FRUSTRATION – Empires Of Shame

FRUSTRATION – Empire Of Shame
Born Bad Records / 24 octobre 2016

Un nouvel album de Frustration, ça rend toujours l’équipe de Radio Béton un peu débile. On pleure, on crie, on se serre dans nos bras, on tente des saltos avant … Et on finit généralement par aller acheter notre poids en jaja au Carrefour city du coin. Bref, ça vous ressoude une équipe plus solidement qu’un bon karaoké spécial Britney Spears.

Frustration, qui a grandi en même temps que Born Bad Records, label parisien vénéré du 93.6, signent ici leur troisième album : Empire Of Shame. Dont la première écoute nous a tout de suite rendu fébrile comme au premier jour. A l’heure où l’excitation du rock garage retombe progressivement (c’est qu’on reçoit presque plus de disque copié collé de Thee Oh Sees que de mauvaise imitation de Noir Désir maintenant, signe que les temps ont évolués), le groupe parisien sait survoler la masse en manque d’inspiration identitaire réelle pour avancer sans se retourner avec son style à lui. Sans pour autant cacher l’amour porté à ses idoles. Ainsi, on entend du Joy Division sur l’incroyable Just Wanna Hide, ou encore du The Smith sur Cause you ran away. D’autre titres, plus musclés, vont appeler à un stage diving foireux comme si on avait 16 ans (No Place), pendant qu’un pogo timide, la tête rentrée dans les épaules et les pieds trépignants, vous fait tomber quelques mètres plus loin, rapidement recouvert de bière sans bulle (Excess)

Ce qui est sûr, c’est que Frustration, à un âge où toute personne digne de ce nom possède une Rolex ou deux, font de la musique des bas fond de la société. Ça sent le froid, le charbon et une certaine misère sociale noble. Une bande son que n’aurait certainement pas désavoué Émile Zola. Sans entrer dans les détails des textes, rien que le titre de l’album Empire Of Shame, laisse sous entendre que le groupe n’a toujours pas accepté de se ranger en Scenic et toutou poilu sur les genoux. Et c’est tant mieux, car le rock ne sonne jamais aussi mal sur les enceintes polies d’un véhicule familial.

C’est donc un grand album que nous livre là le groupe parisien. Un album qui sonne déjà comme un classique, qui sort du lot et que nous colle au corps. Merci.

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