goût de la 8.6 dans la bouche ! On passe facilement à la Power Pop avec le 2e titre Basement Animal, puis au Power Rock avec Just a Trim, ou du arti-syth-rock avec What the Fuck is up Tonight?

Une facilité de transition entre chaque titres qui donne à l’album cette puissance ! On ne s’ennuie pas une seule seconde, aucun titre est à jeter. Le seul reproche : pas assez de titres à mon goût. Comment peut-on se contenter de seulement 11 titres d’à peine 2″ chacun ?
Ma solution : enchaîner cet album avec tous les précédents. Un seule condition : mettez les bières au frais au préalable et vous devriez être au top !

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BAD BREEDING – Exiled

La fougue et le célèbre flegme Britannique alliés à l’efficacité absolue et à la hargne contestataire: une recette parfaite pour nous amadouer du côté de Béton.

Le quatuor Bad Breeding revient avec un nouvel album, « Exiled », et ils ne sont pas là pour enfiler des perles. Un gifle à l’aller, une autre au retour. Voyage dans le punk Anglais, conjugué au Hardcore et au noisy.

 

Et même anarcho-punk comme ils se l’auto-proclament. Les quatre de Stevenage (UK) sont énervés, confrontés à leur société, ils mettent en exergue tous les reliefs aberrants du monde qui nous entoure et viennent acidifier des pensées qui pourraient avoir tendance à se lisser. A travers cet album, nous faisons face à toute la rage du groupe, nous entrainant dans un rythme effréné à leur sauvagerie: c’est le chaos.

 

 

32 Minutes âcres, démarrant dès le morceaux éponymes Exiled, l’efficacité est là, et les concessions absentes, c’est lourd, intense, un son crade à souhait couvert d’une belle production. Les types sont remontés, et ça se ressent tout au long de l’album. Cette énergie imbibée de bière jusqu’à la moelle est représentative des prestations scéniques du groupe, bourrue et dans l’urgence.

 

A une époque où le post-punk revient sur le devant de la scène, et où le dit punk d’une certaine scène anglaise trouve ses limites rapidement, il est rassurant de se dire que des groupes tels que Bad Breeding sont actifs, sans détours, remontés à bloc.

 

Une merveille punk, une beauté cataclysmique, une agressivité furieuse.

 

Bad Breeding

Exiled

21.06.19

 

 

THY ART IS MURDER – HUMAN TARGET

Ils sont de retour !! Les puissants Australiens de Thy Art Is Murder, avec ce cinquième album intitulé Human Target.

Pratiquement 2 ans après le très bon Dear Desolation paru en 2017, qui marquait le retour de leur chanteur emblématique CJ McMahon, Thy Art Is Murder continue dans une voie toujours aussi violente, riche et engagée.

En dix ans seulement, Thy Art Is Murder a su se hisser en haut de la scène deathcore et a rapidement imposé son style. Il faut dire que les Australiens ne font pas dans la demi-mesure, il progresse dans un genre que l’on peut qualifier de brutal deathcore technique. Mélange de breakdown tout droit issus du hardcore et des riffs plus violents et plus gras que ceux des groupe de death métal, le tout saupoudré de growls (chants gutturaux caractéristiques).

Ils acquièrent alors naturellement une certaine notoriété et ce principalement depuis l’album Hate sorti en 2012, leur permettant d’enchaîner les tournées avec des artistes tels que Parkway Drive, Slayer  ou plus récemment Architects.

Malgré cela, le groupe a rencontré quelque difficultés, en 2011 beaucoup de changement au sein de l’équipe et le départ du membre fondateur et guitariste Gary Markowski.

Après le second album Hate vient Holy War, troisième projet du groupe qui restera dans les esprits puisqu’il annonce le départ (pour raison personnelle) du chanteur et frontman CJ McMahon qui reviendra au coté des autres membres en janvier 2017 lors festival Unify en Australie. Malheureusement le groupe n’est pas encore stable et Lee Stanton, batteur depuis 2017 quitte le groupe laissant sa place à Jesse Beahler qui le remplacera sur ce dernier opus.

Ce nouvel album Human Target marque donc une nouvelle page pour Thy Art Is Murder.

Après nous avoir teaser avec 3 morceaux sortis courant 2019 ( Human Target, Dead Squad Anthem, America Hate Again), l’album est finalement sorti le 26 juillet sur leur fidel label Nuclear Blast.

Il comporte 10 tracks aussi violents les uns que les autres, le titre Human Target ouvre l’album et démarre très fort !

Il est suivi part New Gods titre engagé, tout comme Make America Hate Again parodie du slogan de Donald Trump « Make America Great Again » et dans lequel ils déversent leur haine envers les USA, créateur de conflit et de guerre.

Je pourrais encore vous parler de la qualité mélodique de Welcome Oblivion ou même de la puissance dégagée par le refrain de Death Squad Anthem mais il faut savoir garder quelques surprises.

Human Target est un album très complet et musicalement très riche et bien construit. Il aborde des sujets bien d’actualité tels que la guerre, la religion, le monde d’une façon plus générale.

Un album reflétant bien l’ascension pris part Thy Art Is Murder au cours de ces dernière années, il comblera bien entendu les fans du groupe mais aussi les nouveaux venus, histoire de se prendre une bonne grosse claque de son.

 

THY ART IS MURDER

Human target

26/07/2019

Nuclear Blast Rec

 

 

 

FLYING LOTUS – FLAMAGRA

Steven Ellison A.K.A. Flying Lotus est de retour pour son sixième album. Après son dernier album en date You’re Dead sorti en 2014, le producteur californien  a continuer  de nourrir sa créativité en participant à des projets comme To Pimp a Butterfly de Kendrick Lamar et Drunk de Thundercat. Il ira même jusqu’à sortir son premier long métrage expérimental, Kuso, en 2017.

 

 

Flamagra est la réponse direct à Cosmogramma, le chef d’oeuvre de Fly Lo’  sorti en 2010 qui avait révélé l’artiste à un plus ample public.
Mais qu’elle est la signature de ce beatmaker?

Du Post-Quelque Chose, du Nu-tout.  Un peu fourre tout comme étiquette. Les influences sont multiples, nourries, digérées. Du Jazz au funk, du Hip Hop à l’électronica, du glitch à la soul. Tout ici est réinterprété, pour donner le son du futur de l’afro-futurisme. Tout comme le développait un certain Georges Clinton dès les années 60/70. Et ça tombe plutôt bien puisque la gondole des Parliaments/Funkadelic se retrouve en collaboration au côté de Flying Lotus  sur le titre « Burning Down the House ». Et des invités; il y en a un bon nombre sur cet opus, de toutes les générations : George Clinton, Little Dragon, Tierra Whack, Denzel Curry, Shabazz Palaces, Thundercat, Toro y Moi Solange ou encore Anderson Paak sur le titre More:

 

 

Des superpositions de nappes envoutantes, de lignes de basses englobantes, des mélodies invitant le psyché à l’évasion, des samples subtiles et bien trouvés de jeux vidéos ou encore de vieilles B.O. comme celle empruntée à Alain Goraguer pour La Planète Sauvage ici repris pour le titre « Black Balloons Reprise » en featuring avec le MC Denzel Curry.

Et l’aspect cinématographique de Flying Lotus avec la participation de David Lynch  pour une collaboration d’une étrangeté lynchienne.

 

 

Flamagra  est un album composé sur la durée, 5 années, où Flying Lotus  y continue ses expérimentations, mais ce qui apporte par ailleurs un aspect peu linéaire sur l’ensemble de l’album. Ce sixième album était attendu, l’on y retrouve toute la technicité du producteur de Los Angeles, la créativité, mais si la surprise est bien moindre que sur son album Cosmogramma, qui reste à l’heure actuelle la pièce maitresse de l’artiste.
Un album qui nécessite du temps pour se révéler, mais qui à tout pour devenir un futur classic.

 

FLYING LOTUS
Flamagra

24,04,19

sur le label Warp.

 

DINOSAUR PILE-UP / Celebrity Mansions

Avec un peu de retard (Aucard, les vacances à la mer, les weekends chez Mamie etc…), voici qu’arrive sur les ondes de Béton, le 4e et dernier album de Dinosaur Pile-Up : « Celebrity Mansions ».
Créer en 2007 par le chanteur et guitariste Matt Bigland, avec le bassiste Jim Cratchley et le batteur Mike Sheils, Dinosaur Pile-Up vient de signer chez Parlophone et montent en puissance pour débouler dans toutes les oreilles au-delà de l’Angleterre.

Dans une ambiance globale de rock alternatif, l’album joui d’influences multiples : on passera donc de morceaux power punk à des tubes pop, de voix tantôt hip-hop à des morceaux beaucoup plus garage et grunge !

Comparé à Royal Blood, De Staat, Weezer, Foo Fighters, et bien évidemment à Nirvana pour leur côté bien grunge, le trio a un son aux mélodies imparables, des tubes que l’on pourrait écouter en boucle (ou « jusqu’à que mort sans suive », comme on aime à le dire à Béton).

Ecouter sur : Spotify / Deezer / Soundcloud

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POSSUM – Space Grade Assembly

Les vacances arrivent à grands pas et on en pouvait pas rêver mieux pour accompagner ces beaux jours que le dernier disque de Possum : Space Grade Assembly.

Et quel exploit pour un premier album, Possum a su digérer le psychédélisme des King Gizzard & The Lizard Wizard et de The Grateful Dead en l’alliant au surdynamisme d’un Ty Segall. Il se présente en effet comme une des galettes les plus réussies de cette année en matière de rock psyché/garage. Les pistes se suivent et se laissent écouter en boucle, c’est vibrant et énergique et ça fait bien fou dans un style qui commence peut être à tourner légèrement en boucle. En plus d’un son lo-fi propre au garage, le groupe aime à défendre des influences de la musique fuzz, certes, mais aussi du krautrock et du spacerock.

possum

Ils auraient difficilement trouver meilleur endroit pour enregistrer leur disque quand on voit les photos de l’Oscillitarium. Une sorte de bastion du psychédélisme à Toronto à base de projections de motifs et de posters de grands noms du rock. C’est d’ailleurs cette équipe qui s’occupe des effets spéciaux sur leurs clips bien perchés tel que « The Hills« , premier morceau en deux parties qui ouvre l’album :

Ce premier LP sortait le 21 juin dernier sur le label petit Garnment District Records.

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TRACY DE SA – Commotion

Après mon dernier coup de cœur pour Muthoni Drummer Queen, je suis très contente de vous présenter cette nouvelle pépite brute de Tracy De Sá.

Née en Inde à Goa, elle a grandi au Portugal et en Espagne, pour finalement s’installer en France. Toutes ses cultures sont représentées dans sa musique dense et sans frontière. Après avoir travaillé avec le bien connu tourangeau Comix Delbiagio, elle continue son aventure sans beatmaker attiré jusqu’à sa rencontre avec Tiery F. qui s’est mis aux manettes de ce premier album : Commotion.

La rappeuse nous emmène dans son univers Hip-Hop, tinté de R’n’B, raggaeton, gabber, trap…

Ma musique est traversée par des sonorités latines, par l’influence du reggaeton, du flamenco mais aussi par la musique indienne, comme un juste retour à mes origines.

Avant de prendre le micro, Tracy De Sá s’exprimait par la danse. Le flamenco, le moderne jazz, puis le hip-hop qui fut une révélation. A force de cotoyer les rappeurs, de danseur sur leurs textes, elle se questionne sur son identité et elle a envie de faire passer ses propres messages. Poussées par son entourage, elle commence à écrire ses textes et travail sa voix avant de monter sur scène à 18 ans.

Tracy De Sá est fière de féminiser le hip-hop, elle s’est battu pour élever les consciences dans un milieu toujours régi par les hommes. Un hip-hop conscient, engagé, qui questionne la place des femmes dans la société, leur liberté sexuelle et les tabous autour du corps.
Son flow et sa technique, taillés à l’écoute intensive du rap des 90’s est souvent comparé à celui de M.I.A, et son passage au Printemps de Bourges 2018 n’avait pas laissé le public indifférent.

Son premier disque, Commotion, sorti le 17 Mai dernier, sera ravir les plus ferment.e.s amateurs et amatrices de rap actuel, féministe et multiculturel. A retrouver d’urgence chez les meilleurs disquaires.

Site internet : https://www.tracydesa.com/
Facebook : https://www.facebook.com/TracyDeSaMusic/
Soundcloud : https://soundcloud.com/tracydesa/
Instagram : https://www.instagram.com/tracy.desa/

Vanishing Twin – The Age Of Immunology (Fire Records)

Constellation vibrante pour casser les codes.

Le développement d’un propre langage musical prend du temps, et même si dans le contexte de déglutition et de zapping propre à notre époque ce n’est pas si simple, savoir créer une base est le point central d’un tout. De la digitalisation d’un Daniel Lopatin (OPE) en passant par la résurgence fantomatique des années Rave & Jungle de Lee Gamble, le monde d’aujourd’hui fait un va et vient vers le passé pour mieux le détruire ou le reconstruire. L’enchantement des idées n’a pas de frontière, et la musique de Vanishing Twin non plus, si on s’ouvre dans un espace où tout est liberté.

The Age Of Immunology se réfère au livre de A. David Napper sorti en 2003, qui s’est attaqué à l’une des croyances les plus fondamentales des temps modernes : l’immunologie, affirmant que l’hypothèse selon laquelle nous ne pouvons survivre que par l’élimination du « non-soi » est une idée centrale qui s’était répandue de façon catastrophique à partir du monde de la médecine, infectant tout sur son passage. En musique, la notion organique de cette science s’est souvent posée avec Stereolab, Broadcast et la Space-Age Pop des années 60.

Après un premier album fort voluptueux (Choose Your Own Adventure), le groupe Anglais mais complètement International (ils sont Anglais ; Italiens ; Français ; Japonais …) adopte un point de vue dans l’hypnose et la recherche, mélange malin entre la Library-Music ; les sorties du label Finder Keepers et la Space-Age Pop d’un autre temps. L’utilisation des effets de l’Exotica music et l’Afro-Beat du final « Language Is A City (Let Me Out) » offre un panel ouvert sur la musique libre, vibrante, loin de tout maniérisme. Entre le début du LP en forme d’introduction au voyage qui arrivera et le langage de fin, les 45 minutes de « The Age Of Immunology » passe comme une lettre dans l’espace, dans l’immortalité.

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Tyler the Creator – Igor

« Ce n’est pas Bastard. Ce n’est pas Goblin. Ce n’est pas Wolf. Ce n’est pas Cherry Bomb. Ce n’est pas Flower Boy. C’est IGOR. Ne vous jetez pas dedans avec l’espoir d’écouter un album de rap. Ne vous jetez pas dedans avec l’espoir d’écouter un quelconque album. Juste, allez-y, jetez-vous dedans. »

C’est avec ces quelques mots que Tyler the Creator lançait vendredi dernier son 6 ème album Igor, sans promotion préalable ni single pour soutenir sa promotion. Et à la sortie des 40 min que propose cette galette on ne peut qu’approuver ce conseil avisé, qui, il faut bien l’avouer, devrait être un postulat de base pour aborder une oeuvre artistique, quelque elle soit.

Depuis la sortie de Flower Boy en 2017, Tyler the Creator semble avoir touché du doigt sa démarche artistique et les idées qui se dégageaient jusque là par à coup sur ses précédents efforts prennent ici tout leur sens. Ainsi pas de doute nous sommes bien dans un album de Tyler, toujours ponctué par des sonorités si particulières, des changements de rythmes brutaux et des productions méticuleusement déstructurées mais avec une cohérence qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors.

Musicalement Igor apparait ainsi comme l’évolution logique de ce qui fut entrepris il y a deux ans, proposant des morceaux à la structure beaucoup plus nette, voguant entre inspiration soul et R’n’B, avec toutefois une présence plus marquée de vagues et effets synthétiques conférant à l’album de légers accents synthpop. C’est ainsi que tout logiquement, Tyler délaisse de plus en plus son flow caverneux pour un chant clair, presque fragile parfois, sensible.

Sensible, Tyler l’est d’ailleurs plus que jamais sur cet album se livrant intimement et lourdement sur les affres de l’amour, ses oscillations, ses sursauts, et les questionnements existentiels qui en jaillissent. S’il n’a peut être pas la plume d’un Earl Sweatshirt ou d’un Franck Ocean, deux anciens membres d’Odd Future, crew qui les a révélé au début des années 2010, l’histoire qu’il nous raconte au long des 12 pistes qui composent Igor est troublante d’honnêteté et les images qu’elle projette assez bluffante.

Igor est peut être dépourvu de morceau clinquant comme pouvait en contenir Flower Boy mais c’est ici au total service de l’album, qui nous apte comme jamais dans la psyché effervescente de l’artiste qui, à l’aune de ses trente ans nous propose son album le plus abouti. Un album total comme le Hip-Hop moderne en propose peu.