DEES CHAN « Panique Sur Rapville » (Un Je ne Sais Quoi)

Pff… »le rap c’était mieux avant… dans les années 90 c’était autre chose, y’avait ASSASSIN , La CLIQUA, IAM, NTM, X-Men… c’était autre chose… ».

Voilà ce qu’on entend depuis trop longtemps… Est on condamné à faire le tour des Cash Converter pour se refaire sa discographie rap français d’un prétendu age d’or révolu ? ‘ya t’il plus personne pour venir nous sauver ?

Non ! Un mystérieux MC aux supers pouvoirs sort de l’ombre et fout la panique sur Rapville avec son 1e maxi. Son nom DEES CHAN, activiste depuis de nombreuses années sur la scène locale dans differents crew ou sous un autre mysterieux pseudo (AUTISTE REDDING)

Quels sont ses supers pouvoirs ? Ben il est imbattable en freestyle (il est capable de freestyler sur des objets que le public lui donne …les yeux bandés!), un flow de folie, une capacité à produire des beats de fou, des textes drôles mais non dénués de sens pour autant, il est aussi super fort pour pourrir la concurrence en faisant rire le public. (cf. l'(intro du disque RAPERITIF)

Donc, les années 90, il s’en souvient (Esquive), il en garde une certaine idée du rap (Ce Rap) et de l’éthique qui l’accompagne mais sans pour autant précher. Il se contente de tout exploser sur ce maxi, à base de prods funkys et explosives (del ui ou de G.BONSON, OCTOPUS ou RUBSKI) et de punchlines bien cools à retenir (« t’es tellement claqué que tu serais dépassé y’a deja 10 ans« ).

Et comme tout super-heros, il a son Robin (au platine), le DEE NASTY tourangeau, DJ FAN.

Le rap français va pouvoir relever la tête, la old school retrouver sa dignité,DEES CHAN part au combat. Remarque, il était temps, il devenait un peu feignant (Partisan du Moindre Effort) à force de ne rencontrer aucune concurrence sérieuse !


Sortie du Maxi le 7 mars sur le LABEL UN HJE NE SAIS QUOI !

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http://www.myspace.com/deeschan-> http://www.myspace.com/deeschan]
www.un-je-ne-sais-quoi.com

KURT VILE  » Smoke Ring For My Halo » (Matador)

Album de la semaine, album de la semaine, qu’ils disaient ! Je vais peut-être mordre la peau de l’ours avant de me tuer les doigts, mais ce 4e album solo de Kurt Vile est beaucoup plus qu’un « album de la semaine ». C’est l’album d’une vie, de chaque instant, de chaque seconde. Telle la BO perpétuelle d’une vie qui défilerait sur une langue de bitume infinie…

Mais avant d’enclencher le moteur et d’avaler les kilomètres en savourant -en boucle- ce « Smoke ring for my halo », revenons à son auteur : Kurt Vile.

Motié du duo The War On Drugs, il fut l’une des bonnes surprises de 2009 avec son 3e album solo « Childish Prodigy », perle folk-rock indie américaine (de Philadelphie précisément)… Deux ans plus tard et après une tournée fleuve avec Sonic Youth, Dinosaur Jr, The National ou encore Deerhunter, revoici le « jeune prodige » au commande d’un 4e opus, enregistré derechef par un pape du son nineties, John Agnello (Sonic Youth, Dinosaur Jr) et à paraître chez Matador, le 8 mars prochain.

« Smoke ring for my halo » est un subtil mélange de folk-rock psychédélique, où armé de sa guitare et accompagné par son backing-band The Violators, Kurt nous envoûte de sa voix « volutée » de fumée, légèrement enrouée. (Pour vous situer, Kurt Vile : ce serait Nick Drake qui aurait mangé Lou Reed, qui aurait mangé Eliott Smith, qui aurait mangé Léonard Cohen, etc …).

Ses morceaux sont logiques, simples et complexes, classiques avant même qu’ils aient heurtés nos oreilles. Kurt Vile a le génie de l’évidence. That’s it !

CHARLES BRADLEY « no time for dreaming » (daptone/differ-ant)

Si la soul c’est la douleur dans la dignité, alors, pas de doute, CHARLES BRADLEY « is full of soul »

Mettre ce disque dans une platine pour la 1e fois est une expérience qui va au delà d’une simple écoute de disque….

On rentre en plein dans la vie de CHARLES BRADLEY, 62 ans,qui, après avoir vu James Brown sur scène quand il était petit, s’est juré de marcher (danser?) sur ses traces…

Hélas, la vie n’est pas toujours si simple et ,de petits boulots en galère, sans oublier les drames de la vie (son frère assassiné pratiquement sous ses yeux), le rêve semblait devoir rester hors de portée malgré les efforts incessants de l’intéresse pour y parvenir.

Une histoire américaine en somme, faite de « hard work » et de persévérance qui, heureusement, comme dans tous les bon biopics, finit bien : le patron de DAPTONE RECORDS l’ayant vu sur scène, lui présente un groupe (the Bullets) spécialisé dans les reprises des METERS &… JAMES BROWN

Avec ce groupe il réalise 2 singles pour DAPTONE avant que les BULLETS splittent….pour se réincarner en BUDOS BAND (mais ceci est une autre histoire…)

Toujours poussé par son label qui lui trouve un nouveau groupe, (le Menahan Street Band.) CHARLES BRADLEY décide d’enregistrer son 1e album en mettant en musique l’histoire de sa vie.

Musicalement, on croirait de la soul circa ’66, usinée par STAX, on croirait entendre JAMES BROWN avant le funk, sans fioritures, juste deux petites fantaisies (l’intru funk TROUBLE IN THE LAND, et l’instru « sunshine bresilien » SINCE OUR LAST GOODBYE« ). Peu de surprises, juste des tubes qui sonnent sincères (et pour cause !) et qui bouleversent !

L’album soul de 2011, l’album inédit de James Brown. .. Une réussite !

A ne pas manquer sur la scène du Confort Moderne de Poitiers le 2 mars prochain !!!

http://thecharlesbradley.com
http://www.daptonerecords.com

LONE : Emerald Fantasy Tracks (Magic Wire)

Bienvenue dans le monde de Matt Cutler, ou le rétro-futurisme 90’s donne une marche en avant dans la musique électroniques des années 00.

Lone est un véritable touche-à-tout qui force le respect sur les aspects qu’il propose depuis son premier album « Everything is Changing Colour ». Et les couleurs musicales peuvent se porter autant vers le bleu, le vert & la couleur d’un coucher du soleil. Cet Anglais joue sur les variations autant marqué par le Hip-hop « fat » & bancal, mais parfaitement enjoué d’un J-Dilla que l’Electronica rêveuse et synthétique de Boards Of Canada (Lemurian). Des exercices de styles qui en forçant l’écoute deviens une chose de véritablement marqué en soit. Un petit tour sur le label Werk Discs a permis d’entendre Lone sur un « Ecstasy & Friends » intéressant, mais parfois répétitif.

En 2010, un nouveau maxi arrive sur son propre label, Magic Wire : Pineapple Crush. Voyage court mais étonnant d’électro ; Rave et Hip-house de Chicago, mais avec des synthés rétro mais jamais putassié. Une personnalité et un son qui reste en accord avec son dernier. Jouissif et paradoxalement innovant de bout en bout, Lone joue la carte de la House très Funky aux vibrations Jazz (Ultramarine) ; Une certaine mélancolie rétro-Detroit (Rissotowne4) ; l’ultra Rave 90’s, avec une furieuse Drum-Machine (Cloud909).

Matt Cutler est en paix avec sa musique sur cet album, et le respect très serein qu’il donne sur la Techno de Detroit ; la House de Chicago et l’Electronica Anglaise des 90’s frôle le sans faute. Un exploit dans le genre !

CHEVEU – 1000

Sortie cette semaine sur Born Bad Records.

Commençons par parler de la pochette. Très différente de la précédente. Loin d’être épurée, elle est réalisée par Chaix, un artiste brut, maniaque et collectionneur d’étiquette de fruits et légumes qu’il utilise pour composer des fresques d’autocollants.

Le son maintenant.
Toujours aussi difficiles à cataloguer.

Entre post punk et rock garage, électro Lo FI et psychédélisme décadent, hip hop et wird punk. Toujours aussi difficile à cataloguer, reconnaissable entre mille mais sous une forme différente de celle que l’on pensait connaître. Pourquoi?
Peut être parce que cet album est un enchaînement de tubes;
Peut être parce qu’on l’attend depuis 3 ans;
Peut être parce qu’il est vraiment dansant;
Sans doute parce qu’il intègre des cordes.

Ce sont en effet 4 titres – enregistrés à Tel Haviv, sous la houlette de Ilan Volkov, un chef d’orchestre Israelien et de sa femme Maya Duniets, aux arrangements – qui permettent de qualifier ce nouvel opus de Cheveu comme de la musique LoFi Symphonique puisqu’il FAUT une étiquette. Mais ne nous y trompons pas, Cheveu, c’est bien plus que ça.
Cheveu en 2011, c’est 1000 et ces 13 titres surréalistes, classieux, dynamiques et vitaminés dont on ne risque pas de se lasser.

SOUND OF SIAM :Leftfield Luk Thung, Jazz and Molam from Thailand 1964 -1975

Soundway Records est un label anglais qui fait régulièrement le bonheur de Béton.
Le boss du label, Miles Cleret écume avec passion l’Afrique, l’Amérique Latine et les caraïbes à la recherche de pépites de groove exotique. Il nous a déjà régalé avec les compilations Nigeria Special, Tumbele!, Ghana Special ou encore l’excellent Palenque Palenque sorti cette année.

Soundway Records nous propose ici pour son premier voyage en terre asiatique, une étonnante immersion dans la Thaïlande des années 60-70.
Sur cette compilation se côtoient de prestigieux musiciens thailandais comme des artistes moins connus pour un mélange incroyable de musique traditionnelle thaïlandaise (proche de la musique indienne), de funk, de jazz, de rhythm n’ blues, de rythmes africains ou latino et de groove. MAGIQUE!

The Sound of Siam: Leftfield Luk Thung, Jazz & Molam 1964 – 1975 by Soundway

PAPAYE – La Chaleur

Papaye c’est la rencontre pas si improbable que ça de:

 JB : Batterie (pneu)

 Mric : Guitare (Room 204)

 Franck : Guitare (Kommandant Cobra)

Eric Pasquereau (Papier Tigre / Patriotic Sunday) les décrit comme

« De la pop juteuse qui lorgne vers les mélodies bontempi de Deerhoof, qui calcul vite et juste comme les 1er Don Caballero et qui laisse un arrière goût surprenant et irrésistible à la US MAPLE »

Et sincèrement, je ne vois rien à ajouter… Ha si! Le tracklisting, aussi savoureux que les morceaux en eux même…



 Gym Tonus

 Rabbit Krueger

 La Sueur

 Greatest Heat

 Cheval Téléscopique

 Fraîcheur et Saveur

 Watermelon Frappé

 Tuna Island

 Vert et Volant

 Florence Arthaud

 Fémur de Femme

 Mégaplus

MOTÖRHEAD « the world is yours »

« Motörhead, album de la semaine ? non mais oh, les gars, on est en 85 ou bien ? » Ouais, c’est ce genre de réflexions qu’on entend quand on sélectionne ce genre de disques… Pas assez hype, pas assez indie, pas assez novateur, et gnagnagna…

Clairement, on s’en fout ! On est pas là pour impressionner nos 4 potes en dénichant forcément le truc obscur qui nous fera briller en Société, mais pour partager nos « coup de coeur » (ce terme craint, trouvez en un autre. Ce disque tourne a fond dans le bureau, on mime des solos de guitare, on a 15 ans, et c’est cool !

En ces temps troublés que vit le monde (de la musique), en ces temps ou des gens disent faire un truc le vendredi pour changer d’avis le mardi, il est rassurant de voir des gens comme Lemmy & Motörhead rester fidèles à leurs convictions et leurs valeurs. Même si cela fait rire les hypeux….

En 35 ans de carrière, pas un pet d’évolution certes, juste une fidelité absolue au rock n’roll gras.

Du coup, qu’attendre d’un 20e (oui! vingtième !) album studio ? Ben rien du tout mon gars, c’est le même que le précèdent et que le suivant, c’est toujours gras, rapide, avec quelques ralentissements parfois, histoire de relancer la machine.

THE WORLD IS YOURS
pourrait être interpreté comme un message aux générations d successeurs, « faites votre truc », mais non… C’est juste la devise de Tony Montana dans Scarface….

Et c’est pas du côté des titres qu’on va enrichir sa conversation « Born To Lose, Rock ‘N’ Roll Music, I Know What You Need« , cherche pas, y’a rien a dissequer, analyser… et bordel, ça fait du bien, ca va tout droit.

Lemmy a 65 ans et j’ai grandi avec lui en quelque sorte. Mon papa aurait pu aussi (mais il préférait Deep Purple). Le jour où lui, Iggy et Keith meurent, on aura définitivement changé d’époque et ce sera triste… Enfin, pour les gens comme moi, qui s’en branlent de savoir si ce qu’ils écoutent est « classe » ou « pas classe ».

Album de la semaine, c’est bien le moins qu’on puisse faire de par chez nous. T’inquiète, la semaine prochaine, y’aura bien un Dj slovaque qui aura sorti une tuerie dubstep minimale qui prendra le relais.

Radio Béton 25 ans et toujours souple. Un pied das le passé, un dans le futur, le grand écart permanent….

Varosa

ICE CUBE « i am the West » (Lynch Mob)

ICE CUBE i am the West (Lynch Mob)

Un nouvel album de l’original gangsta rappeur ICE CUBE en 2010 ? Pff, perspective pas forcement supra excitante….

Depuis qu’il a retourné la face du hip hop avec N.W.A à la fin des 80’s avec ses ex-camarades DR DRE & EAZY E et signé en solo quelques grandes pages du West Coast sound dans les 90’s, on avait un peu perdu de vue le monsieur.

Pas vraiment sa faute, c’est vrai, les productions sont régulièrement de qalité, mais, que voulez vous ?… En 20 ans, de l’eau a coulé sous les ponts, les têtes d’affiches, les productions, le contexte ont changé, et nous avec… On rajeunit pas ma bonne dame…

ICE CUBE
semble être conscient de la situation : dès la pochette, il se présente en pionnier de la ruée vers l’Ouest, ce qu’il fut, en quelques sorte au niveau rapologique, près à défendre ses terres rudement gagné tout au long de sa vie. « I AM THE WEST » clame t’il, dès fois qu’on voudrait encore lui disputer sa legitimité…

Maintenant que la bataille s’est déplacée en Floride, le EAST COAST / WEST COAST est un débat d’un autre temps, mais faut jamais contrarier les ainés, surtout ceux qui ont un fusil dans les mains…

Autre signe des temps, le retour en indé, sur sa propre structure LYNCH MOB… Rude temps, les maisons de disques ne veulent plus du vieux CUBE…

Pourtant, agréable surprise à l’écoute, l’album sonne « frais » tout en ne révolutionnant pas l’approche de Mr Cube… Pas de vocoder, pas d’autotune, pas de meuf qui chiale sur les refrains, toujours la recette à l‘ancienne mais qui fonctionne toujours. Un peu comme son ex-camarade DR DRE, on ne change pas une équipe qui gagne, on la fait lentement évoluer.

On passe progressivement de l’appréhension à la joie, ca remue des bras dès l’ouverture (SOUL ON ICE) et on continue, d’autant que les 4 guests principaux du skeud (OMG, WC, DOUGHBOY et MAYLAY) viennent relancer la machine à point nommé.

Le disque s’emballe pour une série magique (de URBANIAN track 5 à 10 No Country for Young Men) même si quelques west coasterie inutiles viennent polluer l’ensemble (I REP THAT WEST).

Dommage que dans la 2e partie, l’album s’essoufle, il reste suffisamment convaincant pour que O’SHEA JACKSON, 41 ans, ne soit pas encore envoyé en maison de retraite… De toute façon, y’en a plus, il est condamné à défendre ses terres jusqu’à la mort…

Il a pas l’air parti pour se laisser jeter du Game aussi facilement.

Les modes, les sons, les producteurs, les maisons de disques, les mc’sn’y feront rien, ICE mothafuckin’ CUBE is here to stay !

CHECK / soul on ice

V.aR.os.A

L’OISEAU BLEU « The Battle of The War » (Tôt ou Tard)

Plus qu’un album de la semaine, c’est une saga incroyable et de toute beauté que l’on te propose sur les ondes de Radio Béton, cette semaine.

Chaque jour, tu pourras entendre les aventures de ce héros plumeux qu’est L’OISEAU BLEU. Un oiseau incroyable, intrépide et loyal qui se raconte dans ce premier épisode : « The Battle of the War ».

Cet album waterproof et bigarré est un mélange de conte et de musique. 2 heures de spectacle (car L’oiseau bleu, c’est aussi du spectacle) condensées en 66 minutes de bonheur et de joie burlesque et enchanteresse. Une sortie Tôt ou Tard qui tombe à pic pour contrecarrer l’effervescence de l’autre Harry Potter, qui tente d’envahir la cité tourangelle et la planète tout entière – sans espoir aucun face à cet incroyable, intrépide et loyal Oiseau Bleu.

Des larmes, des rires, des brûlures et des bains de graisse de bÅ“uf, des porcs-épics et des girafes sans colonnes vertébrales mais aussi une bande de chômeurs envahisseurs de Suisse, sans oublier un verre de lait équivalent à un verre de lait, et j’en passe des vertes et des meilleures.

Côté musique, l’Oiseau Bleu te balade entre des ambiances 80’s, western-spaghetti, ton cours de flûte de 6ème jusqu’au raggamuffin assumé.

Le tout vendu dans un Super Mega Pack (traduction : pochette surprise) dans lequel tu trouves une BD de l’Oiseau Bleu sauve New-York (dessiné par lui-même), un poster géant de plusieurs hectares et plein d’autres magiques surprises.

Un seul AVERTISSEMENT : L’abus de l’oiseau bleu peut entraîner des conséquences incontrôlables et faciliter le transit automnal.

Bravo L’oiseau !

Indices : L’Oiseau Bleu a également d’autres vies dans ce monde. Il s’appelle aussi Paco chante la paix, Perceval, ou encore Arnaud Aymard.
Cherchez l’énigme…

Réécouter son Interview Surprise ici : http://www.radiobeton.com/www/spip.php?article2596