HOODED FANG « GRAVEZ »

HOODED FANG « GRAVEZ » (FULL TIME HOBBY/PIAS FRANCE) Sortie le 27/05

Il fut un temps où l’album d’un autre groupe Canadien, SHIMMERING STARS (l’album « Violent hearts ») avait été album de la semaine, et surtout, je ne vais pas vous mentir, mon album préféré de l’année 2011 (vous n’avez qu’à vous reporter directement à la chronique de cet album dans la rubrique « disque de la semaine » sur le site de la radio).

Telle ne fût pas ma stupéfaction en découvrant cet album très prometteur après l’écoute du 1er single « GRAVEZ ». Stupéfaction ? Oui, c’est le mot, c’est de l’indie pop qui tue sa race, oscillant entre le côté vintage – surf justement des Canadiens sus-nommés, mais aussi avec le côté pop punk garage de fou à la THE VACCINES. Et inutile de vous dire que THE VACCINES, pour ceux qui viennent de sortir de leur blockhaus à l’instant , sont nos chouchous !!!!!!

C’est la rencontre fracassante entre des groupes comme THE CORAL et BLACK LIPS, voyez ? Des morceaux comme « Wasteland » ou « bye bye land » prouvent qu’il faudra compter désormais sur ces gens venant du froid, et qu’il n’y a pas que leur équipe de Hockey, les Feuilles d’Erable, qui fait des étincelles…

Super album génial sorti sur l’excellent label Full time Hobby, et distribué par PIAS.

A noter qu’ils sont 7 sur cet album. Petite phrase ajoutée comme ça à la fin, histoire de rendre hommage à Laurent Boyer !

ANE BRUN – Songs 2003-2013

Ane Brun « Songs 2003-2013″

Ane Brun, est de retour avec un projet sans précédent, deux ans après la sortie de son album  » It all stars with one ». De son vrai nom, Ane Brunvoll, est une chanteuse, auteur, compositeur norvégienne vivant à Stockholm, à la voix douce et surprenante.

« Songs 2003-2013 » est une rétrospective qui marque ses dix ans de carrière et qui correspond au dixième anniversaire de son premier album « Spending time with Morgan » sorti en 2003.

Il comprend plusieurs de ses meilleurs enregistrements glanant dans le travail de chacun de ses albums, des versions live de ses titres les plus connus. L’album contient des morceaux rares et inédits comme la magnifique reprise de « Neighborhood #1(Tunnels) » d’Arcade Fire ou The dancer de Pj Harvey. On découvre le nouvel enregistrement de « This voice » et « Feeling good » de Newley & Bricusse devenu légendaire grâce à Nina Simone, flanqué de grâce et d’une consistance aérienne par Ane Brun. L’album puise également dans les années 80 avec la reprise de « True Colors » de Cindy Lauper ou « Big in Japan » d’Alphaville…

De nombreux invités sont venus accompagner l’artiste, comme Jose Gonzales sur le titre « Workship », Ron Sexsmith sur « Songs n°. 6 », Peter Gabriel (avec qui elle partage la scène en participant aux tournées) avec la reprise de « Don’t give up » initialement chantée en duo avec Kate Bush ou encore Teitur sur « Rubber & soul » et Sivert Hoyem avec « Lift me ».

Avec des paroles magnifiquement écrites, « Songs 2003-2013 » qui se compose de 32 titres (2cds), est porté par la voix envoûtante et unique d’Ane Brun, par sa folk planante et mélancolique avec des chansons acoustiques à la guitare et d’une ambiance pop jazz.

Cet album, à l’aspect théâtrale, souligne l’évolution de ses premières Å“uvres musicales fragiles jusqu’à son dernier album, en flânant par des arrangements plus téméraires et des enregistrements élégants. Il confirme sa créativité et son talent de chanteuse charismatique sachant mélanger la passion et le drame.

L’album a été publié le 25 mai et sort le 3 juin sous le propre label de l’artiste Balloon Ranger.

Adèle

Divine Paiste – Crystal Waves on a Frozen Lake

Divine Paiste – Crystal Waves on a Frozen Lake

« Notre premier album, à la manière d’un film, a été écrit suivant un scénario. Tant la musique que les paroles s’articulant autour de celui-ci. Un album-concept qui verra le jour sous la forme d’un moyen métrage. Double Pigeon à la réalisation, une centaine de figurants, trois lieux de tournage, pour alimenter une fresque de 43 minutes. L’histoire relative à l’album permettra deux niveaux de lecture : le premier ou l’auditeur-lecteur ne verra dans les paroles qu’un récit fantastique et abstrait. Le second où il pourra établir des liens avec la vie réelle et comprendre les idées, les questionnements et les raisonnements que nous avons voulu développer dans l’album. »

C’est ainsi que fin 2012, Divine Paiste présente leur projet ambitieux. Quelques mois plus tard, le 13 mai pour être exact, les Tourangeaux nous livrent leur galette, intitulée Crystal Waves on a Frozen Lake, sorte d’album-concept. 12 titres, mais également 12 clips, qui se suivent pour former un véritable moyen métrage d’une quarantaine de minutes. Osé pour un premier album. Trois lieux de tournage, la Corrèze, là ou l’album a été pensé, la dune du Pyla et bien sur la région de Tours. Au fur et à mesure des clips, le scénario se met en place, souvent sombre, on y évoque l’autorité, le pouvoir et la pensée unique. On y voit des bastons et des rébellions, et aussi des poivrons aux pouvoirs étranges… L’image est soignée et le tout s’enchaine parfaitement bien.

L’album quant à lui est une réussite, le groupe a mûri et a peaufiné son esthétique, c’est toujours pop, mais quelle pop ! Divine Paiste s’éloigne un peu des influences Franz Ferdinand et autre Arctic Monkeys des débuts et nous livre un album carré, plus travaillé et plus personnel. Si avec ça ils ne percent pas, c’est bien que quelque chose ne tourne pas rond… Les titres sont rapides, rentre-dedans et efficaces. Ca donne envie de bouger, de danser, de reprendre en chÅ“ur les refrains avec eux. Le très aérien « Native Echoes » ouvre le disque et nous plonge en douceur dans l’ambiance de ce Crystal Waves on a Frozen Lake. Cette douceur laisse place au rythme entrainant de « Boreal » et son refrain ravageur. La suite est toute aussi efficace, une forte cohérence se dégage du disque, avec au passage quelques perles : « Major Manor » et son refrain qu’on se surprend à chanter dès la première écoute, et surtout « Strobe Love », morceau central de l’album avec sa basse groovy. La fin de l’album est toujours dans cette même ambiance, jusqu’à la pépite finale qu’est « Dust in the Wild », premier morceau dévoilé il y a quelques mois et qui tourne déjà en boucle sur les ondes de Béton.

C’est bien évidement en concert que ce disque prend toute sa puissance, et ça tombe bien, car Divine Paiste le présentera sous le grand chap’ d’Aucard. Ca se passera le mardi 4 juin, commencez à vous échauffer, car vous allez danser !

Si vous voulez voir les clips, c’est par ici:
http://www.youtube.com/user/divinepaiste?feature=watch

Si vous voulez écouter l’album, c’est par ici:
http://www.deezer.com/fr/album/6552499

Léo

Vampire Weekend – Modern Vampires of the City

Trois ans après le très réussi Contra en 2010, les Vampire Weekend reviennent sur le devant de la scène avec Modern Vampires of the City, leur troisième album. Après les succès public et critique de leurs deux premiers disques, les New-Yorkais sont attendus au tournant.

Courant avril, ils postent sur le net deux lyrics vidéos, deux premiers extraits de l’album avec les titres Step et Diane Young. Deux morceaux surprenants et complètement différents l’un de l’autre. Puis début mai, c’est un live en vidéo, filmé par l’acteur Steve Buscemi qui est posté sur leur chaine Youtube.

Vampire Weekend soigne son retour, et à peine le temps de s’imprégner de ces vidéos live que l’album est disponible (en cherchant un peu). Dès les premières notes de piano et la voix d’Ezra Koening, on sait que l’on va passer un bon moment. Obvious Bicycle, morceau qui ouvre l’album est calme mais puissant, les percussions rappellent le tic-tac d’un vieux réveil, et pendant quatre minutes, l’auditeur se prépare doucement pour la suite, les quelques notes de piano qui concluent le morceau sont parfaites. On accélère un peu avec le morceau suivant, Unbelievers, plus rythmé, plus dansant. Puis on passe à une des véritables perles de l’album, Step, ballade magnifique menée au clavecin, mais qui ne tombe jamais dans la facilité ni dans le gnan-gnan.

Diane Young quant à elle, est le morceau le plus énergique de l’album, très rock’n’roll et avec un solo monstrueux. Même si le vocoder et les effets bidouillés peuvent surprendre, on se prend au jeu. La suite de l’album est peut être moins marquante que ce début parfait, mais elle vaut tout de même le coup. Entre les nappes de sons de Hannah Hunt, les violons de Everlasting Arms et les basses électroniques de Finger Back, les oreilles seront servies. Puis vient une autre perle de cet album, Ya Hey qui nécessitera surement plusieurs écoutes pour en découvrir toutes les subtilités, entre ses chÅ“urs discrets mais indispensables, ses effets sur la voix toujours plus surprenants et enfin ce piano toujours parfaitement placé. Hudson amorce la fin de l’album à coup de grosses basses pour ensuite laisser la place au piano, décidément élément central de cet album, pour l’ultime piste, Young Lion.

Plus une évolution qu’une révolution dans leur discographie, Vampire Weekend nous livre un troisième album qui continue de renouveler avec succès la pop. Exit les rythmes afrobeats, très Talking Heads, des deux premiers albums, place au piano sous toutes ses formes, avec toujours la magnifique voix d’Ezra Koening. Modern Vampire of the City est surement l’album le plus abouti du groupe, et la bonne humeur qui s’en dégage est contagieuse. Ce disque n’a pas fini de tourner.

L’album sort le 14 mai chez XL Recordings

Léo

Rocé « Gunz N’ Rocé »

Rocé « Gunz N’ Rocé » (Hors Cadres – Mars 2013)

Annoncé depuis déjà quelques temps pour qui « follow » Rocé ou Tcho Antidote (qui signe la pochette), « Gunz N’ Rocé » quatrième album arrive trois ans, presque jour pour jour, après « L’Être humain et le Réverbère » son avant-dernier album donc, et un an, la aussi presque jour pour jour, après la réédition de son premier album « Top Départ ».

On commence l’album « En Apnée » et à la première personne du singulier, un titre de présentation classique, débité d’une traite où le rappeur nous rappelle où et comment il se situe face au système face au rap, entre autres, le tout teinté de punchlines bien au dessus de la ceinture ! On passe la deuxième, « La vitesse m’empêche d’avancer », excellent morceau, qui nous parle de cette vitesse que l’on subit malgré nous (« J’ai mis des années à construire un disque, un discours, faut qu’ j’en parle entre une bitch et un p’tit four « )! La aussi le texte file et on se surprend à reprendre son souffle une fois ce deuxième titre finit. La tension redescend sur la troisième piste pour renaître sur « Mon rap ne tient qu’à un fil » avec son instru imposante par ses cuivres et dérangeante par sa bass.

« Assis sur une Pierre » sonne plus jazzy, plus Rocé période « Identité en crescendo », « Actuel », le sixième titre, nous laisse d’abord penser par ses premières notes que Rocé veut jouer sur le terrain des rappeurs mainstream avec une instru (composé par ses soins) « Actuel, ok mais pas à la mode », mais très vite une guitare nous rappelle que le parisien a les pieds sur sa terre, pour tacler ensuite gentiment avec JP Manova (en featuring sur le morceau) les girouettes du rap qui se laissent enrhumer par ce vent qui souffle si fort depuis l’Outre Atlantique. Jusqu’au onzième titre qui clôture l’album, les productions sont également signés Rocé, et c’est là que sera mon petit bémol pour cet opus car si l’exercice est bien réalisé, tout de même, la nuque à tendance a réduire son va-et-vient sur cette fin de disque, la faute aux samples ? Peut-être ? Ou au beat trop souvent coupé pour appuyer des fins de punchline qui d’après moi n’en n’ont pas forcément besoin.

Mais loin de moi l’idée de vouloir mettre l’accents sur les faiblesses de cet album tant les qualités du MC sont multiples.

D’ailleurs d’excellents morceaux sont à noter sur cette fin d’albums tels que « Habitus » ou encore « Magic » en featuring avec Manu Key (qui révéla Rocé par le passé sur l’album « La rime urbaine ») morceau poignant dédié au « Lucky Boy » partit trop tôt, j’ai nommé DJ Mehdi.

Nivek

GABLé « MURDED »

GABLé « MURDED » (Ici et d’ailleurs – MARS 2013)

Il y a des chansons comme « Bohemian Rhapsody » de QUEEN qui sont impossibles à reprendre, il y a des groupes que personne ne peut imiter, pas même Dieu ! GABLé en fait partie !

Ce Trio de Caen, 2 mecs, et une nana au synthé et chant évolue dans une pop hybride, bizarre, psychée, étrange, que seuls ces 3 extra-terrestres savent jouer, ou en parler. Parce que oui, c’est ça la véritable question existentielle que l’on se pose quand on écoute GABLé, c’est « Qu’est ce que c’est que cet OMNI ? (Objet Musical Non Identifié). »

Quand on écoute des morceaux comme « OITRE », PINK CUT », « CINDER » (ce morceau c’est du n’importe quoi génial !!), ou des bizarreries genre « SOLAIRE », on se dit avec fermeté que ces gens ne sont de chez nous, pas de cette planète, pas de ce système solaire…

Mais si, pourtant, ils sont bien d’ici, du Calvados, et de surcroit, ils sont tous les 3 d’une gentillesse hors-temps, ce qui fait dire justement, que GABLé est un groupe pas comme les autres !!!!!!!!!

C’est beau comme le soleil de la Bourboule, ou de Normandie !

DEMON VENDETTA « Guardians of the bitter sea »

DEMON VENDETTA « Guardians of the bitter sea » (DIRTY WITCH RECORDS – 2013)

« La musique surf ne meurt jamais » tel est le crédo de ces vieux marins increvables voire immortels de DEMON VENDETTA, groupe de Surf music instrumentale composé de démons momifiés déjà passé dans les rangs de formations telles que HAWAII SAMURAI, JACK AND THE BEADED FISHERMEN ou encore de THE BLACK ZOMBIE PROCESSION, donc inutile de vous préciser que les mecs qui se cachent derrière tout ça, savent manier les manches ou les fûts.

Venant de Besançon (on dit Besak dans le milieu Keupon) et de Strasbourg (on dit Strasbourg dans le milieu Keupon), DEMON VENDETTA se réclame avant tout des vieux films de monstres à la HAMMER, des films de zombies de ROMERO, des halloween de Big John Carpenter, et de tous les films Z où des cheerleaders très très belles et des quaterbacks décérébrés se font énucléer par un malade psychopathe portant un masque de Ronald Reagan.

Musicalement, le surf de DEMON VENDETTA se situe entre JAGWAR PIRATES, CANNIBAL MOSQUITOS (qui ont eux aussi signé sur le même excellent label) et THE IRRADIATES (qui sont aussi déjà des anciens hawaii Samurai). C’est donc de la Surf music rapide, avec des samples de films nuls et de dialogues improbables !!

A Noter que DEMON VENDETTA seront en concert aux Joulins le 26 Avril en compagnie des sus-nommés JAGWAR PIRATES !

« PURE HORRIFIC INSTRO MUTANT CROSSOVER SURF MUSIC » voilà ce qu’il y a d’inscrit sur la pochette du disque ! Tout un programme, misérables mortels !!

FIDLAR -Fidlar

Quand j’ai annoncé à mes collègues (mais néanmoins amis) que j’avais un album de la semaine « aux influences Black Flag, The Hives, Misfits », la chef s’est jetée par la fenêtre, et Yohan s’est planté un ciseau dans le bras gauche. Non, ils ne rêvaient pas : je rentrais bel et bien un album de punk-rock.

Mais quel album ! Ce groupe, qui vient de Los Angeles, Californie, sonne le grand retour d’un rock’n’roll crade, je-m’en-foutiste, urgent et débile. FIDLAR ça veut dire : « Fuck it dog life’s a risk », donc tout de suite, ça donne le ton. Et ça se confirme avec le premier morceau : Cheep Beer , où on y cause de pils chaude et éventée, de street punk et de nanas. L’album se conclut logiquement sur le morceau Cocaïne. Normal quoi, la vie.

Si on peut réduire donc les quatre garçons de FIDLAR à une vaste blague potache et punk, ça serait bouder le plaisir musical qu’apporte chaque morceau de cet album. Rien n’est à jeter, et si le début de l’album est particulièrement violent, sans grand répit pour nos oreilles et notre jambe droite qui se la joue parkinson incontrôlable, la seconde moitié de l’album explore des sonorités plus variées, avec ce qu’on pourrait qualifier d’une balade country (et punk, sur le titre Gimme Something), ou même bluesy sur Paycheck.

Et si les FIDLAR font figure de jeunes chiens fous avec ce premier album, ils n’en connaissent pas moins leurs classiques. En effet, le titre LDA est en fait un titre inédit et authentique des Ramones, mais reprit à leur sauce. Plutôt cool non ?

Des quatorze morceaux qui composent cet album, on n’en jetterait aucun. Un premier album qui place la barre très haut pour ces nouveaux venus sur la scène punk, et ça fait du bien aux esgourdes !