Constellation vibrante pour casser les codes.
Le développement d’un propre langage musical prend du temps, et même si dans le contexte de déglutition et de zapping propre à notre époque ce n’est pas si simple, savoir créer une base est le point central d’un tout. De la digitalisation d’un Daniel Lopatin (OPE) en passant par la résurgence fantomatique des années Rave & Jungle de Lee Gamble, le monde d’aujourd’hui fait un va et vient vers le passé pour mieux le détruire ou le reconstruire. L’enchantement des idées n’a pas de frontière, et la musique de Vanishing Twin non plus, si on s’ouvre dans un espace où tout est liberté.
The Age Of Immunology se réfère au livre de A. David Napper sorti en 2003, qui s’est attaqué à l’une des croyances les plus fondamentales des temps modernes : l’immunologie, affirmant que l’hypothèse selon laquelle nous ne pouvons survivre que par l’élimination du « non-soi » est une idée centrale qui s’était répandue de façon catastrophique à partir du monde de la médecine, infectant tout sur son passage. En musique, la notion organique de cette science s’est souvent posée avec Stereolab, Broadcast et la Space-Age Pop des années 60.
Après un premier album fort voluptueux (Choose Your Own Adventure), le groupe Anglais mais complètement International (ils sont Anglais ; Italiens ; Français ; Japonais …) adopte un point de vue dans l’hypnose et la recherche, mélange malin entre la Library-Music ; les sorties du label Finder Keepers et la Space-Age Pop d’un autre temps. L’utilisation des effets de l’Exotica music et l’Afro-Beat du final « Language Is A City (Let Me Out) » offre un panel ouvert sur la musique libre, vibrante, loin de tout maniérisme. Entre le début du LP en forme d’introduction au voyage qui arrivera et le langage de fin, les 45 minutes de « The Age Of Immunology » passe comme une lettre dans l’espace, dans l’immortalité.