Soundway records ne s’endort pas pour la fin de l’année 2016, et s’accorde le temps d’un premier album qui tient ses promesses dans un style trop rare et pourtant sublime : La Space-Age Pop.
Dans les 90’s, le groupe Stereolab nous a montré le meilleur et je pense que si un temps soit peu vous connaissez le groupe, il est assez simple de se rappeler des sons hors d’âge et des mélodies d’une autre ère. Il y a eu Broadcast, qui eux aussi, nous ont montré l’étendard d’un style qui joue beaucoup sur les atmosphères, et qui se rapproche autant de l’Exotica des années 50’s que des sons synthétiques de La Planète Interdite (RIP Trish Keenan Lázaro). En Italie, les expérimentations de Ennio Morricone pour les films dit Giallo ont eu beaucoup de place pour cet esprit Space-Age, à la fois fluide et innovant.
Vanising Twin s’élève dans le rang d’une aventure sonore qui a encore son mot à dire, et la clarté de chaque morceau respecte le cahier des charges d’un album hors du temps, psychédélique et touchant l’écriture d’un Sun Ra (Under The Water) et de Broadcast qui rencontre Tony Allen (Vanishing Twin Syndrome).
Fondé par Cathy Lucas et produit par Malcolm Matto (Heliocentrics ; The Gaslamp Killer …), donnant un rendu souple et jamais plat, c’est aussi un groupe donnant l’exemple même de la musique non académique, tout comme en ce moment Floating Points en concert. D’ailleurs, le bassiste Susumu Mukai participe à l’album, ce qui donne une cohérence assez forte sur l’ampleur de la basse dans une musique qui s’anime et qui offre un voyage délicat. Quand on écoute The Conservation Of Energy ; le titre de l’album et Truth Is Boring (hommage à l’inventeur de l’Exotica Martin Denny), l’enchaînement résume bien la longévité de l’album : une décennie. L’intérêt d’un album qui se fout de l’âge et de la schizophrénie ambiante, en clair.