Homeboy Sandman – Hallways

Voici un Emcee qui marche tranquillement, sans en faire des tonnes, et qui se démarque par une façon d’exprimer la vérité dans l’histoire du Hip-Hop. Et sur le label Stones Throw, des énergumènes comme lui, il y en a : il n’y qu’à entendre Jonwayne pour comprendre que l’artistique a une place importante, la durée aussi. Homeboy Sandman en est à son deuxième album, après de nombreux maxis et des hommages malin et précieux comme ce Kool Herc : Fertile Crescent, écrit avec sincérité pour un des auteurs de la culture Hip-Hop. En parallèle, il écrit pour le Huffington Post & Gawker. Un regard différent au final, qui joue beaucoup sur l’ampleur de son album.

La barre est très haute, la distribution aussi, mais tout en maintenant un côté terre à terre dans sa sensibilité. Marchant avec une nonchalance très plaisante à entendre (son flow est calme, il fait des pauses et parle parfois tout en maniant l’humeur avec une belle précision), sa vie ressemble parfois à une folie douce (Problems), mené par le producteur Knxwledge, qui nous prouve avec son écriture jazz & déviante qui sera le Beatmaker des prochaines années. Hallways est d’une cohérence totale et ne pose aucune difficulté d’écoute, et devient assez vite indispensable au vue des changements d’ambiances qui jalonnent l’album. Personal Ad est assez ludique pour le prendre au deuxième degré, un peu comme un Slick Rick des débuts. Le cinéma est aussi à l’honneur dans un Stroll magnifié intelligemment par un sample de Ennio Morricone, époque Giallo 70’s. Refrain au sommet des nuages pour un des exemples de la puissance de l’album. Clin d’Å“il malin au Jacksons Five dans 1,2,3 qui ouvre l’album, ou le Emcee joue avec la mélodie du morceau original, sous un Boom-Bap qui claque. Le cynisme de America, The Beautiful joue avec la fluidité de l’instru signé par DJ Spinna, qui par son expérience n’a rien à prouver. Les invités comme Blue ; Oh No ; J-Live font le taff, dans la retenue, tout simplement.

Le final plonge un peu plus profond dans l’image des Etats-Unis avec une production squelettique, ou juste une guitare acoustique et quelques variations mélancoliques et montre à quel point ce disque est différent et varie avec ses humeurs et les nôtres. Un niveau incomparable pour un disque qui l’est agréablement.

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