Ez3kiel – Barb4ry
2003 – Jarring Effects
Attention, cette fois-ci je m’attaque à un gros morceau de la culture tourangelle. Ça aurait pu être As de Trèfle, oui, mais non pas là. Je vais vous parler de l’album Barb4ry du groupe Ez3kiel, sorti en 2003, qui est le 4e disque du groupe. Les souvenirs sont flous presque 15 ans en arrière, mais il ne me semble pas avoir découvert le disque l’année de sa sortie, peut-être un ou deux ans après. A cette époque j’étais dans mes dernières années de lycée et je faisais une consommation importante de concert dans la salle rock de Bourges de l’époque : le Germinal. J’y découvrais notamment la scène dub française en pleine explosion sous l’impulsion bienveillante d’un label lyonnais encore culte aujourd’hui : Jarring Effects. J’y vivais des concerts tassés et suintants de High Tone, de Brain Damage… J’y ai aussi découvert Fumuj à l’époque où il faisait encore du dub. Et bien sûr, les voisins d’Ez3kiel furent également invités. Sans trop connaître, j’y suivais ma bande de pote habituée de la salle, comme aujourd’hui les jeunes du même âge vont au concert électro : on ne connaît pas mais on sait quelle ambiance et quel type de son on va aller écouter. Alors on y va les yeux fermés !
Et c’est après ce concert, qui soyons honnête se noie un peu dans la masse de mes souvenirs, je me procurais le disque d’Ez3kiel grâce à cet outil de partage incroyable qu’on appelait E-Mule sur internet (l’un des tous premiers logiciel de peer-to-peer). Et c’est là que, réellement, je tombais sous le charme des tourangeaux. On s’éloignait un peu du dub que j’avais l’habitude d’écouter. Avec cet album, Ez3kiel entamait déjà ses explorations vers d’autres univers qu’on leur connaît maintenant. Le dub brut où la basse prédomine laissait place à des constructions mélodiques alors inconnues pour moi. Pour une fois, je n’écoutais pas un titre parce qu’il était dansant, ce que je cherchais avant tout à l’époque, mais parce qu’il était beau. Vraiment beau.
Le fait est qu’Ez3kiel lorgnait plus ver le trip-hop que le dub, genre que j’ignorais encore si ce n’est sous le prisme ultra pop de Gorillaz. Pour moi, les deux groupes n’avaient strictement rien à voir. La transformation d’Ez3kiel en groupe de dub, puis trip-hop, puis de groupe totalement inclassable c’est faire en douceur pour moi. Ne connaissant que Barb4ry, c’est avec naturel que j’ai entièrement épousé leur album suivant : Naphtaline. Un album qui sortait l’année de mon installation à Tours et qui m’a semblé être comme un cadeau de bienvenue dans cette nouvelle ville. Et puis bien sûr, je finirais ce lundispensable sur LE tube de l’album. Un morceau à la recette simple, opposant d’une manière sombre et lancinante le bon et le mal du monde. Qui gagne à la fin ? Je n’ai jamais vraiment su.