Matinale du 16/12 – Qui veut le moins peut le moinsss

Mayflo – Grew In The Ground

Oshun – 52 Blue

Blithe Field – In The Moonlight

G.L.A.D. – Promise

The Rollies – Disco

Paradise Cinema – Tide

Tamara Goukassova – La Collision des Mondes

Bajram Bili – Lueurs Exténuées

Mogwai – Hungry Face

Crenoka – Song For Thimothée Chalamet (Nawme Remix)

Straw Man Army – Earthworks

Pamphlets – Rotterdam Verticals

Enola Gay – Cortana

High Vis – Mind’s a Lie

Naomie Klaus – Poison Candy

Kaba & Hyas – Speed Up

Kaba & Hyas – Kaiju

Naajet – I Want You In My Life

MLF – Fell in love in a Club

Jacques Torrance – Only One

La Fleur – free My Mind

Benzin – Zeichen Der Zeit

Finish 100% Danger Records

Plastix – Konsumier Mich

Le Chemin de la Honte – Les Joies du Metiers

Les Costars – Vivre ma Vie

Contingent – Bruxelles

Boris Dzanek – Dance

Quango – Fatality

[Album de la Semaine] Straw Man Army – Earthworks

Que vous le vouliez ou non, on nous pousse souvent à choisir entre radicalité et maestria, entre agilité et brutalité, entre émotion et détermination. Entre fromage et dessert. Entre chips goût beurre et carottes coupées en trop gros bâtonnets, petite sauce blanche suspecte.

Pourtant cet album Earthworks, qui est sans doute en train d’assaillir vos oreilles impréparées, n’a pas à choisir son camp. 

Ses deux auteurs, les new-yorkais Straw Man Army, ont pour eux le talent de ceux qui savent vraiment faire de la musique et la classe de ceux qui ont décidé de plonger tout l’or qui tapisse leurs doigts dans la boue, la bière et la crasse des caves punks sans issue de secours. 

Ne vous y trompez pas : le miracle n’est pas apparu ex-nihilo. Les deux lads ont déjà eu deux albums, SOS (2022) et Age of Exile (2020) pour concevoir et mâturer une armature sonore robuste, vive et claire, qui rappelle la fureur hystérique des Minneapolitains d’Uranium Club

Sur ce 3ème album, ils y assortissent avec une liberté déconcertante des guitares lumineuses dignes des Byrds (Earthworks) ou celles jouisseuses d’un hard rock en slip moulant (Extinction Burst), jouant ici une sanza aléatoire (Rope Burn) ou allumant des encens saveur cendar (Be Gone).

Les auditeur.ice.s anglophones – ou au bilinguisme libéré – auront aussi noté la qualité d’un propos contestataire furieux, malin et au ton visiblement rafraîchissant qui vient piquer, griffer, sinon tout arracher dans une Amérique re-Trumpiste (Look Alive). 

C’est une tranche de nerfs purs, infiniment virtuose, dont l’empilement de références et d’intentions ne vient jamais diluer ou alourdir le propos. 

Ah, et si jamais vous vouliez nous en faire parvenir une copie, comme ça, pour Noel, à Radio Béton, et bien sachez que vous pourriez nous l’acheter chez La Vida Es Un Mus, label anglais de tous les bons assauts Hardcore, Oi et de choses bien moins audibles que ce que nous écoutons aujourd’hui. 

Mais comme disait Rhoff (pardon) “Vrai de vrai reconnait vrai”, donc on ne sera pas surpris de les voir figurer dans le catalogue en forme de guérilla – ni qu’ils soient joués toute cette semaine en grande pompe sur Radio Béton, tmtc.