15 octobre 2012 / Infiné Music
2012, je viens d’arriver dans la ville qu’on dit rose, j’ai à peine 10 heures de cours par semaine et je profite de la glande way of life, de la musique en permanence dans les oreilles.
Je renoue progressivement avec la musique électronique, laissée de côté les années précédentes au profit du rap, me nourrissant des disques de Clark et Gui Boratto.
Mon immeuble est un joli squat dans lequel vont et viennent des tas de copains, un après-midi de septembre un de ces joyeux lascars me fait écouter un morceau sur lequel l’auteur Alain Damasio pose sa prose, le morceau est puissant, le magicien derrière les machines s’appelle Rone.
Je ronge les semaines suivantes l’album Spanish Breakfast, dans mon canap’, dans la rue, dans le métro…
…jusqu’à ce qu’une merveilleuse nouvelle arrive en octobre, un clip magnifique, fort, mystique qui vient illustrer un nouveau morceau. C’est le décollage, la machine Rone est lancée, loin loin loin du macadam.
On est parti sur plusieurs mois d’écoute intensive, Tohu Bohu sera l’album de nos soirées, de nos matins, de nos dimanches gueule de bois… La B.O. de nos vies de fainéants, de futurs galériens de la culture, d’experts chômeurs en devenir.
Car il s’agit bien de ça avec Rone. S’extirper de manière belle et intense de notre réalité précaire, alcoolisée et crasse. C’est la rêverie à portée de disque, la porte grande ouverte vers un univers visuel qui n’a d’égal que la finesse et la grâce de son électronica.
Et puis il y aussi la violence exutoire, de celle qui flirt avec la trance tout en préservant la précision, la flamme musicale. Ce genre de track qui donne le courage de prendre des choix, comme un bisou volé.
Je ne peux m’empêcher de vous passer un extrait du prochain album prévu pour novembre prochain et qui met en joie le fan que j’étais hier et qui découvrait l’artiste et le fan d’aujourd’hui ravi d’entendre 4 ans après le nom de Rone résonner sur la scène française.
Je caresse le secret espoir que Rone ne meurt jamais, de vieillir avec ses disques, que les générations suivantes rêvent autant que moi à l’écoute de cette poésie musicale.
Ce Lundispensable a une fin lui, une belle fin, un morceau intemporel et magnifique, une parade céleste.