Il y a des fois on a des certitudes, on croit dur comme fer à un artiste, on saoule ses potes pour qu’ils écoutent, et on sort des phrases pourries comme « lui mon pote l’année prochaine tout le monde écoute ça » !…
… et puis souvent t’as l’air d’un con parce que, même toi l’année d’après t’en écoute plus !
SAUF PARFOIS ! C’est très rare mais ça arrive et c’est beau comme le first love, mon belgian crush s’appelait Roméo, on était en 2013 et Bruxelles était devenu la jungle !
A l’époque, timide mais grande gueule, Elvis Roméo, nous parlait de BX sous des métaphores animalières, en choisissant ses mots comme personne et en les faisant résonner d’une voix grave, déjà sure d’elle.
Soutenu par les tontons, les meilleurs potes de l’Or du Commun (O.D.C.) Roméo enchaîne les dates et les freestyles et commence à se faire un nom. Indissociables on les retrouve partout, c’est le crew de gars gentils, oldschool jusqu’à la muerte, qui re-kick les 90’s avec une facilité déconcertante !
L’album s’appelle Famille Nombreuse, tous frères, tous géniaux, on parle même rapidement de « scène belge » qui se place avec aisance au dessus d’un game francophone qui s’essouffle. La Belgique va manger la France, attention Bruxelles arrive !
Par la force des choses, le talent, le charisme de jeune con, la fougue, place Roméo Elvis, pourtant jeune poulain, à la tête de cette scène, véritable leader, gourou fou, que rien n’arrête !
Premier album en 2016, nouveau beatmaker de génie : Le Motel, le projet se créé encore beaucoup plus sérieusement, on pose les bases du jeu, le bien, le mal, La Morale. Toujours dans le storytelling, on fait pourtant le bilan de 3 ans, passés vitesse lumière et prend le temps de dire merci aux vrais, ceux du début, ceux qui l’ont placé tout en haut.
Après tout ça c’est le succès, les prix redbull, les millions de vues, les dates partout en Belgique, en Suisse, en France, au Québec, partout où sa prose peut percuter le public !
Morale 2 est sorti le vendredi 17 mars dernier, il est le résultat d’une évolution parfaite, l’éclosion d’un projet excitant qui confirme la valeur qu’on avait placé en lui.
Production incroyable, aisance folle, Roméo Elvis délaisse un temps le flow et l’égo-trip pour des parties plus chantées, extrêmement groovy. Ici plus d’animaux ou d’histoires de vieux mafioso aux valises illicites, mais une mise à nue, de l’intime, des histoires d’amour, de famille… la vie d’un gars de 23 ans qui ne perd pas son sourire. Entre 2 joints on nous présente la frangine qui chante sur ses morceaux, le papa, la maman et leurs écoutes attentives… On parle de petite amie, de drogues plus si douces que ça, de rap game, de tournées et puis bien sur de Bruxelles, la première cour de récré qui a vu grandir Elvis Roméo !
«Bruxelles est la capitale d’un pays qui va maaaal
C’est ce qu’ils veulent nous faire croire à travers ces foutus journaux
Ils disent qu’on a lâché l’affaire et qu’on va partir, on a quand même réussi à rassembler tout un troupeau !
C’est l’heure de les baiser fooooooooooort
Ils pensaient qu’on était endoooormiiiiiis»