WARPAINT « the fool » (Rough Trade)

WARPAINT « the fool » (Rough Trade)

Le mois de novembre c’est nul, c’est froid et déprimant et on reste enfermé à s’enfiler des piles de disques au chaud en attendant que ça passe. Dans la pile, un objet au visuel étrange et au nom de groupe de hardcore….WARPAINT. The fool.

Platine, écoute et… blocage : une musique étrange et agréable surgit, semble t’il, de nulle part. Des voix féminines angéliques semblent me murmurer que tout va bien aller et m’encouragent à me laisser aller.

Ce que je fais.

Fin de la première écoute sans avoir touché une fois à la télécommande… Une fois remis de ce doux choc, le chroniqueur consciencieux que je suis s’informe, analyse, et essaye de mettre des mots sur ce qu’il entend.

Il apprend ainsi que Warpaint sont 4 (jolies) californiennes (les magazines féminins vont adorer et en profiter pour nous refaire un sujet moisi sur le folk/rock /post rock girl power….) + 1 batteur « comment on appelle le type qui suit les musiciens partout ? » « le batteur ») et que leur 1e maxi Exquisite Corpse mixé par John Frusciante (un ex Red Hot Chili pépère) avait crée le sacro-saint buzz l’an dernier.

Retour à mon bunker, je réécoute en boucle cet album : il me sauve la vie les lendemains (gris) de cuite, il me berce pour m’endormir, me réveille en douceur, il y’a du rock, du post rock, du psychédélisme et des bouts de folk, bref, pleins de choses qu’on connaît déjà mais mélangées de façon totalement personnelle…

J’ai l’impression d’entendre un The XX qui parviendrait à pas m’endormir au bout de 3 morceaux, grâce notamment à une rythmique toujours groovy et chaude mélangé aux guitares glacées de ESG et des voix d’anges, le tout voulant laissant dans un état d’hébetude que peut provoquer certains morceaux cotonneux des Breeders. On me murmure « Feist » pour la voix. Pourquoi pas.

Les harmonies vocales cotonneuses sont assez incroyables, toujours superbes tout en restant totalement sobre pour ne pas dénaturer le propos.

Ce disque est un cocon, un abri réconfortant… celui qui m’accompagnera tout au long de ce mois de novembre pourri et me guidera jusqu’au printemps et, qui sait ? Peut être même jusqu’aux premiers soleils réconfortant de l’été ? (Varosa)

Shannon Wright

Sortie le 08 Novembre 2010 – Vicious Circle

9eme album pour l’américaine, après « Honneybee Girl » (sortie en France seulement).

Sur la pochette de « Secret Blood », on voit : un cd des Black Flag, un vinyle, des livres, un banjo, un mobilier aux couleurs chaudes sur un papier peint glacial… Et ça résume plutôt bien cet album.
On y est comme chez soi. C’est apaisant et rock n roll, chaud et froid, intime, personnel tout en s’adressant universellement à quiconque prend la peine de l’écouter.

La belle Shannon alterne avec brio les morceaux Folk, les berceuses, les titres rock et les tubes noisy pour nous offrir un album qui ressemble déjà à un classique.

En concert Travaux Publics : En Attendant #18 : jeudi 11 Novembre au Petit Faucheux à Tours avec:
Shannon Wright
Faustin Seilman
Dark Dark Dark

Écouter gratuitement

The Liminanas – The Liminanas

Ce duo Perpignanais composé d’ex Bellas, ex Bitch Beaches, et plein d’autres, sort son premier album sur le jeune label Trouble in Mind Records basé à Chicago.
On surveillait avec attention les Liminanas depuis la sortie, plus tôt cette année, de leur 2 premiers 45 tours, parmi les plus belles surprises de l’année.

Cet album ne déçoit pas, bien au contraire. Il contient ce que nous attendions en tubes pop 60’s avec leur lot de groove, de fuzz et d’humour. On pense à Gainsbourg et aux tubes anti yéyé et pro LSD qu’on a pu trouver sur les fameuses compils Wizzz.

La chanteuse commence l’album par une séance d’hypnose nous invitant à la danse. Nous ne nous arrêterons pas. La danse ne fait que s’amplifier au rythme lancinant de la basse et du clavier, relancée par quelques éclairs de fuzz. On se repose les cervicales le temps d’une ou deux comptines pop acidulées, pour mieux repartir dans les grooves hypnotiques et psychédéliques de ce superbe album.

Pour le choper c’est ici. Sinon en boucle toute la semaine sur Radio Béton!


Je ne suis pas trés drogue, The Liminanas
envoyé par liobitch. – Clip, interview et concert.

THE BEWITCHED HANDS ON THE TOP OF OUR HEADS : Birds and Drums !!

THE BEWITCHED HANDS ON THE TOP OF OUR HEADS : Birds and drums ! (Phunk/Sony)

Après les différents Ep’s « Hard to cry » et « Sea », voilà enfin le 1er album de ce sextet de Reims, usine à tubes, avec des choeurs par milliers et trois guitares. Cela rappellerait le JEFFERSON AIRPLANE s’essayant à jouer les tubes des BEATLES. Chef d’oeuvre pop imparable, inimitable, avec des morceaux flirtant avec la perfection comme le terrible « Hard to cry  » ou le BLUResque « So cool » ou encore le très influencé Disney « Birds and drums » Morceaux pourtant joués avec une simplicité désarmante ! IMPARABLE, PARFAIT !!!!

Programmés aux Rockomotives de Vendôme le samedi 30 Octobre !

SHAOLIN TEMPLE DEFENDERS

3ème album de nos Frenchies Funkmen préférés, porte-drapeaux de la Blaxploitation made in France, album enregistré à Oakland, en Californie et à cette occasion, ils se sont offerts les services de gens comme Uptown Funk Empire ou encore de Mr President. Le résultat est splendide, de la pure funk comme le grand James Brown savait la faire à l’époque, et ce n’est pas rien !!! Nous sommes fiers en tout cas de vous présenter cet album qui est sans nul doute l’un des tous meilleurs de ces dernières semaines, voire de ces derniers mois !! This record is a killa stuff guy !!

I LOVE UFO

Sorti en juin, époque où les sorties ne sont pas toujours bien suivies (oui oui, toi et toi qui étiez en vacances vous seriez passé à côté…), cet album mérite bien un passage dans l’encart « album de la semaine ».

Sorti en juin, époque où les sorties ne sont pas toujours bien suivies (oui oui, toi et toi qui étiez en vacances vous seriez passé à côté…), cet album mérite bien un passage dans l’encart « album de la semaine ».

Ce qu’il y a de bien en bossant à la radio c’est que tu peux rattraper tes lacunes musicales. En effet, le premier album de I Love UFO c’était en 2006 et à l’écoute de ce nouvel opus, je me demande comment j’ai pu passer à côté.
Histoire de faire un vrai mea culpa Dirty Animals sera album de la semaine sur Beton quitte à retarder la chronique de quelques semaines.

Brutal, primal, cosmique, vivant, direct, impressionnant, les qualificatifs ne manquent pas pour parler de ce quatuor Parisien (et oui, ils ont ajouté une guitare, juste pour être sûrs).

Il est de coutume en Musiques Actuelles de dire de tout bon groupe Français qu’il aurait pu être anglo-saxon. De mon point de vue, cette comparaison est souvent un peu hâtive. D’ailleurs I Love UFO ne sonne pas comme un groupe Français, certes, mais pas non plus comme un groupe anglais, en tout cas, pas des anglais d’aujourd’hui.

Il y a un côté intemporel dans ce Dirty Animals. Ils aurait pu le sortir au milieu des années 60 en pleine période Rock Psyché, on les aurait trouvé vraiment visionnaires; il aurait pu arriver d’outre manche fin 80 début 90, on les aurait trouvé trop chaleureux. Ils arrivent de France dans les années 2000 et c’est peut être ça le son Français d’aujourd’hui.

Ils les ont bien digérées leurs influences, elles sont indéniables mais n’éclipsent en rien leur patte à eux.

Allez, je tente, j’ose même, les comparaisons:
Die With The Snake avec ses riff bien lourds fait penser à du SnowMan (tiens, eux non plus ne sont pas anglais, ils sont australiens…), cette noise lourde et dansante à la fois qui reste en tête des heures durant. S’en suit Ashtray ce titre de 9 minutes aux accents cold wave et tellement psyché à la fois. On aurait presque envie d’en donner la paternité aux Doors.

Puis c’est Clear Darkness qui arrive, cette contenance qui prend au ventre, cette montée en puissance retombe en douceur pour laisser la place à un Lost Deep Boy qui, comme Trouble rendrait fier Martin Hannett.

WAR, retour à la retenue, au psychédélisme, à l’expérimentation, à cette ligne de basse dub et résolument rock à la fois. C’est une guerre interne, une vraie décharge émotionnelle. On sent la colère monter, ce moment où on tente encore de la contenir pour finalement la laisser s’exprimer de façon brutale et sans appel.

Strange Attractor est le seul break instrumental de cet album. Les 6 minutes et quelques de ce titre passent tellement bien qu’on a envie de le prendre comme intro à Left, épopée qui accélère peu à peu la rythmique jusqu’à nous emmener dans un chaos bien noise que Sonic Youth ne dénigrerait pas.

Dead Ghost fait la synthèse de tout ça et offre un excellent résumé de cet album, on y retrouve tout ce qui fait le charme de Dirty Animals : les larsens contrôlés, les échos, la voix venue de loin, le chaos noise, la dérive psychédélique…
Il n’y a pas de couplet refrain dans ce morceau, pas plus que dans l’album, pas de standard, mais une production bien Rock N Roll (batterie mate, guitares aiguës et puissantes) qui m’a emmenée loin et qui je l’espère te ravira les oreilles.

I LOVE UFO – DIRTY ANIMALS – 21 juin 2010 – Asphalts Duchess

VENTURA – We recruit

« Simply the best fucking band on earth » ! Ils ont de l’humour et de l’audace les trois suisses de Ventura pour afficher une telle devise sur leur myspace.

En même temps, quand ‘Sieur David Yow des Jesus Lizards décide de collaborer avec ce trio lausannois – dont le public devait compter à peu de chose près exclusivement des acharnés de rock expérimental suisse – il y a de quoi s’enflammer. Et sortir de l’anonymat de la nébuleuse musicale pour, par exemple, gravir l’échelon de l’album de la semaine sur Radio Béton.

Car si la formule ressemble à des milliers d’autres, ce trio lausannois ex-Shovel/Illford/Iscariote biberonné au rock indépendant américain du début des nineties a trouvé un équilibre jouissif dans ce deuxième opus : «  We Recruit ». Une déflagration riffique monumentale, alliant subtilité et pesanteur.

En guise d’ouverture : un sifflement, des bruits de porte et des pas qui s’éloignent… Sur lesquels viennent se coller une ligne de guitare mélancolique, qui tourne en rond, s’intensifie bientôt appuyée par la voix fluette du chanteur qui entonne une mélodique ritournelle pendant deux minutes d’ascension :“How close are we / To the collapse / Not far from the crash / brace for the impact”… Et l’impact a lieu. De plein fouet, le mur on se prend. Et c’est fou comme c’est bon un mur de plein fouet à la sauce Ventura. Peu importe les dents cassés, les nez déboités, les épaules démises… Plus rien ne compte que les guitares qui hurlent, la batterie qui te fait sauter partout en brassant l’air de tes bras munis de baguettes invisibles.

C’est parti pour (seulement) 35 minutes d’une « noise sans frime, pleine de mélodies, bourrée de trouvailles, d’humour, d’intelligence, de sarcasmes, de finesses, de parties en trois temps capables de faire (encore plus) rougir le Near Life Experience de Come, de superpositions showgazeuses de guitares à se tordre de bonheur, de hits punky d’une rare stupidité, de coups dans les dents, d’adoucissements et de re-coups dans les dents. » (merci Bil!).

Alors oui, dans un sens, quand tu écoutes cet album que l’excellent label African Tape a eu tellement raison d’éditer, Ventura est « Simply the best fucking band on earth » !

GONJ@$UFI

Sorti le 08 Mars chez Warp.

Sorti le 08 Mars chez Warp.

Il paraît que les oeuvres créées dans le désert offrent toujours une part de magie, de mystère, de folie, en l’occurence, ce n’est pas Gonjasufi qui vous fera penser le contraire. En effet, ce professeur de Yoga de L.A. passe l’essentiel de son temps dans le désert de Majove…

Ce qui frappe dès les premiers titres de « A Sufi & A Killer », c’est que la personnalité du créateur de cette musique (Sumach Ecks en l’occurrence), ne sera pas facile à définir. Une voix de la rue c’est certain, mais aussi une origine bien plus mystique.

Petit historique, donc, de la nouvelle coqueluche de Warp:
C’est début 2000, après avoir sorti quelques albums de rap sous son vrai nom, que Sumach est repéré par le jeune DJ et producteur californien Gaslamp Killer. Une rencontre qui scelle une collaboration avec la communauté musicale naissante de LA : Mainframe, Flying Lotus, AJDM… Cette rencontres d’esprits verra naître non seulement testament du classique Los Angeles de Flying Lotus, mais aussi A Sufi & A Killer, une délicate ode païenne dans laquelle le rock garage de SuzieQ ou des stooges fait place à des titres proches du boogie funk ou de l’electronica minimale.
Télescopage éhonté de genres et d’ambiances, A Killer And A Sufi est d’une richesse qui séduira n’importe quel fan de musique. Toutes les musiques du monde – du rock garage à la soul en passant par le blues, le grunge, le funk, la musique orientale (et la liste n’est pas exhaustive) – sont mises à contribution sur ce disque foncièrement Lo-Fi.

Résultat, un album un peu dingue au son hypnotique, sale et hors du temps qui reste homogène malgré tout, sans doute aussi grâce à la production rugueuse, mais rêveuse, de Mainframe et Flying Lotus.

MARVIN « HANGOVER THE TOP » (African Tape)

MARVIN « HANGOVER THE TOP » (African Tape)

La découverte des Montpellierains de MARVIN et leur mix punk-noise dansant, lors de la sortie de leur 1e album, fut une des excellentes surprises musicales de 2007.

Une sorte de secret pour initiés, tout d’abord réservée aux quelques centaines de fans avertis qui suivent l’évolution prolifique de la scène noise française mais qui a pris très vite pris de l’ampleur, au point d’apparaître comme une trajectoire fulgurante, dépassant le cadre confidentiel de l’underground DIY.

Les dates se sont transformées en tournées (en France puis dans toute l’Europe) convertissant de plus en plus d’adeptes à chaque étape (ceux qui étaient présents lors de leur passage à Aucard de Tours sous le petit chapiteau en 2008 s’en souviennent encore !).

Depuis, on jetait régulièrement un Å“il, de loin en loin, pour savoir ce qu’ils devenaient, guettant la prochaine étape locale et surtout, le prochain disque, espérant très fort une bombe et redoutant secrètement d’être déçu…

Puis il arrive enfin (3 ans !!!!) ce 2e album« Hangover The Top »Â , encore plus fort que dans nos rêves les plus fous !

La musique de Marvin s’est encore densifiée, les influences Krautrock, alliées à une utilisation intelligente du vocoder et des synthés vintage, accentuent l’effet hypnotique tandis que sans aucun complexe, le groupe s’offre même des incursions Metal épique comme on en trouvait dans nos jeux vidéos preferés sur Megadrive, le tout est servi par une production de folie (Miguel Constantino, le Steve Albini français ?).

Tout ceci, dans les mains de tacherons aurait pu mener à la catastrophe ,genre pudding trop épais, mais comme MARVIN à la classe et s’avère plus doué que la concurrence, l’album s’enfile d’une traite et transforme ton salon en boite de nuit punk noise déviante ! Pochette superbe en plus !

Rendez vous à Aucard le 11 juin !!!
(VAROSA)

www.myspace.com/marvinband

BRAIN DAMAGE – Burning before sunset

Sortie 15 mars 2010
En concert sur Aucard de Tours le 11 juin!!!

Nombreux sont ceux qui attendaient le retour de Brain Damage à ce dub massif et brut si caractéristique.

Sur leur 5 ème album Burning After Sunset, qui sortira chez les fidèles Jarring Effects, c’est en fait la quintessence de ce dub sombre qui nous est dévoilée.

Burning After Sunset, c’est le Dub ambiance chape de plomb. Lorsque le kick est appuyé et que le tempo s’accélère, on se dit que les premiers pas dubstep esquissés sur leur Spoken Dub Manifesto Vol 1. deviennent ici de vrais moteurs pour cet album à l’allure de cérémonie transcendantale.

Le duo basse batterie n’a jamais paru aussi minimal. Les nappes de claviers mystiques qui se juxtaposent avec la voix grave et magnifique du poète expérimental Black Sifichi (qu’on a déjà entendu chez le duo ou encore Ez3kiel par exemple) renforcent tout au long de cette album l’idée d’assister à une descente au centre de la Terre.

Magnifique!!