ZËRO – Hungry Dogs (In The Backyard)

La Chronique Mowno

Rock décomplexé

On était résigné, sans le moindre espoir de pouvoir ré-entendre un jour de la part d’un groupe français un album totalement libre qui puisse répondre à la perfection. On y avait pourtant cru en de multiples occasions, et cela aurait été le cas si, à chaque fois, le disque en question n’avait pas été plombé par quelques morceaux dispensables. Comme souvent dans ce genre de situation, la persévérance se voit récompensée lorsqu’on n’est plus dans l’attente: la bave aux lèvres et la laisse bien tendue, Zëro sort “Hungry Dogs (In The Backyard)”, un troisième album qui mord le rock français si profond qu’il en gardera assurément longtemps des cicatrices.

Une telle oeuvre, variée mais à l’indestructible cohérence, sans aucun faux pas, il fallait forcément qu’elle soit signée par quelques vieux de la vieille, des mecs avec assez de bouteille et de talent pour venir rappeler aux jeunes branleurs qu’il leur faut d’abord apprendre à faire des ricochets avant d’avoir la force de balancer un parpaing comme celui-ci. Pourtant loin d’être de tels donneurs de leçons, seulement habités par la ferme volonté de toujours se renouveler, de porter leur musique plus haut qu’elle ne l’était déjà en donnant corps à chacune de leurs idées, les lyonnais décrochent la timbale avec l’air de ne jamais l’avoir visée. Depuis longtemps planqué derrière cette humilité type du musicien sachant pertinemment que sa musique ne rimera jamais avec autre chose que sa propre notion de plaisir, Zëro passe donc encore un nouveau cap en s’autorisant tout.

Ainsi, il joue intelligemment (”Fast Car”), bidouille avec délicatesse et inspiration (”Clown In a Crowd”), refuse constamment la facilité sans jamais céder à la complexité (l’imparable “Speedball”), respire pour mieux retenir son souffle (”Cracker’s Ballroom”, “Queen Of Pain”), chante parfois, mieux que jamais de surcroit. Sans compter que, pour finir de mettre cette approche unique en valeur, le combo s’amuse à balancer l’auditeur entre diverses ambiances qui lui vont toujours bien au teint, qu’elles soient ambient (le délicieusement hypnotique “Hackin’ Around”), ou à l’intensité furieuse (tribale sur “The Trap”, noise pour “Feast Of Freaks”). Voilà un coup de maitre qui mérite définitivement d’être écouté plutôt que d’être lu. Dégagez maintenant, les chiens sont lâchés.

À écouter sur Ici D’ailleurs et toute la semaine sur Radio Béton!

A.S.M – « CROWN YARD »

A.S.M (A STATE OF MIND) – « CROWN YARD » (Lab Oratoire/Third Culture)

C’est l’histoire d’1 Anglais (Fade), d’1 Allemand (FP), et d’1 Canadien (Green T) qui après avoir répandu la bonne parole avec leur formidable 1er album « PLATYPUS FUNK », reviennent avec cet album haut en couleur, « CROWN YARD ».

Les « Gentlemen Hooligans » comme les a surnommé la presse spécialisée rendent hommage à la Blaxploitation, donc à la culture noire des années 70. Album sentant bon les relents douteux des artères coupe-gorges des grosses métropoles Américaines filmées tant de fois par Melvin van Peebles.

Justement, parlons en de la blaxploitation. La musique de A state of mind aurait largement pu être la Bande son du SHAFT de Gordon Parks, voire de son remake sorti en 2000. Alors imaginez un peu cette ambiance toute droit sortie du Jeu vidéo Driver ou d’un film de Tarantino, où le tueur supprime un jeune dealer en écoutant un morceau comme « Splice the mainbrace » ou le morceau soul « Limbo » qui termine cet album.

Vous l’aurez bien évidemment compris: C’est de la funk dont il s’agit ! Avec une pincée de hip hop à l’intèrieur (« Rhodes less travelled » qui rappelle l’Australien TRUE LIVE, par exemple ou « Lovelife »).

D’ailleurs le grand WAX TAYLOR avait su ferrer le bon poisson en les invitant à faire sa première partie sur une tournée Européenne. Ca a propulsé nos 3 gaillards en studio pour l’enregistrement de leur 1er album. Comme quoi, tout n’est pas seulement une question de piston, il y a le talent aussi.

En tant qu’avocat, je vous conseille vivement de mettre ce « Crown yard » dans vos lecteurs Cd de votre automobile dénuée d’amortisseurs, achetez vous un chapeau et prenez vous, juste une seconde, pour Samuel. L. Jackson en fermant les yeux. Vous allez voir, ça marche !!

Comme dirait mon neveu « Cet album, bordel, il est juste énorme quoi ! » Alors si tu le dis mon gars…

ELAN : S/T (Monkeytown)

Du « Off-Beat » trop « Up Cool », et pour un premier album, pratiquement un coup de maître.

eLan « Benson Bridges » (MONKEYTOWN 012) by Modeselektor

Histoire de mettre un peu les choses en place, allons vous expliquer ce qu’est le « Off-Beat ». Pour vous la faire rapide, c’est une déclinaison post-futuriste du Hip-hop, qui, la plupart du temps, ose des complexités de structures et dont le charme réside dans le contretemps des rythmiques. En clair, c’est plus extrême qu’un Madlib et cette façon de faire laisse toujours autant des traces. Comme par exemple le premier album du producteur Anglais Lone ; la vision étoilé du label Brainfeeder et aujourd’hui, le natif de San Diego « Elan ».

eLan « Bleep Bloop Brrrrmmp » (MONKEYTOWN 012) by Modeselektor

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce producteur vient de nulle part, il ne culmine pas les Blogs mais pourtant ! Fraichement signé sur le label de Modeselektor et auteur d’un premier Ep (Bleep Bloop Brrrrrmmp) étonnant d’efficacité au milieu de l’année, il ne dérange pas la concurrence. Et puis, d’un côté quelle concurrence vous allez me dire, sachant qu’il fait partie du collectif de musicien/vidéaste « Wediditcollective » avec Shlohmo …

eLan « Dry Lemons » (MONKEYTOWN 012) by Modeselektor

Possédant peu de temps mort et d’ennui, l’album repose autant qu’il frappe fort. Une façon d’écrire ce style « Off Beat » qui fait suite naturellement avec l’album de Samiyam, tant son rapprochement est sincère, à la différence que les morceaux sont plus longs et gagne de souplesse. Des influences autant marqué par le P-Funk « Downtempo » (Good High) ; l’Electro-Funk robuste, teinté de touche à la The Neptunes (Shoot The Beam) ; l’ouverture qui claque sévère, pour un Hip-hop avec un univers prenant (I Can’t Breathe) ou le plus classique roulement d’une base Hip-hop mais qui fait la différence grâce à cette touche très musicale, hyper « Bounce » et Soul (Dry Lemons). Il y a un grain et une chaleur très forte, comme gorgé de soleil… mais ce n’est pas de la « Chill-Wave », donc moins neuneu qu’un « Washed Out » par exemple.

eLan « Shoot the beam » (MONKEYTOWN014) OUT IN AUGUST by Modeselektor

Dans le deuxième CD, des producteurs ont totalement réussis les paris des remixes qui apportent un brin d’audace et de transgression. Pour certains, le résultat est plus froid, mais gardant le groove comme le diabolique « Bleep Bloop Brrrrmmp » remixé par Byetone, pour une Techno carré et millimétré. Herobust quand à lui remixe « Benson Bridges » d’une façon plus classique mais travaillant ce côté ludique et très « Bounce » de l’original. Cosmin TRG fait du Cosmin TRG, c’est-à-dire un pied au Berghaim et l’autre à la Fabric, pour une Techno à la Ostgut. A côté, Modeselektor revisite « Bleep… » d’une façon très enjoué.

eLan « Alligator Snaps – Cosmin TRG Remix » (MONKEYTOWN014) OUT IN AUGUST by Modeselektor

Il est possible (et l’avenir nous le dira) que nous avons affaire à un producteur d’un talent totalement dingue et ce premier l’affirme parfaitement.

http://www.monkeytownrecords.com/

eLan-next 2 last from Ian Berenger on Vimeo.

The Fox Heads – We want to be numb

The Fox Heads, c’est l’association audacieuse de Funken, producteur touche à tout Tourangeau, et le MC Ira Lee, le plus Tourangeau des Canadiens, ou inversement, on ne sait plus trop. En effet, vous êtes peut être déjà familier avec le phrasé hip hop particulier d’Ira Lee pour ses collaborations avec Rubin Steiner et l’album We Are The Future ou encore sur certaines productions de cet autre Tourangeau : Zoën.

C’est donc avec plaisir qu’on retrouve une collaboration de ce genre. We want to be num, album qui sortira le 24 octobre chez Platinum records, croise les genres, que les oreilles s’empressent d’engloutir. Au fil des douze titres irréguliers mais pas inégaux, son électro, basses et voix frénétiques côtoient un esprit pop et des featuring en forme de best of : Mesparrow, Boogers, Pneu, ou encore Piano Chat par exemple. C’est un genre à part qui s’en dégage. Hip hop ? Rock ? Pop ? Peut-être une synthèse, du Hip-Pop ?

Dans tous les cas, la recette, s’il y en a une, fonctionne parfaitement : Gooogle it et son rythme entêtant fait monter la pression d’un cran. Single Friends a la qualité d’un tube pop de grande volée et une générosité sans pareil avec un refrain chanté en chorale, exaltant ! You’re so Broken explore un côté plus sombre, mais se révèle pourtant être le tube dancefloor de l’album. Tits, enregistré avec Mesparrow, est une ode à l’aspect nourricier de la gente féminine, du coup, on est obligé d’aimer ! D’autres morceaux, comme Hater ou Mango in a coconut tree, explore des rythmes plus audacieux et déstructurés.

Mais méfiez-vous, tous ces titres se révèlent entêtants, se font absorber presque immédiatement par votre cortex, ils s’y sentent bien et ne risquent pas de vous lâcher de sitôt. Ca doit être l’influence de l’hospitalité Canadienne légendaire qui fait ça, allez savoir !

THE MONSTERS – « …pop up yours »

THE MONSTERS – « …POP UP YOURS (Suisse – VOODOO RHYTHM RECORDS)

Attention Bombe ! Ce groupe Suisse, de Bern pour être plus précis, est en fait le groupe de REVEREND BEATMAN, patron du label rock n’ roll VOODOO RHYTHM.

Pour la petite histoire, ils se sont formés en 1986, et signent ici leur 8ème album. Ils définissent leur style comme étant du « CHAINSAW MASSACRE GARAGE TRASH PUNK » et sont vêtus d’un sublime costume rouge en velours comme à l’ancienne. Ayant des gouts communs pour la boisson houblonnée et les vieux films de monstres de La Hammer, ils ont eu le génie de rendre palpable cette ambiance moite et horrifique tant chérie par cette maison de production culte de l’age d’or du cinéma Américain d’épouvante. Tellement palpable qu’en écoutant cette galette, on a vraiment l’impression que Leatherface est penché au dessus de nous.

Cet album est un pur joyau de Garage punk Rockab’ vintage, joué avec des amplis Orange et des Gibson des années 60, et 2 batteries. Un album qui a l’odeur des vieux pubs perdus dans des coupe-gorges du East London. Entre le surf de « Ce soir » (En Français dans le texte, messieurs dames), la speedos « Whatcha gonna do » (moins d’une minute 30), la chanson d’amour de rockeur « Cry » ou « baby ok« , ou la reprise inattendue et surréaliste des kraut rockeurs Allemands « THE SCORPIONS » et leur tube qui est connu pour ne pas être célèbre « Speedy’s coming », tout le rock n’ roll des 60’s et des 70’s est évoqué dans 14 perles de pur bonheur.

Ca donnerait presque envie d’aller vivre en Suisse et de mater le remake de « L’Ile du Dr Moreau », mais en fait on vient de me dire dans mon oreillette qu’il y a Val Kilmer dedans et qu’il est vraiment mauvais. Non, sans rire, je vais me contenter d’écouter en boucle ce « …POP UP YOURS » de THE MONSTERS, parce que le véritable TRASH PUNK VOODOO que Ten years after ou les Ramones ont toujours rêvé de jouer, ce sont THE MONSTERS qui l’ont fait !

BOOGERS – More Better

Nous l’attendions tous. La rumeur grondait dans les rues dévastées de notre belle ville. Le peuple Tourangeau était fébrile d’impatience en attendant le nouvel album de leur icône pop : Boogers, le bien nommé. Il est arrivé cet album, et il annonce direct la couleur puisqu’il s’appelle « More Better », « plus meilleur » pour les non-anglophones.

Plus meilleur que « as clean as possible », son second album ? Voilà un pari osé. A moitié relevé d’ailleurs puisqu’à défaut d’être complètement much better, on trouve surtout que cet album est little bit different que son grand frère. Certes, la patte de Boogers reste bien présente, sa voix toujours sur le fil du rasoir, à la limite de la fausse note, qui confère à son chant une tension unique. Certes, il a toujours le sens du refrain qui reste dans la tête, son côté pop qui fait que dès la première écoute, on risque de se le mettre dans la tête jusqu’à la fin de la journée. Certes, on retrouve encore ces guitares saturées, cette énergie rock mêlée à un esprit punk qui le fait souvent finir à moitié nu et en sueur sur scène. Certes, Boogers reste le Boogers que l’on connaît, non il n’a pas vendu son âme aux multinationales du disque (il sait très bien qu’elles disparaîtront avant lui, le boogre), mais en revanche, il a eu envie de s’entourer. Déjà, sur scène, on le retrouve parfois avec un band. Sur l’album, cela se traduit par un son plus propre, mieux enregistré, plus calé. Des accompagnements plus variés (il s’offre la section cuivre de La Ruda sur le morceau « Just a Bad Day » par exemple) qui donne plus de volume à ses compositions. Certains diront que c’est moins spontané, peut-être.

Quoi qu’il en soit, touche-à-tout de génie avec un sens du tube qui n’est plus à prouver, Boogers tape fort et part à la conquête des oreilles encore ouvertes avec ce nouvel album à la hauteur de nos attentes. Entre le tube dancefloor « Broke my bones », la balade entêtante « fishing with daddy », l’électronique « How do you feel now » et la festive « Just a bad day », on a tous un Boogers en nous (bilingue joke inside). C’est l’album de la semaine sur Radio Béton, et vous allez en bouffer encore pour un bout de temps !

THE DECLINE ! – Broken Hymns for beating hearts

THE DECLINE – Broken hymns for beating hearts (DIRTY GUYS ROCK # 7)

Le label Tourangeau commence à faire parler de lui, tant au niveau des concerts que ces punk rockers organisent dans notre bonne vieille de Tours, mais aussi en sortant des disques de qualité. Le dernier en date, celui de SISTERHOOD ISSUE « Return to sender » avait déjà été album de la semaine sur Béton.

Dirty guys rock remettent la sauce en co-produisant cette fois-ci le premier album des Bretons, Rennes pour être plus précis, de THE DECLINE ! – Broken Hymns for beating hearts. Alors au delà du fait que THE DECLINE ! est le titre d’un album phénoménal des californiens de NOFX, il est bon de se rappeler que les Rennais ne jouent point de hardcore mélodique.

Ici, il est question de pur punk rock mid-tempo, principalement influencé par SOCIAL DISTORTION ou US BOMBS.

Album rempli d’hymnes Punks à l’image du formidable « ALWAYS », aux refrains entêtants et tubesques. Ils chantent la vie, avec ses boires et ses déboires avec sincérité et profondeur, menés par un chant fracassé mais en même temps mélodieux à l’image, justement d’un Mike Ness de SOCIAL DISTORTION ou d’un Duane Peters des US BOMBS (avec beaucoup plus de dents quand même…).

Ce « Broken hymns for beating hearts » est un album magique de Punk rock Français, teinté de folk, et cela faisait des siècles qu’un tel punk rock rempli de tubes et de fraicheur n’avait pas frappé l’Hexagone. 13 hymnes à la gloire de la vie, des amis, et de la fête mais sans tomber dans les clichés habituels que le genre peut parfois véhiculer.

Cet album fait suite à leur excellent Ep sur le label CAN Y SAY RECORDS sorti en 2010, et une tournée est d’ores et déjà bouclée afin de fêter dignement avec un public déjà conquis la sortie de cette incontournable galette. Je l’ai toujours dit, Le Punk n’est pas mort, et on en a la preuve, encore, avec THE DECLINE !

A MAN & A MACHINE III

1978, le mouvement punk tel que défini par Malcolm Mc Laren & ses Sex Pistols ne séduit plus. Devenu trop consensuel, il divise le monde de la musique. D’un côté le propos se radicalise pour donner naissance au hardcore si bien incarné par les Dead Kennedys quand de l’autre, l’engagement politique cède le pas à la désinvolture apparente et à l’expérimentation musicale.

La bande son de l’époque se fait désinvolte et désabusée. Bruce Gilbert (Wire) parle de musiciens « guerriers de l’âge de glace ». Ces guerriers se nomment: Cabaret Voltaire, Suicide, Flying Lizard, Moebius & Plank, Throbbing Gristle etc… Que ces noms ne vous soient pas familier est tout à fait normal. N’ayant pour ainsi dire pas de discours, pas de dogme, ces groupes ont en commun d’avoir su résisté au rouleau compresseur de l’industrie du disque et d’avoir ouvert les portes à la musique électronique telle que nous la connaissons aujourd’hui.

Le rock s’envisage comme un laboratoire de recherches nées entre autre du regain de créativité, de la nouvelle vogue des synthétiseurs et des boîtes à rythmes devenus accessibles aux jeunes musiciens. Ici, les machines remplacent parfois le principe même du groupe, dématérialisant ainsi l’orchestration: une vraie révolution musicale est en marche dont le Son Du Maquis nous propose un témoignage en 3 volets.

Cette compilation « A man And A Machine III» rend hommage à cette constellation d’artistes de l’analogique, enfants de Kraftwerk, qui ont révolutionné le rock et la musique en général, préfigurant les courants techno, house, rap, électro, indus… des décennies suivantes. Indispensable à la culture musicale en somme!!

ICEAGE – New brigade

Cher Ian Curtis,

Il semblerait que votre musique déprimante mais ô combien profonde, délicate et violente à la fois inspire les adolescents du monde entier depuis plus de 30 ans. Ca effraie un peu les infirmières scolaires (rapport au suicide s’entend) cela dit, esthétiquement ça passe plutôt bien, c’est élégant, les jeunes s’habillent bien, lisent des recueils de poésie romantique et vont voir des expos.

Aussi je tenais à vous remercier pour avoir enfanté des groupes de post punk bien. Je vous présente ICEAGE. Ils viennent de Copenhague, ils sont à peine majeurs et ont sorti –d’abord au Danemark au début de l’année dans la plus grande intimité- un album de post punk très sombre, aux influences hardcore US 80’s (une poignée de morceaux binaires speed côtoient des chansons pop goth déstructurées) : C’est un peu de Wipers, de Bad brains et de Joy division.

J’en profite pour vous signaler cher Ian Curtis que le truc de copier les nazis a super bien marché. Au fil des années, références martiales et coupes de cheveux bien nettes n’ont toujours pas passé de mode, vous pouvez vous en féliciter, l’album de nos jeunes danois s’intitule donc New brigade, ça claque comme nom pour une nouvelle avant-garde éclairée, et puis ça va de soi surtout.

Quoiqu’il en soit, les morceaux White rune et Broken bone ont l’étoffe de véritables tubes punk, Count me in allie en 1’16 la stupidité du hardcore 80’s et la fulgurance de Wire. Il n’y a rien de fondamentalement neuf donc. On se réjouit cependant que des danois de 17 ans sortent un album comme ça et que des gens l’écoutent.

SHIMMERING STARS – Violent hearts

SHIMMERING STARS – Violent Hearts ( Sub pop/Almost Musique (Paris)

Trio 5 étoiles venant de Vancouver, Canada. 1er album après seulement une démo et un 45 tours seulement distribués chez eux, ils nous assènent un pur joyau d’Indie pop en un peu moins de 30 minutes, comme au bon vieux temps des PIXIES.

Sauf que là, il n’est pas question de Pixies mais de magnifiques Ballades puisées au plus profond des 60’s, directement influencées par des groupes comme THE RONETTES ou les EVERLY BROTHERS. Il y a quelques temps, nous avions rentré à la radio le single des CULTS « You know what I mean », superbe ballade vintage. Pourquoi cette comparaison ? Tout simplement parce l’album des SHIMMERING STARS contient tout simplement 13 « You know what I mean » !!

Asseyez vous dans votre canapé, fermez les yeux, et imaginez 2 secondes DINOSAUR JR enregistrant des reprises de CHRIS ISAAK avec BRIAN WILSON ou BRIAN JONESTOWN MASSACRE arrêtant l’Héro pour carburer aux Fraises tagada.

Ce « Violent hearts » de ces étoiles déjà montantes est un véritable chef d’oeuvre vintage, beau, tout simplement. 13 morceaux pour dire Je t’aime !! Bref, cet album va, sans nul doute, devenir un classique !!!