2006, c’est le lycée, la seconde, je rencontre plein de gens, je me prends de bonnes grosses cagettes et je m’ouvre comme jamais à plein d’autres styles musicaux.
Les Strokes, les Libertines, les Hives et les White Stripes blindent mon mp3 et je télécharge sur le vieil ordi familial tout ce qu’on appelle sans distinction du « rock ».
Facebook no conozco, je zone sur MSN, Myspace a le vent en poupe.
Et puis un jour sans crier gare, un groupe au nom chelou déboule, les morceaux circulent et assez vite on se procure l’album grâce à la vieille mule.
» Whatever people say I am, That’s what I’m not « , t’as pas plus long comme titre ?
En tous cas, boum, t’as pas plus ouf comme disque ! La gifle, j’avais jamais entendu ça et je savais claro que ça allait devenir le truc que j’allais ronger, ça avait sa place dans le top 5 !
De la punchline « who the fuck are the arctic monkeys ? » à la question « Quoi, tu connais pas arctic monkeys ?? », il n’y a qu’un pas.
Ces 4 mecs sont les anti-héros du rock, zéro dégaine, de l’acné plein la gueule, pas showmen pour un sou, ces mecs c’est nous ! Des ados qui font du rock, ils n’essaient pas de faire semblant, pas d’artifice, rien, juste de la sincérité brute, pas si différents de mes potes qui jouent dans des vieux rades ou à la fête du lycée.
Combien de groupes après ça ont tenté de s’en inspirer, formant ce qu’on appelle aujourd’hui la grande vague indie rock ?
A l’époque on était pas Charlie mais on était tous des singes !
A l’exception près que ces singes-là ont un talent monstre et que ce premier album est sans doute la plus grosse tarte musicale de mes années 2000. Pas très loquaces en concert, sur disque c’est la même, pas de présentation, on attaque sec et sans attendre!
The view from the afternoon, ouvre l’album, riff assassin et gros break que seule la basse vient adoucir. On découvre la voix de jeune merdeux d’Alex Turner, si particulière, puissante sans l’être, au phrasé british inégalable.
Arctic Monkeys ça danse aussi, I bet you look good on the dancefloor et Dancing Shoes, titres tubesques taillés pour la scène, qui ont donné envie à tous les kids de ruiner leurs Converse en agitant les bras en l’air (bah ouais comme des singes).
Efficacité redoutable de Still Take You Home, morceau baffe ultra rapide, qui se permet des ponts groovy et des p’tits chÅ“urs tout mignons avant de réattaquer vénèr’!
Les Monkeys apportent aussi leur lot de chansons choubidou à minettes, de la balade Riot Van, en passant par le très pop Mardy Bum, c’est surtout l’ultra tube When the Sun Goes Down qui aura marqué les esprits. On y parle de prostitution à Sheffield, d’un salaud qu’on appelle « scumy Man » ou « scumbag » et on fait même référence à la Roxanne sous la lumière rouge de Police.
D’autres morceaux complètement déments aux noms à rallonge comme Perhaps Vampires Is a Bit Strong But… ou From The Ritz to the Rubble, ont tendance à être un peu oubliés ou mis de côté injustement, tant l’album est ouf.
C’est le cas de Fake Tales of San Francisco, qui contrairement aux autres morceaux prend son temps pour démarrer pour progressivement exploser. Un des premiers morceaux du groupe, qui se moque pépère des branleurs qui se la jouent rock stars… pas comme eux, puisque eux c’est nous, des morveux avec des guitares.