BRAT PACK – Stupidity returns – Shield recordings

Nijmegen, CA

Comme je vis dans un endroit où le punk rock fait l’objet de 85% des conversations, il est évident que j’avais entendu parler de Brat Pack, groupe hollandais formé en 2006, avec des ex et actuels membres de Citizens Patrol et Frightening Fiction. Ils ont d’abord été désignés meilleur groupe live européen par des amis qui avaient partagé la scène avec eux. Je cite :
« Ils nous ont mis une grosse raclée.»Dans un second temps, leur superpuissance a été saluée sur un autre terrain (l’alcool, ndlr) par un ami qui les avait fait jouer. Je cite :
« Ils m’ont couché. »

Je passerai les détails, restait que dans ma tête le mythe Brat Pack était construit, c’était de vrais sales gosses qui même ivres morts mettaient tout le monde à l’amende, jouaient comme des brutes en faisant des gros fucks au public, pour ensuite rentrer chez eux en skate board. (=cool, ndlr)

Du coup, dès les extraits du nouvel album disponibles sur leur bandcamp, on s’est précipité tous fans qu’on était, et on n’a pas été déçus : suivant en partie des pistes déjà esquissées dans le premier album (Hate the neighbours) –punk rock teigneux et rapide, une batterie très breakée, chant qui crache, guitare s’inscrivant dans une esthétique plutôt rock’n’roll et solos plutôt travaillés – Stupidity returns élargit les possibilités en exploitant encore davantage la variété d’influences et de possibilités rendue possible par un groupe assez hétéroclite. RKL (Rich kids on LSD , groupe de punk hardcore formé en 1982 à Montecito, Californie, ndlr) semble une influence assez évidente et en règle générale Brat Pack sonnent complètement West Coast malgré les minimes influences DC HXC (hardcore de Washington DC, ex. Minor Threat, ndlr). Mais lorsque j’ai avancé cette théorie, on m’a assez vite signifié que j’oubliais mes fondamentaux. Je cite :

« Surtout tu vois, l’influence c’est S&M Airlines (2e album de NOFX, ndlr), écoute les guitares (vérifiez vous-mêmes en écoutant Church of Abuse) ,il y a vachement de mélo dans Brat Pack , si t’écoutes bien ça breake toujours en l’air (métaphore skateboard illustrée d’un petit geste des bras qui semblent mimer un « ollie » approximatif), comme Lagwagon. »

Tout est là, avec un peu de Bad Religion pour les chÅ“urs et les refrains fédérateurs, et pas mal de SNFU. Stupidity returns remanie et secoue les classiques du punk rock avec une énergie juvénile et crado et piétine à coups de stupidité feinte la stupidité crasse et bien réelle de leurs concitoyens de l’est des Pays-Bas grâce à qui là-bas en ce moment, c’est de nouveau la fête à neuneu de l’extrême droite, hélas. Comme quoi il n’y a pas qu’à Venlo que cet album tombe à pic.