Cette semaine, le lundispensable est un disque présenté par Clara Tozzi, service civique au Petit faucheux !
Un Soleil qui vous enlace de sa chaleur accablante, le chant des cigales qui papotent du beau temps, l’odeur de lavande infusée à celle du patchouli et des épines de pins, et le son lointain des vagues habillé d’un effluve salée. Un décor qui m’évoque le sud, lorsque dans la voiture, on ouvre grand les fenêtres pour remplir ses poumons du vent chaud des vacances, et le son à fond la caisse, on se nettoie la tête avec la berçante guitare et l’envoûtante voix de Jack Johnson.
Jack Johnson, c’est avant tout un surfeur Hawaïen qui, à la suite d’un choc à la tête lorsqu’il surfait sur une des plus dangereuses vagues de Pipeline (un célèbre spot de surf à Hawaii), décide d’utiliser ses p’tits skills de guitariste pour s’investir dans la musique. Il a dû se taper très fort pour avoir une idée pareille ! Bref, c’est l’archétype du hippie militant pour l’environnement, concerné par l’évolution de la société et qui prône le peace and love des années 70’. Une surf-music naviguant entre pop, rock, et folk aérien avec une guitare pétillante et rythmée. Il nous emmène en balade dans un road-trip plein de douceur et de joie, et tente d’élucider les dérives désensibilisatrices de notre humanité.
Cet album, « In Between Dreams » est son troisième, il la sortit en 2005 à la naissance de son enfant Moe. On comprend mieux la douceur qui émane de chacune des notes. Il a connu un énorme succès grâce au tube « Sitting, Waiting, Wishing » avec ses paroles romantiques, son instrumentale épurée et une ambiance oscillant entre mélancolie et empathie bienveillante.
Cet album, il a aussi bercé mon enfance, c’est celui qu’on emportait à chaque fois qu’on partait en vacances d’été et qu’on chantait à tue-tête pour faire passer l’interminable traversée de la France, de Paris à Bormes-les-Mimosas. Vous savez, ce genre de CD qui est toujours dans la boîte à gants pour se sauver et s’envoler au-dessus des autoroutes noires de bouchons. Il appartenait à ma mère, elle l’avait acheté dans ses années hippies elle aussi, à l’âge où on veut conquérir le monde et le convertir à l’amour inconditionnel.
Me concernant, ça a fait sa part du job. Dès que je l’écoute, ça m’apaise. Qu’il fasse gris, qu’il pleuve, qu’on soit en pleine pandémie ou que ça soit la fin de l’ère du CD, dès que je l’écoute, je sais que tout va s’arranger et que la vie, c’est avant tout une aventure haute en couleur. Alors, désolé maman de te l’avoir emporté sans aucune garantie de retour, mais cet album, il est vital pour me remonter le moral. C’est d’ailleurs une pilule magique que j’ai voulu partagé à mon arrivée à Tours. Les oreilles des murs de Jazz à Tours auront au moins une fois vibré au son de ses percu. cubaines, sa basse hypra-smooth et les funky cocottes de Jack et son band.
Vous l’aurez compris, cet album, il est indispensable au bon fonctionnement des neurotransmetteurs de l’ocytocine : l’hormone du lien, de la confiance et de l’amour. C’est une éclaircie, une fenêtre ouverte, l’air d’un renouveau et une pause dans le train-train des fois trop rapide de nos vies tumultueuses. Sur ce, on se quitte en se dorant la pilule sur une plage hawaïenne, au son du ukulélé du titre « Breakdown ».