THE FINKIELKRAUTS « DISTANCE » (ANOTHER RECORDS)

THE FINKIELKRAUTS « DISTANCE » (ANOTHER RECORDS)

C’est une jolie histoire que je vais vous raconter : celle d’un groupe découvert au hasard d’internet via un clip bricolé rigolo.

Le nom du groupe était déjà rigolo, le titre aussi (COCKSUCKER NO BLUES prouvant que ces gens avait des references…), mais surtout, la chanson était excellente et intriguante.

Qui donc pouvait maîtriser aussi facilement les tricks de JOY DIVISION, CURE et PUBLIC IMAGE LIMITED en sonnant aussi frais ?

Réponse : 4 jeunes sorti de nulle part qui enregistrent 2 titres en aout 2008 comme une blague, histoire de s’occuper et qui se retrouve en un an et moins de concerts avec 3 propositions de labels et en train d’enregistrer leur 1e maxi 5 titres avec RUBIN STEINER.

Pas mal pour des types de moins de 20 ans, inconnus au bataillon, et, à ma connaissance, du jamais vu (du moins pas aussi vite) dans le coin ! Pour avoir sondé autour de moi, à ce point de l’histoire,

TOUT LE MONDE AIME THE FINKIELKRAUTS !

C’est aussi à ce moment, comme dans toutes les bonnes histoires qu’on flippe : le groupe sera en repos forcé pendant 6 mois pour cause de séjour à l’étranger d’un des membres. Arghhhhhhh ! Angoisse dans les lycées et les bars de la ville ! Le groupe resistera t’il ? Qui va sortir le disque ? les reverra t’on à nouveau en concert ? Quand est-ce qu’il sort ce putain de disque ?????????

Réponse : oui / ANOTHER RECORDS / oui ! Le 8 février 2010 ouf !!!!

Donc, enfin je tiens ce superbe 5 titres dans les mains. En plus de faire de la bonne musique, ils ont bon goût en visuels et la pochette en témoigne (ainsi que le format bizarre)

Musicalement, la mixture post-punk fonctionne toujours aussi bien, le titres déjà connus bénéficient du rodage sur scène ( COCKSUCKER NO BLUES ) tandis que, grâce à une production excellente, on retrouve le caractère urgent des premiers enregistrements (la grosse basse ronde en avant, on a revisé son JAH WOBBLE ..) allié à des atmosphères presque shoegaze qui font évoluer les morceaux beaucoup plus loin (LOVER SONG, WRITING A SONG) et sonner l’ensemble comme du shoegaze lo-fi pour chaîne hi-fi (ou du gros son pour ghetto blaster ?)

C’est à la fois minimaliste et atmosphérique, travaillé et spontané, sombre et enthousiasmant. Ca me fait aussi penser au « primary colors » de THE HORRORS dans l’idée, en plus remuant.

Autre gros atout du groupe, c’est la voix ! Une voix qui ferait penser à un Ian Curtis plus ironique que déprimé et qui s’adapte autant au contemplatif WRITING A SONG qu’au speedé TECHNOCRAT qui conclue ce (trop court) EP.

J’ai plus de qualificatifs en réserve pour parler de ce disque… Disons qu’en 3 ans de Radio Béton, ça doit être le truc le plus fort que j’ai entendu venant de chez nous.

5 titres, 5 tubes.

Je prie juste qu’il y’ait une suite histoire de ne pas devenir fou en écoutant 5 titres en boucle pendant les 10 prochaines années… (VAROSA)
[
http://www.myspace.com/thefinkielkrauts-> http://www.myspace.com/thefinkielkrauts]
http://www.another-record.com/fr/

FOUR TET : THERE IS LOVE IN YOU (Domino/Pias)

– Kieran Hebden hypnotise totalement pour une Å“uvre surpuissante et rare !!!

  Douze ans maintenant que, sous le pseudo de Four Tet, Kieran donne au fur et à mesure une cohérence artistique qui force le respect, mais aussi détourne les codes de la musique pour en faire des Å“uvres futuristes et sensorielles (les albums avec le batteur Steve Reid).

  Au début, il s’amusait avec grande intelligence de mélanger le breakbeat et le jazz, avec la précision de l’électronica (le manifeste du genre : ROUNDS). Depuis son Ep « Ringer », Kieran Hebden vire maintenant dans la House-music tendance analogique et hypnotique. En 2009, dans l’Underground le plus total, il collabora avec le fantomatique Burial pour un maxi (Moth) limpide et tout en profondeur.

  « There Is love in You » pourrait faire office d’une suite du maxi, avec des détails de production et une écriture fine et délicate. Synthés claquant avec une ambiance totalement House (Sing) ; le morceau culte qui détient un break très prenant, sous une voix sexy & lascive (Love cry) ; la folktronica douce qui finit sur un dancefloor (This Unfolds) … sans oublier les travaux sur les cut’s des voix.

  Simplement un nouveau chef d’Å“uvre pour Four Tet, et qui a déjà gagné sa place dans l’intemporalité.

http://www.myspace.com/fourtetkieranhebden

htp://www.dominorecordco.com/artists/four-tet/

THEE MYSTERIOUS ASTHMATIC AVENGER – From Texas to Tyrol 1992 – 2002

YOdoleiihiiii!
Le célèbre et néanmoins mystérieux Asthmatic Avenger est de retour !!
Euthanasie Records a eu l’excellente idée de réaliser une « Anthologie » du meilleur One Man yodeler punk Band.
Cette anthologie comprend les plus grands collectors du vengeur masqué, le premier EP, le 10″, quelques démos, une cassette d’apprentissage du yodel par le maître lui-même et finie par le live très furieux de 25 minutes enregistré lors des 24 heures du Punk de 2002.
Rajoute un badge, un poster, une tournée, le Cowpunx go Zombie Revue en compagnie de Sheriff Perkins, Wasted Pido et compagnie et tu as le disque incontournable de la semaine.

EUTHANASIE RECORDS
THEE MYSTERIOUS ASTHMATIC AVENGER

LIVE HINT versus EZ3kiel : Collision Tour 2009

Déjà, la première approche est frontale : un amoncellement imposant d’instruments de tous genres et d’amplis de toutes tailles patiemment disposés sur une scène de concert. L’installation, qui est certes imposante (mais compacte) présage déjà des similitudes avec le contenu sonore qu’on imagine dense, puissant, lourd, bruitiste… Et la première écoute n’en démord pas ! Des enceintes sort un son épais, inqualifiable, aux frontières de l’électro et de la noise indus et avec des mélodies puissantes. Les responsables de cette déflagration sonore ? Les angevins Hint et les tourangeaux EZ3kiel pardi ! Hint, c’est l’une des formations majeures du rock indépendant, expérimental et instrumental des années 1990. Leur musique polymorphe et libre, basée sur une rythmique exceptionnelle et portée par des musiciens souvent multi-instrumentistes, est souvent apparue comme résolument avant-gardiste et iconoclaste. En face, les tourangeaux EZ3kiel, défricheurs de sons électroniques, confirment encore leur volonté de prendre un tournant plus rock, au-delà du cloisonnement des genres.

Résultat enthousiasment d’une rencontre commune, (lors de la 10ème édition du festival de Jarring Effects, le Riddim Collision), il ressort de cet enregistrement « live » une sorte de western qui aurait déraillé, porté par des vocaux déchirés et angoissants. Un peu comme si Unsane rencontrait Pink Floyd, Ennio Morricone rencontrait Mogwaï, Nine Inch Nails rencontrait Godspeed you! Black Emperor. De ce concert qui se voulait unique, une dizaine de dates se sont imposées naturellement, tant les 2 groupes ont apprécié cette collaboration.

Le Collision Tour sort ce 16 novembre en DVD et en CD et contient douze morceaux joués sur les scènes de Saint Etienne et d’Angers où les deux formations revisitèrent à l’unisson une partie de leur discographie respective. L’occasion de redécouvrir Hint et certains de leurs titres emblématiques comme le joyau « 100% White Puzzle » qui ouvre le concert, l’explosif « Eyes in Axis » ou encore « Mr Investigator ». Coté Ez3kiel, « Wagma », « The Wedding » ou encore « Volfoni’s Revenge » se voient revisités par les guitares flamboyantes de ce super band éphémère. A noter également que sur la partie DVD, sont disponibles les coulisses de cette tournée hors norme, des clips d’époque et des archives du groupe angevin.

Hint vs EZ3kiel – Mr Investigator from Jarring Effects on Vimeo.

THE DICTAPHONE – EP

Après à peine un an d’existence, The Dictaphone sort son premier disque (vinyl 7″ svp) sur l’irréprochable label canadien Sweet Rot Records.
L’histoire de The Dictaphone n’est pas du tout un bon exemple pour les écoles de rock (sisi y en a). Il s’est contenté de créer une page myspace, de faire quelques « add friend » et puis de laisser prendre la sauce.

Bon, ce serait vraiment trop simple (et surement inédit) si il n’avait pas mis de morceaux sur cette page. Ces morceaux il les a travaillé tout seul, dans sa grotte tourangelle, un coup à la batterie (on l’y a vu chez les feu Fingertips ou Toddi Wellman), un autre à la guitare, aux claviers, aux effets, au chant, … Et quels morceaux!! Les 6 morceaux qu’on trouve sur ce 45 tours sont des tueries postpunk noise malsaines et groovy à la fois. Les voix se déforment sous les potards des effets, les dissonances sont la règle, la répétition et la batterie nous hypnotisent. Un mélange de shalalala et de Brainbombs. Le label cite A.H. Kraken et Love Tan (groupes dont il a sorti un 45t aussi), on pourrait ajouter sans se tromper 2 belles références, The Intelligence ou encore The Country Teasers.

The Dictaphone est productif, il y a une tripotée de morceaux prêts à se faire presser. Sweet Rot a apparemment eu du mal a choisir puisqu’il en a mis 3 par face à la vitesse 33t/mn pour en caser le plus possible.
On attend donc la suite du conte de fée à la BO la plus cramée en se passant en boucle ce 45T qu’on peut trouver sur diverses distro ( par exemple) et sur Tours, à Béton ou à divers concerts de bonne musique.

http://www.myspace.com/thedictaphonedictaphone
http://www.myspace.com/sweetrotrecords

KING CANNIBAL : Let the night roar (Ninja Tune)

KING CANNIBAL : Let the night roar (Ninja Tune/Pias)

  Cannibal Holocaust!!!

  Nous sommes dans une ère apocalyptique, ou tous les coups sont permis dans cette nuit sauvage. C’est l’esprit qui découle du premier véritable coup de poing de King Cannibal, alias Zilla, alias Dylan Richards. Un Anglais qui préfère refléter les pulsions des rues sombres des quartiers de Londres que de sortir des fleurs … ou alors des fleurs du mal.

  Découvert il y a deux ans sur ses mix-tapes (A friendly game of chess) et la V/A « Watch & repeat play » sur le label Warp, King Cannibal a réussi à développer des structures et des textures sonores malsaines, mais d’une précision fascinante. Ici nous sommes sur un terrain qui fait une synthèse entre la Drum’n’Bass cyberpunk (The Untitled ; le très sombre « Aragami style » aux basses furieuses) ; le Dubstep tendance Techno-Dub (So…embrace the minimum) ; le Dancehall brutal & rugueux (Dirt ft Daddy Freddy) et l’indus-Dub (Onwards Vultures).

  Réalisé dans un contexte de violence sous toutes ses formes (le titre de l’album est inspiré d’une phrase de Jim Jones), King Cannibal arrive à donner une angoisse assez palpable et réalise le chainon parfait entre Amon Tobin & Photek (voir parfois Martyn ou Two Fingers).

  « Let the night roar » est le disque de tout vos cauchemars. Maintenant tu flippes !!!

http://www.myspace.com/kingcannibal
Buy Here : http://www.boomkat.com/artist.cfm?a=17291

ROCK STRIPS

Et cette semaine, l’album de la semaine est…une BD !!!

ROCK STRIPS (Vincent Brunner et collectif d’auteurs)
(Edition Flammarion – Parution 23 sept 2009)

La couverture inspirée de Crumbs donne tout de suite le ton, le nom de l’album, lui, ne laisse planer aucun doute. Ou comment résumer une épopée d’un demi siècle en 30 groupes et artistes par 30 références de la bande-dessinée française.

Vincent Brunner s’y atèle et se risque à raconter les grands noms du Rock associés aux planches d’auteurs. Car risques il y a. Celui de se voir pourfendre par les aficionados du Rock’n Roll, celui de se
faire épingler par les Punks, celui de se retrouver crucifié par les adeptes de la New-Wave, celui de se faire enfumer par les Psychédéliques, celui d’être fouetté par les Hard-Rockeurs et surtout …. le risque de déclencher une vague de réclamations sans précédent pour tous ceux qui n’apparaissent pas dans ce livre.

L’exercice était donc difficile, mais il a été réalisé avec succès, retraçant en 2 pages le parcours d’un artiste, rappelant les événements essentiels avec tout juste ce qu’il faut d’anecdotes. Il nous évite également ce ton très technique et professoral utilisé par ces experts du Rock qu’ont tout vu qu’ont tout fait.

Le résultat est donc là, plus ou moins bon en fonction des auteurs, à qui sont réservées de 4 à 6 planches, mais surtout plus que moins. Les dessinateurs, au gré de ce que leur a inspiré leur sujet racontent l’histoire d’un groupe, une rencontre, un fait ou plongent dans l’abstrait, à l’image de Ruppert & Mulot et leur vision d’un Elvis Presley s’étouffant dans son vomi, du graphisme fouillé de Killoffer/Led Zeppelin ou de Jochen Gerner/Pixies.

On reconnaît les fans inconditionnels tels J.C Menu/Sex Pistols, Tanquerelle/Iggy Pop, Thiriet/Captain Beefheart, Olivier Josso/The Clash et ceux qui en font une fable poétique à l’instar de celle de Nylso/New Order au trait chargé et du stylé épuré de Li-An/Pink Floyd, tranchant avec la narration plus classique de Riad Sattouf/Metallica, Appollo & Brüno/AC-DC, Stéphane Oiry/Johnny Thunders, Serge Clerc/Stranglers, Guillaume Bouzard aussi looser que son célèbre Plageman qui raconte sa découverte de Nirvana et Luz qui conclut ce recueil par l’amitié qu’il entretient avec James Murphy, leader de LCD Sound System.

De la même manière qu’on pourrait se poser la question sur l’oubli de tel ou tel groupe, on remarquera l’absence d’un Larcenet qu’on sait grand auditeur de Hard-Core américain et auteur de multiples pochettes de disques et d’affiches.

Enfin, c’est le leader d’un groupe français, Mathias Malzieu de Dionysos, qui pond la préface, très bonne introduction à ce livre sur le Rock … anglo-saxon.

Que Vincent Brunner soit ici remercié par les Bétonneux avides de ce genre d’opuscules, pédagogique et divertissant, sur un thème qui leur est cher. On replonge le nez dans sa discothèque, on dépoussière sa platine et on écoute en image.

Cédric

Vous voulez en savoir plus ?
Retrouvez Vincent Brunner en direct sur le 93.6 fm ou sur le www.radiobeton.com lundi 28 septembre à 13h (rediffusions le mercredi 30 sept. à 9h et le vendredi 2 oct. à 17h).
Pléthore d’infos ici www.rockstrips.com

Pépé Bradock : Confiote de Bits – remix collection (BBE / La Baleine)

– Retour en Double CD du maître de la House-Music, celle qui ouvre l’âme sur le groove et regarde le passé pour mieux l’arranger vers le futur.

  Pépé Bradock (Julien Auger) est un artiste et producteur humble, modeste et respectueux du milieu de la « House-Nation » comme on en a peu en France. Les premières sorties discographiques arrivent en plein essor de la « French-Touch », avec surtout, des fabuleux classiques Funky-House (« Un pépé en or », en 1997, et sous le pseudo Trankilou le maxi « Escalope de Dingue »), ou hypnotisme Deep-House d’after (Deep Burn en 1999 ou Life en 2000). A côté, une myriade de remix, que le label Anglais à bien eu l’idée de compiler, avec l’accord de l’auteur.

  Ce qui frappe dans les remixes proposé, c’est la clarté, la frappe et l’acuité du son. Un son riche et chaud, directement influencé par la House & le Garage de New-York des 90’s. Une vraie cohérence qui évolue d’année en année (certains remixes ont plus de 10 ans).

  Synonyme d’une époque, le morceau de Cheek joue les folles années de la House « a la Frenchy » alors que la sensualité Deep & précieuse de Charles Webster joue l’introspection. L’atmosphérique morceau de Roy Ayers ou le sobre remix de Cesaria Evora marque le respect dans le cÅ“ur. Mais les morceaux qui fascine autant qu’ils font danser sont le « Bouncy » et étrange morceau de Panash (avec Jackson) ; le bluffant et ultra-funky à gros volume de Iz & Diz ; l’Afro & groovy Block16 ou les plus récents et précieux tuerie de Pete Namlook & International Pony.

  Aujourd’hui, Pépé Bradock propose avec son label Atavisme une vision surnaturelle et singulière de la House-Music. Et, tout simplement, il fait partie du cercle des producteurs donnant à l’âme « black » toute sa splendeur, avec Theo Parrish ou Moodymann !! MASTERPIECE

Chose rare :
PP BRADOCK sera en DJ-Set avec :

 TODD TERJE (Norvège)

 PILOOSKI (Rough Trade)

 DIRTY SOUND-SYSTEM

Au Social Club / 142, rue montmartre / 75002 Paris

Réservation sur :
http://www.digitick.com/d-i-r-t-y-todd-terje-pepe-bradock-soiree-electro-le-social-club-paris-29-aout-2009-css4-digitick-pg101-ri274796.html

Et une sublime chronique (en VO) du dernier maxi de mister PP :

http://www.residentadvisor.net/review-view.aspx?id=6416

FUCKED UP « The Chemistry Of Common Life » (Matador)

Celui là, on a bien failli passer à côté ! A sa sortie, je l’attendais avec impatience, intrigué par des gens de confiance me recommandant ce groupe de Toronto au nom si enjoué. Et puis ne le voyant pas arriver et emporté par le flux de nouveauté, j’avais zappé… Bref, le voici enfin et tant mieux ! Soyons clair, un des albums de l’année, clairement !

Assez incroyablement, on a vraiment l’impression d’entendre une vieille K7…Vous savez, celle où quand vous enregistriez un nouvel album, il restait encore les traces sur la bande de l’enregistrement précedent, en fond… Et bien là, on dirait qu’on a enregistré un skeud de hardcore de Poison Idea (la voix bien rauque de Pink Eyes) sur une ancienne K7 d’un groupe indie psyché… Ce qui donne une lutte insensé entre 2 groupes sur le même disque…

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Ce disque n’a pas de tube, n’est même pas forcèment agréable d’écoute, mais une force inconnue vous pousse à le remettre en boucle sur votre platine. Gros son, grosse voix, grosse batterie (élement qui cimente un semblant de cohésion) mêlé à des envolés psychés de claviers chelous, les morceaux vous explosent à la gueule et vous retiennent par un groove tordu et des petits arrangements bien vicieux qui vous vrillent le cerveau.
Je sais que c’est un cliché, mais pour le coup, ça s’impose vraiment : à écouter très fort ! On a jamais aussi bien enregistré la folie et la schizophrénie !

A visiter absolument : le site du groupe qui propose régulièrement des playlist, mixtapes et pleins de trucs marrants ! En bonus, un titre écouter pour vous rendre compte du cataclysme !!!!! (Varosa)

http://lookingforgold.blogspot.com
http://www.myspace.com/epicsinminutes

HINT « 93-99 » (Jarring Effect)

HINT « 93-99 » (Jarring Effect)

Hint… Diantre, on était sans nouvelle discographique d’eux depuis 10 ans (si on occulte la bande originale du livre « La cité Nymphale », roman de Stéphane Beauverger sortien novembre 2006 avec le CD « Phago-Cité ») et du coup, bien que le groupe ait régulièrement fait des concerts de ci de là , on avait fini par les oublier quelque peu.

Pourtant, le duo angevin (trio si comme eux, on considère leur ingé son comme 3e membre du groupe au titre de « metteur en son ») a su s’imposer comme l’un des leaders d’une scène noise à l’époque florissante (Bastard, Sleepers…) avant de vaquer à d’autres projets (La Phaze, Fragile…)

C’est donc avec surprise et joie qu’on accueille la sortie par JARRING EFFECT de cette double compil commémorative sobrement intitulée « 93-99« . Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin : Pour fêter ses 10 ans, le label Jarring Effect, décide de faire se rencontrer Hint & Ez3kiel dans le cadre de la 10e édition de leur festival « Riddim Collision« . La sauce prend si bien que les 2 groupes, fusionnant pour l’occasion, partent en tournée ensemble pour une dizine de dates (dont le 13 juin à Aucard !!!). Et du coup, la réédition de l’oeuvre du groupe, aujourd’hui difficilement chopable, s’avérait indispensable.

Cette double compil, donc ? Le premier cd est une compilation sous forme de « best of » des 3 albums du groupes (100% White Puzzle, Dys- et Wu-Wei) le cd2 regroupant raretés ‘(les ttitrers avec Portobello Bones, les reprises de Unsane tirées du split avec ces derniers, live, démos…).

La surprise, c’est que l’ensemble a très bien vieilli. N’ayant qu’un souvenir lointain de cette époque et cette scène, j’avoue que la perspective d’affronter ce mélange de rythme lancinant/ambiant et de breaks, mélangées à des guitares lourdes (noise/indus ?) et des touches free jazz/ethniques me semblait une entreprise propice à la migraine… Point de migraine mais une grosse claque : tout d’abord, le son n’a pas vieilli et sonne encore, preuve de l’avance du groupe dans ce domaine. A tel point qu’on comprend l’influence qu’ a eu le groupe sur une grosse partie de la scène electro-dub française (et auprès de JARRING EFFECT) : demandez à EZ3KIEL ce qu’ils écoutaient en boucle quand ils faisaient encore de la fusion ? (d’ailleurs si vous avez les démos…). En ce sens cette rencontre/fusion apparait réellement évidente et cette compil revêt un rôle de maillon « historique » entre deux scènes (noise 90’s & elctro dub 00’s).

Si je suis pas fan du fait que les morceaux ne soient pas présentés dans l’ordre chronologique, je dois avouer que ce choix contribue à faire ressortir à la fois l’homogéneité du groupe (l’écoute se fait naturellement sans qu’une période ne sonne plus datée qu’une autre) et également la diversité des styles explorées. Par contre, je regrette vraiment le manque de texte dans ce digipack : pas de petit historique, photo ou autre. On peut également regretter qu’il n’yait qu’UN titre live (surtout vu la qualité du son et de la presta qui laisse penser que la scène était vraiment le terrain du groupe) qui donne envie de retrouver l’enregistrement complet du concert. Ah oui, plus perso : le graphiste et moi avons définitivement pas les mêmes gouts…

Sinon, c’est vraiment le disque indispensable pour (re)découvrir le groupe et un son qui a influencé plus qu’on ne le croit l’ensemble de la scène électro-dub française. En ce sens, JARRING EFFECT a su payer son hommage avec classe . A noter que la tournée HINT/EZ3KIEL passe et termine à AUCARD de Tours le 13 juin et qu’un DVD sera édité à l’issue de la tournée. Je verrais bien une reprise des Portobello Bones à Tours…. je dis ça, je dis rien…(Varosa)

http://www.myspace.com/hintfansite
http://jarringeffects.net