Enfin, le nouvel Amon Tobin est dans les bacs de Béton !
Le bricoleur touche-à-tout anglo-brézilien nous offre une nouvelle pépite mariant accessible et abstrait: elle s’appelle ISAM.
Nous étions quelques un(e)s à l’attendre avec impatience. Et nous ne sommes pas déçu(e)s; la preuve, il est « Album de la semaine ».
Je t’entends d’ici: une sortie Ninja Tune en album de la semaine, c’est peut être un peu facile… Détrompes toi ! Nous sommes loin de l’electro hype, dansant, un peu facile et parfois franchement indigeste que nous sert le label ces temps ci.
Évidement, on l’attendait au tournant après Foley Room ce cher Amon.
Et bien, le challenge est relevé.
Et ce parce qu’il y a une vraie continuité dans son travail. ISAM a quelque chose de Foley Room, qui lui-même a quelque chose de Chaos Theory, etc.
Ce sont les côtés les plus expérimentaux du premier qui constituent la base du suivant, lui permettant de pousser la recherche sonore, l’expérimentation et l’approche concrète de plus en plus loin sans que cela ne soit choquant, sans perdre l’auditeur en route.
On pourrait lui reprocher l’absence de « Tubes » sur cet opus, néanmoins, s’ils ne le sont pas nécessairement à la première écoute, certains de ces titres risques tout de même de devenir des classiques. C’est un travail tout en finesse, un univers doux et tortueux à l’esthétique raffiné qui est confié ici. De bruits d’insectes, des bruits de rue, des bruits du quotidien en sommes, assemblés pour donner vie à un monde parallèle enveloppant dans lequel on a envie de se perdre encore et encore afin d’en déceler toutes les subtilités.
Je ne pousserais pas plus loin la description de cet album : son interprétation onirique me semble toute personnelle et pour ce qui est de la description « mécanique », Amon Tobin l’a faite lui même. Ça se trouve ici. Chaque titre y est commenté par le producteur : influences, inspirations, techniques, anecdotes… et surtout la possibilité d’écouter l’album entièrement. Tout y est, ce qui rend cette longue chronique un peu inutile…