G.BONSON – The Dust & The Incense

Après de nombreuses collaborations tourangelles et un premier album chez LZO, G. BONSON nous revient avec le EP THE DUST & THE INCENSE.

Les références au funk qui fourmillaient dans son précédent opus se font plus discrètes tout au long des 7 titres qui composent ce disque et le côté shinny qu’on lui connait si bien, laisse place ici à une ambiance plus cold, plus distante. Si les fondamentaux de l’Abstract Hip Hop sont toujours de rigueur dans les compositions de G. BONSON, comme dans les morceaux ELEPHANTESQUE et PACHYDERM CHARMER, il semble avoir contraint quelque peu son style à l’expérience, au dépaysement. Il lui fallait pour cela d’autres horizons. Le regarde est donc porté à l’est, certainement par hasard, vers l’Inde.

Le temps d’un disque donc, à la manière d’un exercice de style (ceci n’est pas une insulte), G. BONSON nous fait le coup des sitars, des barrissements d’éléphants et autres bansurî. Puisant dans cet imaginaire sonore oriental (ceci n’est pas un documentaire), il réussit assez bien son alliage, sans tomber dans le cliché, ni perdre son identité musicale.

Le morceau, bien nommé, THE SOUND OF THE SITAR (le clip ICI) accentue encore un peu plus cette ambiance et révèle l’évidence d’une influence, semble-t-il sous-jacente chez le compositeur ; celle de l’Angleterre. Dans ce morceau haletant, entre PRODIGY et les frères CHEMICAL, on s’imagine facilement dans une course poursuite d’un film de GUY RITCHIE dans le quartier londonien de Southall et l’on se rappelle les très belles heures des groupes anglais des 90’s, notamment ceux signés chez Ninja Tune.

Un disque qui sonne comme un voyage, éphémère et mémorable. Vivement le prochain.

Mention « J’kiffe à la race » pour le morceau BAZAAR BALL.

>> Chronique by Guillaume du label Un Je Ne Sais Quoi.

G. BONSON – The dust and the incense

Après de nombreuses collaborations tourangelles et un premier album chez LZO, G. BONSON nous revient avec le EP THE DUST & THE INCENSE.

Les références au funk qui fourmillaient dans son précédent opus se font plus discrètes tout au long des 7 titres qui composent ce disque et le côté shiny qu’on lui connait si bien laisse place ici à une ambiance plus cold, plus distante. Si les fondamentaux de l’Abstract Hip Hop sont toujours de rigueur dans les compositions de G. BONSON, comme dans les morceaux ELEPHANTESQUE et PACHYDERM CHARMER, il semble avoir contraint quelque peu son style à l’expérience, au dépaysement. Il lui fallait pour cela d’autres horizons. Le regard est donc porté à l’est, certainement par hasard, vers l’Inde.

Le temps d’un disque donc, à la manière d’un exercice de style (ceci n’est pas une insulte), G. BONSON nous fait le coup des sitars, des barrissements d’éléphants et autres bansurî. Puisant dans cet imaginaire sonore oriental (ceci n’est pas un documentaire), il réussit assez bien son alliage, sans tomber dans le cliché, ni perdre son identité musicale.

Le morceau, bien nommé, THE SOUND OF THE SITAR (le clip ICI) accentue encore un peu plus cette ambiance et révèle l’évidence d’une influence, semble-t-il sous-jacente chez le compositeur: celle de l’Angleterre. Dans ce morceau haletant, entre PRODIGY et les frères CHEMICAL, on s’imagine facilement dans une course poursuite d’un film de GUY RITCHIE dans le quartier londonien de Southall et l’on se rappelle les très belles heures des groupes anglais des 90’s, notamment ceux signés chez Ninja Tune.

Un disque qui sonne comme un voyage, éphémère et mémorable. Vivement le prochain.

Mention « J’kiffe à la race » pour le morceau BAZAAR BALL.

ED WARNER – Apocalypse buddies

J’ai bien l’impression que Tours est une putain de ville de loubards.

Une cité remplie de fous furieux qui dealent des trucs pas clairs devant le Lucullus. Des gars craignos qui viennent de la Riche ou de coupe-gorges comme St Branchs ou Montbaz. Des monstres que nul ne peut regarder dans les yeux tant ils sont animés d’une fureur inhumaine. Ils crament leur existence chaotique dans l’alcool et l’argent facile et défient en permanence leur destin comme des chevaux fous au volant de leurs zx commerciales.

Parfois, certains d’entre eux laissent en passant le témoignage poignant de leur sensibilité à fleur de peau, comme Apocalypse buddies, le premier LP des tourangeaux d’Ed Warner.
Ed Warner c’est une sorte d’Agence tous risques du 3-7, mais en encore plus cool. Bad boys de jour comme de nuit, valeureux guerriers du punk rock qu’il neige ou qu’il vente, ils sortent enfin leur premier album, après un premier EP qui avait laissé la France entière sur le carreau.

Morceaux courts et directs, comme le veut le style, avec par petites touches des lueurs de génie, comme par exemple une intro composée par Satan lui-même (Crimes), un riff à la Mickael Schenker (From here to eternity), une dance part de sales gosses (What’s the point), NRA ressuscités (Dan Marino was a punk).

Ma préférence toute personnelle va à Drama of my life, entre fast, punk rock et crust. La tonalité crust tient beaucoup au chant, aux influences marquées par le powerviolence et le crust: monocorde, haut perché, phrases courtes et sèches, assénées avec colère et amertume.

En écoutant Apocalypse buddies, j’ai repensé au morceau No excuse de NRA. Ca veut dire beaucoup j’ai l’impression. Apocalypse buddies est un album de punk rock idéal: sec, franc, direct, habité et speed. Jamais geignard ni donneur de leçons, toujours léger, sur le fil. L’insolence et l’humilité de ceux qui savent.

On peut être grâcieux en bermuda vous savez.

Bref, si vous aimez Roadhouse, la NFL, boire du whisky à mains nues, La Chèvre et Turbonegro. (déjà vous êtes cool) ce disque est pour vous.

Merci Ed Warner et longue vie au punk rock de voyous.

Coeur avec le coeur.

Homeboy Sandman – Hallways

Voici un Emcee qui marche tranquillement, sans en faire des tonnes, et qui se démarque par une façon d’exprimer la vérité dans l’histoire du Hip-Hop. Et sur le label Stones Throw, des énergumènes comme lui, il y en a : il n’y qu’à entendre Jonwayne pour comprendre que l’artistique a une place importante, la durée aussi. Homeboy Sandman en est à son deuxième album, après de nombreux maxis et des hommages malin et précieux comme ce Kool Herc : Fertile Crescent, écrit avec sincérité pour un des auteurs de la culture Hip-Hop. En parallèle, il écrit pour le Huffington Post & Gawker. Un regard différent au final, qui joue beaucoup sur l’ampleur de son album.

La barre est très haute, la distribution aussi, mais tout en maintenant un côté terre à terre dans sa sensibilité. Marchant avec une nonchalance très plaisante à entendre (son flow est calme, il fait des pauses et parle parfois tout en maniant l’humeur avec une belle précision), sa vie ressemble parfois à une folie douce (Problems), mené par le producteur Knxwledge, qui nous prouve avec son écriture jazz & déviante qui sera le Beatmaker des prochaines années. Hallways est d’une cohérence totale et ne pose aucune difficulté d’écoute, et devient assez vite indispensable au vue des changements d’ambiances qui jalonnent l’album. Personal Ad est assez ludique pour le prendre au deuxième degré, un peu comme un Slick Rick des débuts. Le cinéma est aussi à l’honneur dans un Stroll magnifié intelligemment par un sample de Ennio Morricone, époque Giallo 70’s. Refrain au sommet des nuages pour un des exemples de la puissance de l’album. Clin d’Å“il malin au Jacksons Five dans 1,2,3 qui ouvre l’album, ou le Emcee joue avec la mélodie du morceau original, sous un Boom-Bap qui claque. Le cynisme de America, The Beautiful joue avec la fluidité de l’instru signé par DJ Spinna, qui par son expérience n’a rien à prouver. Les invités comme Blue ; Oh No ; J-Live font le taff, dans la retenue, tout simplement.

Le final plonge un peu plus profond dans l’image des Etats-Unis avec une production squelettique, ou juste une guitare acoustique et quelques variations mélancoliques et montre à quel point ce disque est différent et varie avec ses humeurs et les nôtres. Un niveau incomparable pour un disque qui l’est agréablement.

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Asocial Club – Toute Entrée Est Définitive

Il m’est en fait difficile d’écrire une chronique concise sur l’album de « L’Asocial Club – Toute entrée est définitive » et ce pour plusieurs raisons tout d’abord il faudrait vous faire une description de l’état du rap en 2014 et je n’en n’ai pas très envie. Ensuite il faudrait vous vanter les qualités de chacun des protagonistes qui forment ce super-projet, mais je préfère que tu ailles écouter par toi même.

Je vous fait tout de même les présentations, derrière les platines Dj Kozi et derrière les micros Casey, Vîrus, Al et Prodige. On peut noter aussi la participation de B.James (« Ghetto Music ») et celle de Rocé, initialement membre du projet, (« Creuser »). Autre membre de l’ombre de ce projet Tcho Antidote à la réalisation des clips et de l’artwork et qui a permis cette réunion d’Expendables.
Ces noms ne vous disent peut-être rien ou alors au contraire ils vous évoquent ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le rap en France.

L’idée de base était de faire un plateau, une scène commune mais vite l’idée d’un album sous le nom d’Asocial Club commencera à être annoncée sur les différents réseaux sociaux (début 2013).

Des asociaux qui décidaient de se réunir forcément on se doutait que le résultat serait fumant.

La galette tant attendu sortira fin juin 2014 dans les Fnac les plus averties, pour les autres on devrait voir début septembre l’album bénéficier d’une redistribution.

Après une intro concoctée par Dj Kozi on retrouve le titre « La putain d’ta mère » qui ouvre l’album. Al commence les hostilités et dès la première phrase on pourrait presque trouver l’essentiel, le résumé parfait pour définir la mentalité de cette nouvelle ligue de justiciers : « Les gens mettent tout le monde dans le même sac, j’ai honte de dire que j’rappe ». C’est ensuite au tour du cerbère le plus flippant du rap français (Casey, Al & Vîrus) de mordre à pleine dents les gorges de quelques rappeurs, pseudo-puristes ou celles des différents acteurs du milieu qui tentent de garder les commandes du hip hop en France sans en comprendre l’essentiel. (« 99% »)

5ème piste, on s’autorise un peu d’air sur un morceau plus léger, « Anticlubbing », qui vous permettra enfin de comprendre le calvaire que vous faites vivre à ce pote (moi!) qui vous dit systématiquement NON !! quand vous voulez le traîner en boîte !

S’en suit un des titres les plus massifs de l’albums : »Mes doutes ». De nouveau mené par le trio Al, Casey & Vîrus. Titre qui trouve un écho sur la dernière piste de l’album « Creuser ».

Le reste est à l’image des thèmes abordés habituellement par chacun des MC’s on pense au morceau « Chez moi » de Casey en écoutant « L’hiver est long » ou encore à son titre « Quand les banlieusards sortent » en écoutant « Je hante ma ville ».

Côté beatmaker on retrouve les habituels Héry , Laloo, Banane et Saxe.

J’ai encore plein de choses à vous dire sur cette album mais le mieux sera de vous en parler à l’antenne et de vous le faire découvrir toute la semaine, 2 fois par animation !!

LONE – Reality Testing

Une réalité gagnante à tous les coups

Chaque sortie de l’Anglais Matt Cutler est un événement, et ceci depuis 2008. Avec son deuxième album « Lemurian » il esquissait avec une certaine naïveté les contours d’un style brandissant les arpèges de Boards Of Canada avec le Hip-hop Crunchy et roulant dans la masse abstraite. La touche de l’auteur n’a jamais fait un seul dérapage sur les six albums, et chaque évolution symbolise au final une béatitude de plus en plus bluffante. En donnant toute son émotion et en ne forçant jamais le trait, Lone s’inscrit dans la tradition des artistes les plus singuliers du paysage électronique anglais, avec Burial & Mount Kimbie. Et tout porte à croire qu’avec son dernier album, il restera dans les mémoires pour un bon bout de temps.

En effet, « Reality Testing » épure le résultat de plus de sept ans de productions, en jouant avec les gimmicks synthétiques qui sont sa marque de fabrique, jusqu’au passage assez inédit des textures Jazz & Bebop. Avec une construction qui prend son sens et qui ne sonne jamais le glas de la répétition, il apporte une fraîcheur supplémentaire et une chaleur dans les sons qui donne un feeling vraiment excitant sur chaque morceau. La façon dont il joue du clavier sur le sublime instrumentale Hip-hop « 2 Is 8 » ou la Detroit-House très Funky « Begin To Begin » le range dans la catégorie des musiciens de Jazz qui donnent du relief, Herbie Hancock en premier. Le plus mélancolique « Jaded » avec sa mélodie en forme de boite à musique s’impose comme un morceau de Downtempo classieux, symbolisé par un coucher du soleil. Quand le uptempo s’opère, « Vengeance Video » se laisse hypnotiser par son clavier purement House, son charley Jazz et sa progression qui Bounce à chaque seconde, et « Restless City » avance tranquillement sur une base Jazz hyper efficace. Le tempo balance de chaque côté, les claps partent en sucette jusqu’au moment ou un synthé Funk donne le Groove parfait pour donner de la saveur au morceau. Impossible d’oublier un morceau ici, tant ils sont cohérents et forment un tout. On pense surtout aux incroyables « Aurora Northern Quarter » et « Airglow Fires » à la construction alambiquée, mais qui synthétisent le son de Matt Cutler. Sur le Dancefloor, le dernier arrive de nulle part à la première écoute, et restera comme un classique de notre époque.

Album parfait pour faire découvrir la musique électronique à ceux et celles qui rechignent , tant il propose avec une accessibilité déconcertante ce qu’on attend d’un album musical, dans le sens noble du terme.

ACHETER / SOCIAL / LABEL

STEEL PANTHER – All You can eat

(2014 – Open E Entertainment)

Nous n’avons jamais de hardrock en album de la semaine. Ceci est une hérésie je vous l’accorde, mais il y a une explication à cette constante absence : le hardrock est pour beaucoup une musique ringarde jouée par des gens ringards qui s’habillent comme des ringards. Mais lorsque l’on écoute n’importe quel morceau des Californiens de STEEL PANTHER, on ne peut s’empêcher de crier au génie !!!

Années 80-90 : Le hard rock et le glam sont en plein boum. Des groupes comme MÖTLEY CRÃœE, DEF LEPPARD, POISON, SKID ROW ou encore CINDERELLA remplissent des stades, et par la même occasion détruisent des chambres d’hôtels et ont des relations sulfureuses dans les loges avec des fans, parce que tel est l’esprit, parce que tel est le but …

L’abus de drogues et d’alcools en tout genre a toujours été l’une des marque de fabrique de ce style musical qui a remis au goût du jour la célèbre maxime de Ian Dury « Sex, drugs and rock n ‘roll ». Les Californiens en moule-burnes léopard de STEEL PANTHER ne dérogent pas à la règle et le font à fond les ballons !!!

Ne cherchez pas de politique ici, il n’y en a point ! Les sujets sont relativement au ras des pâquerettes, cela ne parle que de filles (à moitié à poil bien évidemment « GLORYHOLE », de fiestas infernales à base de 1 000 000 de bières et de 3 tonnes de Marijuana « PARTY LIKE TOMORROW IS THE END OF THE WORLD », ou de billets verts « IF I WAS THE KING »

Alors, ceux qui étaient nostalgiques de tous ces groupes cités dans cette chronique, et bien c’est chose faite : la relève est assurée !