CRÂNE ANGELS -Le Sylphide de Brighton- Animal Factory records

Si je vous dis chorale de chanteurs vous me dites : «Vois sur ton chemin gamins oubliés égarés donne-leur la main pour les mener vers d’autres lendemains» . Ben oui. Une chorale c’est aussi des profs de sciences-nat qui chantent «Oh happy days» c’est les petits chanteurs à la croix de bois, des canons et des harmonies plus ou moins loupées. Il faut dire qu’en France on n’a pas vraiment la culture du chant en groupe, excepté les chants de travail ou militants (pas assez nombreux malheureusement). Du coup on a longtemps singé les noirs américains et leur culture du Gospel, la joie d’être ensemble, de claquer des doigts et cette façon plutôt jouasse et glamour de célébrer la foi, assez loin des Pretres reprenant Mon vieux de Daniel Guichard, par exemple (ahem). Dans une tentative de mélanger une pop naïve et positive à la Belle & Sebastian (qui sont déjà beaucoup sur scène) au plaisir d’être beaucoup tous ensemble youpi c’est la fête, fleurissent depuis quelques années les groupes-chorales. Il y a eu les Poyphonic spree, I’m from Barcelona. En France, nous avons ce groupe bordelais les Crâne Angels issu du collectif Iceberg. Y chantent et jouent des gens qui ont aussi des projets solo, parallèles (Petit Fantôme, Botibol, JC Satàn). Il y a quelque chose chez eux qui relève cela dit réellement de la foi, une certaine façon d’affirmer ses chansons, de manière très positive et enthousiaste, en étant portés par le collectif (en parlant de collectif j’en profite pour rendre hommage à Socrates qui nous a quittés dimanche.) Il y a ce quelque chose que l’on retrouve chez les Mamas & the papas et les Corinthians de Socrates et qui symbolise très bien l’idéal de la vie collective et de la démocratie directe. Derrière cette conception qui peut sembler naïve à première vue, il ya déjà un excellent disque de pop, très americain. La musique est ample, généreuse, positive. Easy take et Messenger sont d’évidents gros tubes. Aux dernières nouvelles ils en auraient un peu marre de faire des chansons qui plaisent à tout le monde et se redirigeraient vers des trucs plus crado. Info ou intox ? En tout cas pour l’instant on n’a aucune bonne raison de ne pas les aimer, ces punks gentils. En fait, c’est comme si Pavement étaient 15.