King Crimson – In The Court Of The Crismon King
Atlantic Records – 1969
Gosse, j’ai passé des heures à fouiller dans les vinyles de mon père, j’en ai abimé quelques-uns, bousillé des diamants etc. Mais il m’a laissé faire, fouiller, écouter…
Ce qui m’a marqué dans sa collection de disques des années 60, 70, 80… allant du psyché au hard rock en passant par le punk… c’est les jaquettes. Des pochettes folles, trash, crades, rangées en rang à côté des numéros de Fluide Glacial.
Parmi elles, j’y vois un homme qui hurle, terrifié, le visage allongé, comme aspiré, c’est son oreille qui se barre et probablement son cerveau. A l’intérieur de la jaquette, un homme au visage rond, aux dents de vampire, sourit comme un dément et semble absoudre l’autre, pour mieux l’attirer, le piéger et l’engloutir dans la folie King Crimson.
J’incline le diamant dans le sillon, notre siècle est un mélange d’horreur, de violence et de futilité. Nous sommes tous l’homme schizophrène du 21ème siècle !
Riff imparable ayant marqué les oreilles d’une génération entière de musiciens.
Le rock prog est évidemment psychédélique, chaque long morceau est un voyage halluciné, la drogue est dans toutes les veines… Y a un contexte, une époque, on joue le hippie, on dit n’importe quoi genre qu’on parle au vent…
I talk to the wind. King Crimson. from Alon Bernstein on Vimeo.
Après le léger vient le grave. La mort, la fin du monde, le mur des prophètes qui s’effrite… L’humanité court à sa perte, son destin est dans les mains des idiots… Dans la confusion la plus totale tout le monde pleure en écoutant le plus beau morceau du monde.
Alors moi je suis gosse, je ne comprends pas tout, voire franchement pas grand-chose mais je ressens. C’est intense et vaporeux, je regarde les étoiles par la fenêtre du salon, je suis un enfant de la lune.
Et puis des années plus tard c’est pareil, les hommes sont affligeants, le monde est pourri… la même horreur, la même violence…
Mais je m’en fou, je suis un sujet du Roi Crimson, je m’envole, je me casse là-haut loin de leurs trônes, de leurs dragons, de leurs zombies… objectif plénitude et apaisement.
Une seule porte pour le royaume et plein de clés, des petits carrés en cartons, de la poussière magique, de très grands calumets… Aller simple pour les barjots, les inadaptés, les rêveurs, les poètes, les débiles, les gros cÅ“urs, les j’en ai marre… Dans la cour du Crimson King !