BOOGERS – More Better

Nous l’attendions tous. La rumeur grondait dans les rues dévastées de notre belle ville. Le peuple Tourangeau était fébrile d’impatience en attendant le nouvel album de leur icône pop : Boogers, le bien nommé. Il est arrivé cet album, et il annonce direct la couleur puisqu’il s’appelle « More Better », « plus meilleur » pour les non-anglophones.

Plus meilleur que « as clean as possible », son second album ? Voilà un pari osé. A moitié relevé d’ailleurs puisqu’à défaut d’être complètement much better, on trouve surtout que cet album est little bit different que son grand frère. Certes, la patte de Boogers reste bien présente, sa voix toujours sur le fil du rasoir, à la limite de la fausse note, qui confère à son chant une tension unique. Certes, il a toujours le sens du refrain qui reste dans la tête, son côté pop qui fait que dès la première écoute, on risque de se le mettre dans la tête jusqu’à la fin de la journée. Certes, on retrouve encore ces guitares saturées, cette énergie rock mêlée à un esprit punk qui le fait souvent finir à moitié nu et en sueur sur scène. Certes, Boogers reste le Boogers que l’on connaît, non il n’a pas vendu son âme aux multinationales du disque (il sait très bien qu’elles disparaîtront avant lui, le boogre), mais en revanche, il a eu envie de s’entourer. Déjà, sur scène, on le retrouve parfois avec un band. Sur l’album, cela se traduit par un son plus propre, mieux enregistré, plus calé. Des accompagnements plus variés (il s’offre la section cuivre de La Ruda sur le morceau « Just a Bad Day » par exemple) qui donne plus de volume à ses compositions. Certains diront que c’est moins spontané, peut-être.

Quoi qu’il en soit, touche-à-tout de génie avec un sens du tube qui n’est plus à prouver, Boogers tape fort et part à la conquête des oreilles encore ouvertes avec ce nouvel album à la hauteur de nos attentes. Entre le tube dancefloor « Broke my bones », la balade entêtante « fishing with daddy », l’électronique « How do you feel now » et la festive « Just a bad day », on a tous un Boogers en nous (bilingue joke inside). C’est l’album de la semaine sur Radio Béton, et vous allez en bouffer encore pour un bout de temps !