Aussi longtemps que je m’en souvienne, l’album dont je vais vous parler dans les minutes qui suivent a complètement chamboulé ma vie, ma façon d’être, mes idéaux, et la façon que j’avais d’aborder la musique, ou tout du moins, ce que je pensais être la bonne façon d’aborder la musique.
A l’époque donc, Seconde 8 au Lycéé Paul Louis Courier de Tours, je ne jurais que par Iron Maiden et les Guns. J’étais à ce moment là dans mes balbutiements de fan de death metal, ayant découvert peu de temps auparavant des chefs d’oeuvre absolus comme « Clandestine  »  d’Entombed, « Descanting the insalabrious » de Carcass ou « For god your soul…for me your flesh » des Autrichiens de Pungent Stench. Un jour, un mec prénommé Matthieu, chanteur à l’époque du meilleur groupe de death metal de tours, Puscunt, me passe dans la file d’attente du réfectoire une k7 d’un groupe déguisé, GWAR, et l’album « Scumdogs of the Universe », que j’avais aperçu et je ne m’en suis souvenu qu’à ce moment là, dans un reportage sur Tracks, sans savoir à ce moment là, que ce groupe allait devenir un sacerdoce pour moi !
2eme album donc de ce groupe Américain de Richmond en Virginie, l’autre pays du tabac, avec des costumes grandioses, faits maison, puisque les mecs à la base sont issus d’une école d’art de Richmond, et de création de costumes pour le cinéma en particulier ! Des mecs se disant extraterrestres venus d’une planète lointaine pour asservir l’humanité à grands coups d’insanités, de coups d ‘épée dans la tronche, d’orgies que même Caligula trouverait odieuses, d’utilisation de drogues de tout type, et de destruction du nazisme, haine principale du chanteur Dave Brockie, alias Oderus Urungus. Car bien évidemment, le mecs ont tous des noms de scènes, permettant de changer éventuellement les humains sous les masques sans que nous pauvres fans assidus nous nous rendions compte de quoi que ce soit
Et la musique dans tout ça demande le con au fond à gauche. Ben c’est assez compliqué finalement. Le morceau « Slaugterama » par exemple que vous écoutez en fond est un jeu télévisé où les candidats doivent tuer des hippies, et des nazis. Donc morceau débile, je vous l’accorde, mais y’a ca aussi :
et ça :
…Sorte de métal hardcore hybride, crade fait par des mecs fous, certes, mais bien conscient qu’ils sont en train d’inventer un truc, tellement subversifs que même le tristement célèbre PMRC, le comité de censure américain, réac et catho, dirigée par l’épouse du futur candidat à la Maison Blanche, Al Gore, s’attaque au groupe essayant coûte coûte sans succès d’interdire toute « représentation en public ».
Et moi dans tout ça, ben, je me suis mis en quête d’acheter tous les autres albums, même le premier, « Hell-O » qui est pas terrible hein ? mais y’a une chanson dedans qui s’appelle « je m’appelle Jacques Cousteau » qui dit en gros que Cousteau est un gros motherfucker parce qu’à cause de ses émissions et de ses documentaires à la con il a amené la civilisation en Antarctique, Terre qui aurait dû rester vierge de tout contact de ces gros connards d’Humains qui polluent tout et finissent par entraiîner la chute d’espèces animales jusque là préservées, puisque Gwar déteste tout le monde, par contre ont un amour inconditionnel pour les pingouins, allez savoir pourquoi ! Oderus Urungus, Beefcake the mighty, Balzac the jaws of death, Gizmak the gusher, Sexecutionner, Flattus Maximus etSlymenstra Hymen, vous avez fait de moi un non croyant, un anti nazi, un punk gaucho en colère contre le monde, amoureux des baleines, vous avez fait de moi un homme qui, quand il se regarde dans la glace tous les matins du haut de ses 40 bal…Que dis je 32 balais (haha), est fier de ce que sa vie est devenue, et tout ça, c’est grâce à vous, bande de connards pourritures de l’univers. Je vous aime, allez en enfer !