Ce Mardi 1er Septembre nous recevions l’Association Pl-Art Form et une de ses artistes, l’illustratrice Célia Sway qui expose en ce mois de septembre au Cubrik (15 Rue du Change, 37000 TOURS)
La scène rock anglaise effectue depuis quelques années à présent un grand retour à la revendication, au populaire , au contestataire, à la résurgence de l’esprit punk, à l’instar des têtes de gondole IDLES ou des plus alternatifs Bad Breeding. Une scène qui scande des mots contre les maux, une scène aux sonorités abrasives, une scène incitant à la rébellion. Et cette scène ne peut être factieuse non seulement par son contenu lyrique, mais aussi par sa forme, sa structure, sa texture.
Ce qui nous amène à Girls In Synthesis. Le Trio nous gratifie de leur 1er album « Now Here’s An Echo From Your Future », véritable pamphlet amer visant leur nation, pamphlet dont l’écho ne peut qu’être intense dans les autres pays dont les économies libérales écrasent leur peuple. Dans une ère où les tensions sociales s’accruent, les trois londoniens alimentent la fibre vindicative de leur auditoire.
Leurs précédentes sorties, un flux constant de singles ultra-limités de 45tours, qui ont été rassemblés en 2019 pour le «Pre / Post: A Collection 2016-2018», canalisaient déjà toute l’aliénation stressante, anxieuse et précaire d’une classe ouvrière mise à rude épreuve. « Now Here An Echo From Your Future » (Voici maintenant un écho de votre avenir) en assombri encore un plus les perspectives. Un constat pragmatique de la sitation vécu en Grande-Bretagne. Une ambiance maussade et inquiétante que le groupe contrebalance en nous incitant à nous tourner vers les ressources culturelles et sociales disponibles; l’importance de la communauté égalitaire, la confiance, le respect mutuel, et l’espoir.
G.I.S. Se situe dans une veine post-punk corrosive , avec le duo basse- batterie mise en avant auquel se rajoute les distorsions sonore notamment par la guitare. Le rythme frénétique est, à la première écoute, fracassant, déstabilisant, voire intrusif. Il est même possible de le trouver linéaire. « NHAEFYF » est un album qui ne se laisse pas facilement apprivoisé. Il faut plusieurs écoutes pour se l’accaparer, puis le savourer, ce qui n’en sera que plus jouissif à la perception de chaque relief, à chaque brutalité, grâce à ces guitares hurlantes, à ces rythmiques frénétiques, à ce groove de basse affûté et brusque, à ce chant hurlant, bredouillé et égosillé .
[ « They’re Not Linstening » est un rappel important aux gens de la classe ouvrière qui ont fini par croire que Boris Johnson est leur compagnon, que l’aile droite du parti conservateur a toujours ses propres intérêts à cœur. Pour citer le communiqué de presse, ce titre reflète le fait que «la tradition séculaire de la droite accostant les gens désespérés de la classe ouvrière est revenue». Les paroles semblent exprimer l’expérience décevante et réductrice d’être ignoré, négligé, sans conséquence dans un système instrumentiste où tout ce qui était voulu était votre vote. ]
« NHAEFYF » est une réussite absolue, enregistré au printemps 2019, il trouve une résonance tout particulière en cette période 2020. Girls In Synthesis signe un brûlot rempli de cynisme et de colère, qui cherche à nous faire tendre vers un optimisme nécéssaire, éminent, et, espérons le, imminent.
Sorti sur le label punk expérimental Harbinger Sound.