BLACK LIPS « Underneath the rainbow »

Atlanta, capitale administrative de l’Etat de Georgie, Etat Sudiste des U$A. Atlanta, berceau des confédérés et du Général Lee, et ville d’origine de ce putain de groupe de garage, BLACK LIPS !

7ème album de ces rockeurs complètement allumés à l’acide et à la Pabst Blue Ribbon (la PBR quoi, la bière des punks hipsters crust Américains). 4ème chez Vice records après avoir quitté le label de Portland, In the red.

Les BLACK LIPS disent faire du Flower punk, mais c’est surtout tout bonnement les dignes successeurs des SONICS, groupe mythique des 60’s et surtout, groupe considéré comme le précurseur du mouvement punk. C’est crade à La CRAMPS, c’est punk à La BAD BRAINS, c’est garage à la NEW BOMB TURKS, avec quelque chose (de Tennessee ? N’importe quoi…) en plus, ou de différent, ou en moins, mais quoi qu’il en soit, quand on écoute des morceaux comme « Drive by buddy », « Dorner party » ou cette ballade qui donne envie d’investir dans une Harley Davidson « Boys in the wood », on est en droit de se dire que c’est même peut-être l’album du mois.

Et entre nous, un bon album de garage qui pue la drogue quand il pleut des hallebardes (expression 90’s super géniale) dehors, et bien c’est l’idéal, comme un tatouage de Licorne, ou un t-shirt avec une tête de loup et une pleine lune : ça défonce !

MOGWAI – Rave Tapes

Retour assez chapeau pour les rois du climax.

Je ne suis pas du tout dans le cadre des gens qui adorent le groupe depuis 1996. Pour moi, Mogwai c’est surtout une découverte qui s’est opérée en 2006 lors du festival de La Route Du Rock (St-Malo). Donc une expérience strictement visuelle et auditive. La différence assez claire avec le groupe natif de Glasgow c’est la recherche perpétuelle des atmosphères à la fois délicates et dans une tension souvent subjective. J’ai aussi une certaine distance auprès de leur musique, ne devenant jamais le déglingo « fan hardcore ». Plus le temps avance et plus le groupe s’apprécie comme un bon vin : tout est question de maitrise. Et depuis qu’il s’est avancé vers le cinéma avec des OST sublimes comme « Zidane, un portrait du 21ème siècle » et la série « Les Revenants », le parti-pris artistique s’est transformé en un exercice très fluide sur la narration au cinéma. Et pour le 8ème album, pas question de tomber dans la facilité.

L’attrait de « Rave Tapes » touche la musique électronique, mais très subtilement, avec des moments de progressions synthétiques obscures (Remurdered), armé d’une rythmique très claire. Jamais dans le bourrinage de crâne et dans l’excès du potard dans le rouge, le post-rock classique de « Hexon Bogan » nous met en confiance. Il n’y a rien de transcendant, mais le savoir-faire est là. Les morceaux sont plutôt courts, mais toujours structurés, comme par exemple l’histoire de « Replish », qui fait gronder les synthés, avec l’écriture inimitable des refrains, comme un jeu de question-réponse. « Deesh » transpose un récit de film d’horreur au quotidien, et le positionnement musical et à la fois ultra beau et flippant.
Il y a toujours autant de lyrisme chez Mogwai, qui reste 18 ans après une marque majeure de la musique.
L’album est à écouter en intégralité ici : https://soundcloud.com/rock-action-records/sets/mogwai-rave-tapes/s-Xg3A4
Acheter : http://www.juno.co.uk/products/mogwai-rave-tapes/511888-01/
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COMPILATION COCKTAIL PUEBLO « COCKTAIL DE COCKTAILS »

COMPILATION COCKTAIL PUEBLO « Cocktail de cocktails » (Cocktail Pueblo rds)

Bon, on est en droit de se demander si ces gars de Cocktail Pueblo sont des sociopathes ou des génies, ou les 2. Je pense sincèrement que la dernière réponse leur va comme un gant, ou une chaussette, parce qu’à priori, ils aiment bien les chaussettes, et les déguisements de banane, et de mini-centaure.

Cette compilation sur le thème imparable des cocktails en tout genre réunit quelques stars Tourangelles mais pas que, puisque qu’il y a de l’alsacien dedans, et de l’Allemand aussi, et du Nantais, et même du Coréen, vous voyez le bordel ? Qu’est ce que signifie le thème cocktail ? Tous les groupes ou artistes , ou one man band, ou one shot ont inventé un cocktail, et le chantent fièrement. « Triple Sulfureuse », « Russian Tekila sunrise » , « long long long island », « bières et glaçons », ou encore « Tekila Vouvray » (ça doit faire mal) ou tout simplement « German Beer »…etc… En tout, 22 Groupes/22 inédits/22 cocktails, c’est pas la classe ça ?

Certains groupes se présentent sous un autre nom pour ne pas avoir affaire aux paparazzis quand cette compilation aura franchi les frontières hexagonales, et quand les journalistes de la Corée du Nord ou de la Birmanie voudront savoir quel(s) psychopathe(s) se cache sous le pseudo de BACCARDI CACAHUETES, d’ULTRA BAMBOULE ou encore de FELICITY GREENFIELDS

D’autres groupes comme RUBIN STEINER, ED WARNER, JEAN SEBASTIEN IS BACK ou encore GERMAN COW, ZOEN, JAGWAR PIRATES ou PAPAYE n’ont pas voulu se cacher, parce qu’eux assument totalement leur côté vénal et leur soif de gloire. En ces temps de crise, on ne peut pas leur en vouloir.

En tout cas, compilation géniale faite par des génies ultra gentils et marrants (et très beaux aussi) avec des groupes de copains supers. Compilation disponible lors du festival COCKTAIL PUEBLO, Jeudi 30 Janvier, Vendredi 31 Janvier et Samedi 1er Février (cf agenda).

Et mon rêve le plus fou serait une soirée où tous les groupes joueraient leurs morceaux et où les gens goûteraient tous les cocktails proposés, dont certains je vous l’avoue doivent être complètement immondes ! C’est de la bamboule en boîte !!!!!!!!!!!!!!

VERBAL RAZORS – « S/T »

VERBAL RAZORS – « S/T » (Dirty Guys Rock/DerrickHunter/Subwix records/Flipped up/Dingleberry rds)

Bon, que les choses soient claires : Ici à béton, on aime bien la musique démoniaque, AHA, DR Alban, Twisted Sister…et le Thrash. Le thrash qui va vite, le thrash qui joue fort, le thrash qui headbang !! VERBAL RAZORS (nom tiré d’un morceau d’EXODUS pour situer le cadre !) jouent un thrash old school, quelque peu Crossover. Il faut penser à des groupes comme ANTHRAX, comme SODOM, comme EXODUS (bien évidemment), TESTAMENT aussi sans le côté death metal.

Des morceaux comme « BLOOD IN YOUR HANDS » ou « TEENAGE THREAT TO THE THROAT » sont aussi efficaces qu’une bonne pinte de sang au réveil. « ALL COPS ARE BEAUTIFUL » (hommage ? Clin d’oeil ? au groupe oi 4 SKINS) donne envie de faire des bisous à des licornes et de porter des t shirt obscènes de MEGADETH, et « HARD BOILED HEAD » prouve une fois de plus que les « chevelus » ne sont pas que des idiots satanistes qui ne savent pas jouer !!

A Noter au passage que la superbe pochette de cette galette (dispo en version vinyle accompagnée de la version CD pour les hommes de cro-magnon qui ne possèdent toujours pas de platines disques) a été dessinée par l’excellent Matthieu de FREAK CITY (Bordeaux).

Et dire qu’à la base, ces gens voulaient faire de l’afro-zouk-beat, mais qu’ils ont conclu un pacte débile avec une personne bizarre et qu’ils se sont bien sûr fait avoir…Aaaah, que le monde est bien fait !!!

Toutes les infos sur : www.dirtyguysrock.com

PAS D’ALBUM DE LA SEMAINE !

Pas d’album de la semaine cette semaine !!

Mais ne désespérez pas, il y aura sûrement un nouveau disque sur le podium très prochainement.

Sinon, écoutez le BETON FRAIS tous les lundis de 17H à 19H où la crème des crèmes des animateurs de Radio Béton vous présentent les formidables nouveautés qui intègrent les bacs de la radio !

FUMUJ – « S/T »

FUMUJ – S/T ( Autoprod/L’autre distribution) 12 Novembre 2013 !!

Des « journalistes » de la presse musicale leur posent souvent cette question : «mais qu’est ce que FUMUJ signifie ? ». C’est pas vraiment cela le plus important à savoir de ce groupe Tourangeau, hein ? Le plus important, c’est que cet album est leur 4ème, et que je ne sais pas de quelle force ils ont abusé, mais ils sont encore plus vénères qu’avant.

Des changements de line –up entre le précédent « Drop a three » et celui-ci, des changements de label aussi, n’ont pas brisé l’envie de ces mecs de repousser leurs limites, d’aller encore plus loin, « d’aller à l’extrême limite » quoi (faut toujours citer AB Productions). Romain, le batteur, est passé aux machines, remplacé derrière les fûts par Fred, ex SLEEPERS (et là, en apprenant ça, on tire en l’air !) et ce gazier frappe comme un bucheron sourd !!

Bon, sinon, la zic dans tout ça ? Entre le formidable « Zombies » (j’adore Romero mais ça ne parle pas de ça…), le très très beau
« Flower fable » , ou le très réaliste « Can ‘t walk straight » qui parle de cuite (et tout le monde se reconnaitra dans cette chanson), cet album de Fusion hardcore noise au chant hip hop génial de Pierre (qui officie aussi dans Chill Bump) comporte des textes intelligents, conscients du monde parfois très laid qui nous entoure, à connotations parfois politiques, ou tout du moins un petit peu engagés.

J’ai complètement oublié de préciser aussi que la pochette a été dessinée par Guillain le Vilain qui s’est chargé aussi du poster dépliable à l’intérieur de ce disque, comme CRASS à l’époque, et ça, c’est méga keupon !

Allez, sur ce, moi je file ré-écouter ce disque pour la 5ème fois, et je sais toujours pas ce que veut dire Fumuj !!!

Une émission spéciale pour les radios Férarock leur est consacrée. RADIO BETON vous la diffuse avant la diffusion officielle, MERCREDI 20 NOVEMBRE à 17H, et JEUDI 21 NOVEMBRE à 13H.

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Guilty Simpson & Small Professor – Highway Robbery

Guilty Simpson & Small Professor – Highway Robbery

– Sorti le 24 septembre sur Coalmine Records

Bordel ! Ça fait du bien un album de hip hop comme ça. Vieux con avant l’heure, j’ai toujours eu du mal avec cette nouvelle vague de hip hop US qui faisait la part belle dans leur production à des sonorités trap, dubstep et grime. Un flow ralenti à l’extrême, les basses mises en avant d’un ego trip plein d’insultes des textes (ouais okay on dit qu’aux États-Unis le mot « fuck » remplace la virgule, mais bon quand même, putain !).

Pas de ça avec Guilty Simpson, MC venu de la très prolifique scène de Détroit (dans sa jeunesse il y côtoya la crème d’ailleurs avec Eminem ou encore Slum Village), et Small Professor, producteur de Philadelphie, qui n’a pas pris son pseudo uniquement en honneur à Large Professor mais aussi parce qu’il est réellement tout petit (comme quoi Passe-Partout n’a pas le monopole de la musique réduite). On parle ici de hip hop s’axant plutôt sur des samples à l’ancienne avec ce qu’il faut de boucles de bon vieux classiques funk et soul. Une base amenée par les pionniers du hip hop (genre Afrika Bambaataa ou les Sugarhill pour ne citer qu’eux).

Attention toutefois à ne pas croire que Guilty Simpson et Small Professor se sont contentés de copier les vieilles recettes. L’album sonne aussi avec son temps et si les samples funk et les scratches font bien old school, ils sont associés à des sonorités modernes (un bon tapis de basse vibrante sur Get That Pay rajoute à l’ambiance oppressante, des violons s’entendent sur I’m the City et The Easiest Way) comme on peut en retrouver dans des productions plus récentes du style des Cunninlynguists ou leurs voisins de Slum Village, justement. Toutefois là où la sauce prend le mieux, c’est sans conteste sur le titre It’s Nuthin en featuring avec AG. Une boucle blues/funk qui s’enrichit de voix soul sur le refrain, le flow irréprochable de Guilty Simpson et la voix plus claire de AG font passer le titre en deux temps, de l’oppression à un relâchement presque lyrique. Du lourd.

Un très bon album donc, quoique court (24 minutes seulement pour dix titres desquels on retranche deux skits) et qui sonne un peu différent des grosses productions U.S hip hop qui sortent depuis plusieurs mois. Merci, Guilty Simpson ! A noter qu’il sera en Europe jusqu’à la mi-novembre accompagné du tout aussi excellent producteur Apollo Brown. Malheureusement, aucune date en France n’est prévue, alors je remets l’album en boucle.