La musique électronique et son essor dans les années 90’s, moi, je n’y ai jamais trop touché. A part des trucs popisés style Daft Punk ou Gorillaz, les musiques électroniques ne m’avaient jamais réellement attiré, ayant plutôt subi l’influence jazz et rock de mes parents qui ne rataient jamais une occasion de mettre l’émission Jazzafip à fond en préparant la soupe du soir, pendant que j’essayais de dégommer quelques tigres à Tomb Raider.
Il en a donc fallu du temps avant qu’un groupe me fasse changer d’avis sur les dj’s, et la musique électronique en général. C’est venu seulement vers la fin de mon lycée, en 2005, quand un de mes potes fan de hip hop m’a envoyé sur MSN (oui oui) le lien vers une vidéo des Birdy Nam Nam en train d’effectuer des tours de passe-passe dans un bar douteux, que le déclic s’est fait. Le titre ? Abbesses évidemment, une baffe immédiate, et cette révélation : mais en fait, les dj’s, ils font pas JUSTE passer des disques !
Après avoir bien usé le bouton replay sur ce morceau, je décide de me renseigner un peu sur les types et tout un monde s’ouvre à moi. Apparemment, les gars sont pas nés de la dernière pluie, ils ont remporté pas mal de compétitions DMC (mais qu’est ce donc ?) et viennent de sortir leur 1er album éponyme. Ni une, ni deux, je lance emule et mets le fichier en téléchargement.
Environs trois semaines plus tard, l’album complètement téléchargé sur mon ordi, je me plonge dans un univers auquel l’écoute d’Abbesses ne m’avait finalement pas vraiment préparé. Je veux dire, y’a des titres, ça pourrait presque passer sur Jazzafip en moulinant la soupe aux poireaux !
On va pas se mentir, au début, l’album m’a un peu déçu, me contentant surtout d’écouter Abbesses qui n’en finissait pas (et n’en finit toujours pas) de m’émerveiller. Mais petit à petit, d’autres morceaux s’intègrent à mon cerveau, comme l’inquiétante Escape, la très rythmique Engineer fear ou la folle montée de Too Much Skunk Tonight.
Clairement, si cet album reste à part pour moi c’est qu’il m’a fait comprendre que la catégorie « musique électronique » ne voulait finalement rien dire. On peut tout faire avec des machines : du jazz à la techno en passant par du classique ou du rock. Voire mélanger tout ça sans aucun complexe. Cette liberté d’expression m’a rapidement intrigué et poussé à m’intéresser un peu plus à ce mouvement que j’avais trop vite catégorisé comme « musique de boite de nuit pourrave ».
Et puis, quand je veux danser en fermant les yeux, des frissons plein les bras, j’ai pas encore trouvé mieux que de lancer Abbesses et son accordéon fou à fond dans le casque.