La vague Jungle en Angleterre s’est lancée concrètement en 1995 vers le grand public avec le Original Nuttah de Shy FX & UK Apachi. Une époque dingue d’un style qui s’est mélangé facilement avec le Ragga, le Jazz & le Funk. Pendant ce temps là, en France, les régressifs du pays donné de la pourriture à la nouvelle génération, et il a fallu attendre 1996 pour le succès de Daft Punk en Techno … et de la Jungle ? Pas question, au pire sur M6 la nuit ou dans la Party-Zone de MTV, mais dans la cour de récréation au collège, il était pas question d’en parler, la musique d’un certain futur ne pouvait pas s’accorder de tout façon … bref … passons et retournons en Angleterre.
Gilles Peterson, homme de passion de la blague Acid-Jazz (par provocation ?) et créateur du label Talking Loud signe en 1997 un album collectif qui marquera le mouvement Jungle d’un façon assez classe et humble, tout comme LTJ Bukem pour son versant atmosphérique la même année. Déjà, la distribution : Roni Size ; DJ Die ; DJ Krust & DJ Suv. Et au niveau des MC’s : Bahamadia ; Onallee. En terme de technique, c’est effet maximum avec une vraie batterie ; une vraie contrebasse ; une vraie voix Soulful, le tout sans fioriture, la marque de l’authenticité. En terme d’atmosphère, le collectif va piocher dans les climats des films noirs, de Quincy Jones à Lalo Schiffrin, en ajoutant une bonne dose de Funk et de Soul.
Le disque n’est pas strictement dans la Drum’n’Bass, et d’ailleurs le terme Newforms n’est pas lié au hasard. Le style avait besoin de regarder dans le futur, tout en cherchant ses influences du passé … mais sans copier. Voilà en quoi le disque est magistral et unique. Il y a eu des suites pour le collectif, mais la magie n’a pas opéré correctement. Roni Size est resté dans un stade en cohérence avec le style : No Evolution. Nous sommes loin du message donné la même année, en 1997, de Buckshot Lefonque : Music Evolution.